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Faillites en baisse de 20% : la tendance pourrait s’inverser dès cet hiver


Dans le secteur du commerce, les fermetures de magasin s’ajoutent aux statistiques des faillites prononcées au tribunal. (Photo : julien garroy)

Alors que certains experts craignaient une vague de faillites début 2022, le Luxembourg y échappe jusqu’ici, contrairement à ses voisins, mais la tendance pourrait carrément s’inverser d’ici la fin de l’année.

Confrontées au moment décisif qu’est la reprise d’activité, les entreprises luxembourgeoises ont démontré leur capacité de résistance ces derniers mois : avec seulement 511 faillites comptabilisées au 1er semestre 2022, elles semblent avoir définitivement surmonté l’épreuve de la pandémie, notamment grâce au régime d’aides spécifiques mis en place par l’État.

Mais si la vague tant redoutée par les experts l’année dernière n’a pas encore atteint le Luxembourg, elle pourrait bien déferler dès cet hiver, selon la société Creditreform, spécialisée dans l’analyse commerciale et la gestion de créances.

L’exception luxembourgeoise

«Avec un recul de 21 % ces six derniers mois, le nombre de faillites a, certes, atteint son niveau le plus bas depuis 2017, mais ce n’est pas réaliste», préfère prévenir Herbert Eberhard, administrateur délégué de Creditreform, qui estime que les effets des diverses crises, sanitaire et géopolitique, se feront sentir «avec un certain retard».

Au milieu de ses voisins, le Grand-Duché fait pour le moment figure d’exception, alors que les faillites d’entreprises ont bondi de 10 % en Belgique et d’environ 25 % en France – seule l’Allemagne enregistre une légère baisse de 3 %.

Le secteur des services fortement représenté

En observant les chiffres de plus près, on constate que, parmi les entreprises forcées de mettre la clé sous la porte ces six derniers mois, celles établies depuis plus de cinq ans restent les plus représentées, avec 378 cas, même si, au cours de cette période, leur part a légèrement diminué (de 78 en 2021 à 74 % en 2022). Quant à celles qui s’étaient lancées il y a de moins de 5 ans, leur part dans les faillites totales augmente de 22 à 26 %, soit 133 sur les 511 faillites enregistrées au 1er semestre.

En analysant ces données par secteur, on s’aperçoit que, malgré une baisse de 20 % cette année, c’est le secteur des services qui reste, comme en 2021, le plus touché, avec 356 faillites ces six derniers mois (445 l’an dernier). Dans la construction, ce sont 47 entreprises qui ont été épargnées cette année par rapport à 2021, soit une baisse de 28 % des faillites dans cette branche.

Quant au secteur du commerce, il est de nouveau fortement représenté avec 105 faillites, mais par rapport à l’année précédente (134), le nombre total a diminué de 21 %. Des chiffres auxquels s’ajoutent de nombreuses fermetures de magasins qui n’apparaissant pas dans ces statistiques. Idem pour l’Horeca, dont le nombre d’entreprises en faillite est passé de 66 à 77 en 2022 : il faut, là aussi, tenir compte du nombre élevé de fermetures. La production déplore, quant à elle, 3 faillites en 2022, comme en 2021.

Les petites entreprises les plus touchées

Globalement, Creditreform note qu’au cours du premier semestre 2022, «ce sont principalement des petites entreprises qui ont fait faillite. «Les entreprises avec une faible marge ou une faible base de capital ont des problèmes. C’est le cas des SARL-S et des entreprises zombie, c’est-à-dire celles qui n’ont enregistré que des pertes pendant trois années consécutives», précise la société.

«Parmi les grandes entreprises, on ne peut citer qu’Aquinnotec à Freckeisen, qui comptait 50 employés, et Instaltec à Luxembourg, qui occupait 44 personnes.» Toutes deux issues du secteur de la construction.

Selon Herbert Eberhard, cette baisse générale des faillites ne permet pas pour autant de se réjouir, il faut rester prudent : «Le Luxembourg ne pourra pas longtemps se dissocier de l’augmentation des faillites au niveau international, même si le pays a jusqu’à présent bien traversé la crise grâce à des mesures étatiques et à des avantages structurels.»

Globalement, Creditreform s’attend donc à ce que le nombre de faillites augmente fortement au Grand-Duché, au plus tard cet hiver.

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