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Etienne Schneider : « tout est mathématique aujourd’hui »


Le ministre de l'Economie et de la Santé, Etienne Schneider, fait le point sur les dossiers chauds qu'il a entre les mains. Il souhaite notamment que les choses s'accélèrent concernant l'arrivée de Google à Bissen. (Photo LQ/François Aussems)

Économie circulaire, superordinateur, space mining, Google et Fage, sans oublier le cannabis récréatif. Étienne Schneider, ministre de l’Économie et de la Santé, aborde avec nous les sujets qui font l’actualité.

L’économie devient de plus en plus circulaire. Peut-on déjà faire un bilan?

De plus en plus de projets sont conceptualisés de façon à respecter l’économie circulaire. Un des exemples a fait l’actualité récemment avec Kronospan qui a investi 300 millions sur son site à Sanem, mais il y a aussi l’Automotive Campus à Bissen qui est construit selon toutes les règles de l’économie circulaire. Je me suis entendu avec Claude Turmes (NDLR : ministre de l’Aménagement du territoire) pour dire que les prochaines zones d’activité, les fameux 477 hectares que nous aurons à l’avenir, seront aménagées de façon à respecter l’économie circulaire. C’est devenu un principe qui guide toutes nos actions. Il y aura un surcoût, mais il sera bénéfique pour le pays et pour le développement durable.

Le Luxembourg est-il déjà exemplaire dans ce domaine par rapports à ses partenaires européens?

Je ne dirais pas que nous sommes leaders, mais avec la stratégie Rifkin nous avons mis en place tous les critères pour respecter l’économie circulaire. Nous avons devancé tous les autres pays parce que nous nous sommes dotés d’une vraie stratégie nationale. Il y a des régions dans d’autres pays qui essaient de faire la même chose. Tout ce que l’on construit doit pouvoir être recyclé et réutilisé avec un impact minimal sur l’environnement. Pour reprendre l’exemple des zones d’activité, il n’y aura plus qu’un seul parking construit en hauteur avec des matériaux recyclables et modulables servant à toutes les entreprises. À cet endroit, il y aura des moyens de transport électrique, trottinettes, vélos et voitures, rechargés par des cellules photovoltaïques qui se retrouveront un peu partout sur les toits des entreprises. Les salles de réunion, cantines, crèches, etc., seront communes et construites pour toutes les entreprises.

L’impact de la robotisation sur l’emploi et donc sur la croissance effraie toujours autant…

Au Luxembourg, nous sommes presque à un stade de plein-emploi avec un chômage à 5 % et des milliers de postes qui restent inoccupés. Aujourd’hui, les progrès technologiques avancent beaucoup plus vite que nos formations et un des grands challenges pour le Luxembourg et pour tous les autres pays d’ailleurs, c’est d’adapter nos formations avec les besoins de l’économie et il faut réagir beaucoup plus vite. Ce qui est vrai pour l’économie vaut également pour la santé. Au Conseil des ministres, nous avons une très bonne collaboration entre le ministre de l’Éducation nationale, le ministre de l’Enseignement supérieur et les autres secteurs pour développer des nouvelles formations ensemble comme nous l’avons fait dans le domaine de l’espace. Nous sommes en train de mettre en place, avec l’université du Luxembourg, un master dans le domaine de la logistique parce que c’est devenu une matière très complexe et il n’y a pas d’études pour cela. Il ne s’agit pas seulement pour moi, ministre de l’Économie, d’attirer de nouvelles sociétés au Luxembourg, de nouveaux secteurs d’activité, mais il faut que ces secteurs soient ouverts aux résidents, aux jeunes qui pourront travailler dans ces entreprises.

Quelles sont les dernières nouvelles du space mining?

Je reviens juste de Corée du Sud, où j’étais l’orateur principal d’une conférence sur l’économie de l’espace. Et juste précédemment, j’étais à San Francisco, à Washington et je retourne aux États-Unis en octobre pour être encore l’interlocuteur dans ce domaine. Le Luxembourg a une visibilité énorme dans le domaine de l’espace. Pas plus tard que la semaine prochaine, je serai au Canada pour négocier avec une grande société qui veut s’implanter au Luxembourg. Il y a beaucoup de choses qui bougent et dans les médias étrangers, on parle beaucoup du Luxembourg et de nos avancées.

Quelles sont-elles?

Ici on parle de développement, de projets de recherche, nous sommes dans la phase de rassembler les chercheurs, les start-up qui développent les idées. Ce ne sont pas des gros investissements. Nous mettons en place un fonds qui pourra investir dans ces sociétés qui pourront réaliser ce qu’elles sont en train de développer. Nous sommes au début d’une toute nouvelle économie.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien par notre journaliste Geneviève Montaigu dans notre édition du lundi 29 juillet 2019