Mardi soir, face au Premier ministre, Xavier Bettel, le président de la Fédération des artisans s’est à nouveau prononcé contre la réduction généralisée du temps de travail.
Le traditionnel «pot des présidents» organisé mardi soir par la Chambre des métiers et la Fédération des artisans a offert l’opportunité au président Luc Meyer de dérouler, à nouveau, les positions et revendications du secteur face aux défis actuels, en présence du Premier ministre, Xavier Bettel, de la ministre de la Santé, Paulette Lenert, et de 300 autres invités de la sphère politique et économique nationale.
Parmi les dossiers brûlants qui préoccupent la branche de l’artisanat et dont nous parlons régulièrement dans nos colonnes – simplification administrative, compétitivité, baisse de la demande, transition écologique –, il est notamment revenu sur la proposition du LSAP en faveur d’une réduction généralisée du temps de travail.
À la tribune, Luc Meyer a d’abord égratigné les syndicats, pointant que les chefs d’entreprise ne les ont pas attendus pour offrir les meilleures conditions de travail possibles à leurs collaborateurs, avant de souligner que l’organisation du temps de travail doit découler d’une décision commune entre employeur et salariés : «Des accords peuvent être trouvés en tenant compte des réalités des uns et des autres», est-il convaincu.
S’il se dit aussi conscient que les employés aspirent à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, il a cependant fustigé la politique consistant à «multiplier les congés et d’autres formes de non-travail». En effet, aux yeux des artisans, «cette démarche ne répond pas au défi de la flexibilisation» qui consiste à «faire émerger un modèle répondant à la fois aux besoins du salarié et aux contraintes de l’entreprise».
«Un levier encore jamais activé»
De plus, il a tenu à rappeler que, comme de nombreux autres secteurs de l’économie ces dernières années, l’artisanat est confronté à une grave pénurie de main-d’œuvre, et que cela complique considérablement les choses. D’où une position très tranchée dans le débat initié par les socialistes : «La réduction du temps de travail légal n’est pas une option», a-t-il martelé au nom des artisans.
Avant d’enfoncer le clou : «Le Luxembourg manque de main-d’œuvre qualifiée dans tous les secteurs. Tenter de faire plus avec moins de ressources est un levier que nous n’avons encore jamais activé. C’est un grand tabou au Luxembourg. Nous devons travailler là-dessus aussi», a-t-il conclu.