Le directeur du Fonds Kirchberg, Marc Widong, détaille le projet de ferme urbaine qui va voir le jour dans le quartier des affaires de la capitale à la mi-2024.
Une ferme urbaine en plein cœur du quartier des affaires de la capitale, une annonce visant à trouver plusieurs exploitants pour gérer cette structure agricole, le Fonds Kirchberg a décidé d’injecter une bonne dose de biodiversité sur le plateau.
«En 2018, dès que l’idée du développement d’un nouveau quartier Kuebebierg a émergé, nous avons voulu imposer une thématique englobant les relations entre la ville et la nature», explique Marc Widong, directeur du Fonds. «Nous avons le souhait de conscientiser les habitants, de leur faire se questionner sur les produits alimentaires qu’ils consomment, de les faire réfléchir à leur lieu de vie».
La zone d’habitation, qui s’étendra sur environ 33,32 hectares, accueillera quelque 3 000 logements pour 7 000 habitants. Elle devrait sortir de terre avant la fin de la décennie, à la base d’une langue de verdure qui débute à proximité des tours RTL. Dans la continuité de l’organe, collée aux habitations, la ferme urbaine verra le jour pour la mi-2024. Une fin de chantier qui permettra au projet de s’intégrer au programme de la Luxembourg Urban Garden (LUGA), la première grande exposition horticole du Luxembourg qui se déroulera en 2025. Au total, l’aménagement et la construction du corps de ferme coûtera cinq millions d’euros.
Le Kirchberg comporte de nombreuses facettes
Concernant sa superficie, si les négociations dans lesquelles s’est engagé le Fonds aboutissent, la ferme devrait bénéficier de terrain de cinq hectares pour son exploitation. Marc Widong justifie son positionnement géographique en rappelant que le plateau sur lequel se trouvera le Kuebebierg est encerclé par des forêts, une zone de Protection d’Intérêt National et une zone Natura 2000. Un parfait relais entre la ville et la verdure. «Placer une ferme urbaine dans un quartier d’affaire est quelque chose d’inhabituel. Mais entre le business, le logement et maintenant la nature, le Kirchberg comporte de nombreuses facettes».
Agriculteur et animateur
Le directeur du Fonds et son équipe ont prévu un important éventail de missions pour les personnes retenues. À la base de celles-ci, nous trouvons évidemment les activités de la ferme comme le maraîchage, l’arboriculture ou encore le micro-élevage. «Nous comptons faire pousser de nombreuses variétés de légumes, ainsi des fruits et placer des animaux de basse-cour tels que des poules et des lapins», précise Marc Widong. Dans le détail, deux hectares seront consacrés à un verger, deux autres hectares seront dédiés à des zones de prairie ou des étendues boisées et environ un hectare sera réservé à l’usage récréatif des riverains.
Nous ne voulons pas d’un agriculteur grincheux
Le poste ne se limite pas à l’unique travail d’exploitation. L’annonce mentionne également des missions d’animations, de sensibilisation et de pédagogie. «Nous souhaitons que les personnes choisies ne soient pas seulement des paysans. Nous espérons qu’elles seront vues comme des acteurs sympathiques, connus et reconnus par les habitants du quartier. Nous ne voulons pas d’un agriculteur grincheux mais de quelqu’un d’ouvert au public», explique le directeur du Fonds Kirchberg. Enfin, il faudra aussi aux futurs exploitants du Kuebebierg participer au développement urbain et entretenir les espaces verts du quartier.
Les personnes intéressées ont jusqu’au 3 février, 16 heures pour remettre leur candidature. Marc Widong et son équipe annonceront les personnes retenues entre février et mars. Le Fonds Kirchberg se veut très ouvert sur les possibilités de recrutement. «Nous n’avons pas d’idées précises», indique Marc Widong. «Cela peut-être un jeune qui débute ou qui sort des études comme un maraîcher confirmé, qui a l’habitude du terrain».
Imaginer l’agriculture urbaine
Si la ferme urbaine sera loin d’être autosuffisante, Marc Widong insiste sur la création d’un état d’esprit tourné vers la nature et la biodiversité au sein du Kuebebierg. Un état d’esprit que les exploitants participeraient à développer et à renforcer. Conscientiser la population sur l’alimentation, échanger les produits cultivés dans des jardinets, apprendre à vivre ensemble, autant de valeurs et d’actions qu’ambitionne de voir pousser le Fonds au sein de son nouveau quartier.
Selon le directeur, ce projet représente une grande première au Luxembourg. L’initiative va dans le sens des ambitions du gouvernement qui souhaite voir fleurir ce genre d’initiative. «L’agriculture urbaine s’impose aujourd’hui non seulement comme une alternative à nos modes de production, de consommation et même de construction traditionnels, mais surtout comme une solution innovante pour favoriser l’économie circulaire et ainsi réinventer nos villes», annonçait Claude Haagen, courant 2022.
Permaculture, j’espère ¡