À quelques jours du salon des collectionneurs de Mondorf, Marco Valenti, expert en numismatique, nous invite sur le chemin de sa passion.
Il est l’un de ceux qui font vivre la numismatique au Luxembourg. Marco Valenti, 65 ans, dont une grande partie passée à manipuler et observer soigneusement tout ce qui s’apparente à de la monnaie, est un collectionneur de pièces, de médailles et de billets. «J’ai commencé par les timbres offerts dans certaines boîtes à fromage lorsque j’étais petit, puis, avec le temps, je me suis intéressé de plus en plus à la monnaie.»
Sa passion l’a mené à créer sa propre boutique «Chez Luxcoins», référence dans le pays, et à prendre la tête du Cercle numismatique du Grand-Duché de Luxembourg, une ASBL vieille de 70 ans qu’il tente de faire survivre. «Le club aurait certainement disparu si je n’avais pas repris les rennes», annonce le numismate. En vue du salon des collectionneurs qu’il coordonne au Casino 2000 de Mondorf-les-Bains ce dimanche 1er octobre, Marco Valenti nous liste les cinq points qui animent la numismatique au Grand-Duché.
Un petit pays, de grandes particularités
«Le Luxembourg est un petit pays, ce qui fait sa particularité. D’autant plus qu’il a été envahi à de nombreuses reprises, à travers l’histoire, notamment par les Autrichiens, les Français et les Espagnols. Par ces périodes, on retrouve plusieurs écus remarquables au Grand-Duché, comme l’écu Philippe, le patagon Albert et Isabella, les 72 asses de 1779 et le patagon Philippe IV. Celui-ci (voir photos) est très détaillé. D’un côté, on aperçoit le blason couronné de Philippe IV et de l’autre, une croix formée de deux sarments entrecroisés, couronnée et portant en cœur. On peut y lire «Luxem» pour Luxembourg. On pouvait trouver ce type de pièce en Belgique et aux Pays-Bas. Cette monnaie a été frappée entre 1632 et 1643. Celle-ci date de 1635 et sa valeur est de 2 800 euros.»
Le contact avec la matière et ses reliefs, ça transporte à une autre époque
Collection rime avec passion
«Ce qui est passionnant avec la numismatique, c’est la découverte d’une belle pièce! Évidemment, la rareté donne l’excitation, mais tenir une pièce ou un billet entre les mains, le contact avec la matière et ses reliefs, ça transporte à une autre époque. Je me demande souvent combien de personnes l’ont touché, où et comment cet objet a voyagé, à quoi a-t-il servi… Cela me fait voyager. Puis, il y a tout le côté historique et artistique. Cela permet d’en savoir plus sur l’histoire du Luxembourg et de s’émerveiller devant l’esthétique de certains billets. Personnellement, ma période favorite s’établit entre 1856 et 1945. Les couleurs, les recherches esthétiques, les allégories, c’est superbe! Suivant les époques, on y aperçoit des figures monarchiques, le palais grand-ducal, le château de Vianden, le Pont Rouge ou encore des scènes de la vie quotidienne dans les champs ou dans les vignes.»
À la rencontre des experts
«La numismatique est en déficit de jeunes collectionneurs. J’ai réussi à convertir quelques personnes d’une trentaine d’années, mais la grande majorité des collectionneurs restent des personnes âgées. L’événement que nous organisons ce dimanche 1er octobre risque pourtant de rassembler du monde, du moins on l’espère. C’est l’occasion de rencontrer des experts, d’échanger avec eux et même de faire estimer certaines pièces ou billets anciens. Le dernier de nos événements au mois d’avril avait réussi à faire se déplacer environ 630 visiteurs. Un record pour nous, sachant qu’à nos débuts seulement 150 personnes assistaient à nos événements.»
Je déconseille de commencer à collectionner les euros
Quelques bons points pour débuter
«Je dirais qu’il faut prendre son temps, ne pas trop regarder sur internet et ne pas se jeter à bras-le-corps dans la numismatique, car cela peut rapidement coûter beaucoup d’argent. Prendre son temps parce que cette passion demande de ne pas trop s’éparpiller. Je conseille de bien définir là où on veut aller en choisissant de collectionner de la monnaie ne venant que d’un seul pays et de se focaliser sur une seule période. Dans la même veine, je dirais qu’il faut bien choisir ses achats. Il vaut mieux acheter cinq belles pièces en un an que 100 pièces moyennes sur la même période. Il est important de venir dans les magasins et dans les bourses multicollections pour rencontrer et échanger avec les professionnels. Enfin, je déconseille de commencer à collectionner les euros. Cette monnaie créée par les banques centrales n’a pas d’avenir dans le milieu de la numismatique. Ces pièces ne valent pas plus que ce qu’il y a écrit dessus.»
Internet, votre meilleur ennemi
«Internet a eu un impact aussi bien positif que négatif sur la numismatique. D’un côté, il est plus facile de vendre, d’acheter et d’entrer en contact avec les collectionneurs. Nous avons aussi accès à plus de données, nous pouvons rechercher, par exemple, d’anciens résultats de ventes aux enchères pour voir l’évolution de certains prix. À l’inverse, internet a permis à beaucoup de rumeurs de se développer. Les gens ont tendance à exagérer les prix. Les privés se font de mauvaises idées de la valeur d’une pièce à cause du web. Il ne se passe pas une semaine sans qu’une personne vienne avec une pièce de deux euros en pensant qu’elle en vaut 3 000.»
Tout savoir sur le salon des collectionneurs
Ce dimanche 1er octobre, Marco Valenti et l’ASBL du Cercle numismatique du Grand-Duché de Luxembourg organisent un salon des collectionneurs au Casino 2000. Sur les stands d’une quarantaine d’exposants, le public pourra découvrir des monnaies anciennes, des billets, des médailles, des timbres et des cartes postales. Outre les passionnés luxembourgeois, des Français, des Allemands, des Belges, des Hollandais et même un Néo-zélandais présenteront des objets à la vente. Les portes de l’événement ouvriront dès 9 h et fermeront à 16 h. Le prix à l’entrée est fixé à quatre euros pour les adultes (gratuit pour les moins de douze ans).
Bonjour
Le salon des collectionneurs à été un grand succès. Avec 70 exposants de divers pays le salon a attiré plus de 500 visiteurs malgré la fête des pères et le beau temps. En tant que président du Cercle je suis très satisfait du succès. je remercie le Quotidien qui nous a donné l’occasion de nous faire un peu mieux connaitre par le bel l’article qu’il a publié vendredi dernier. Merci encore. je vous donne rendez-vous le 24 avril 2024 même lieu même heure.
Cordialement
Valenti Marco