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Esch : les Verts ont voté pour la coalition CSV Greng DP


S'il veut se protéger des tentatives d'alliance des éléphants du LSAP, Georges Mischo a intérêt à tendre une perche aux jeunes socialistes. (Photo: Editpress/Isabella Finzi)

La coalition CSV Greng DP est plus que jamais sur la table à Esch sur Alzette. Vendredi soir, la fraction des Verts ont voté à 80% en faveur de cette union inédite…une première pour la Capitale du fer.

Le vote devait avoir lieu jeudi soir, mais l’aile gauche de la fraction Greng avait annoncé vouloir bloquer l’accord. Le vote avait été reporté à vendredi, dans une certaine appréhension. Le score de 80% « pour poursuivre les négociations avec le Csv et le DP » est au final assez net. Même si, on le voit, l’arrivée du Csv (six sièges) au pouvoir à Esch continue de provoquer des réticences qui dépassent les aigreurs au LSAP.

La coalition la plus logique reste donc le trio noir-vert-bleu.

CSV (6 sièges)-déi gréng (3)-DP (2) : la plus probable

Le CSV annonce être proche d’un accord avec déi Gréng. Première étape avant la formation d’une coalition qui devra également compter avec le DP pour sortir le LSAP des responsabilités.

Qui dirigera Esch pour les six prochaines années à venir? La question est grande ouverte mais l’issue des tractations vient sans doute de connaître un épisode important.
Alors que les cadres du LSAP (6 sièges)  espéraient pouvoir s’entendre avec les écologistes (3 sièges) et la Gauche (2 sièges), il apparaît ce matin que cette alliance a du plomb dans l’aile.
En effet, le CSV de Georges Mischo (6 sièges) vient d’annoncer qu’il avait mené «une discussion constructive et positive» avec les anciens alliés de Vera Spautz.
Les deux partis vont désormais demander l’accord de leur base, un blanc-seing qui leur permettra de poursuivre les négociations avec libéraux car les deux sièges du DP seront indispensables pour composer une majorité absolue.
Interrogé par Le Quotidien sur ces négociations à Esch, Georges Mischo a répondu que «le jeu n’est pas difficile mais on ne veut pas brûler les étapes et discuter sérieusement avec les partenaires».
Pour le LSAP, il s’agit cependant d’une très mauvaise nouvelle puisque les Verts leur étaient pratiquement indispensables pour espérer garder la mairie.

LSAP (6)-déi Lénk (2)-déi gréng (3) : le déni

Ca aurait été la deuxième coalition probable, d’un point de vue comptable. Mais de fait, il s’agirait d’un barrage de perdants (déi Lénk stagne, le LSAP a chuté) pour empêcher un gagnant (le CSV, qui réalise une victoire nette avec 30,8 % des voix) d’accéder au pouvoir. Barrage qui va être tenté, selon nos informations.
Malgré la réaction de la numéro 2 de déi Lénk, Line Wies, qui nous confiait mardi : «Les électeurs eschois ont fait entendre une voix. Le CSV ressort gagnant du scrutin. Notre honneur est certainement plus de nous projeter dans l’opposition et d’étudier comment nous pourrons combattre une vision politique (NDLR : celle du CSV) qui nous semble injuste.»

Selon nos confrères du Tageblatt, Vera Spautz «passe à l’offensive sur les coalitions» et a annoncé des discussions avec tous les partis, déi Lénk, déi gréng et le DP en tête. Vera Spautz estime qu’avec son score le LSAP «reste le deuxième parti le plus fort».
C’est vite oublier le message de l’élection : un désaveu fracassant, dans un bastion jugé imprenable. Vera Spautz a annoncé qu’elle discuterait aussi avec le CSV. Une coalition peu évidente à nos yeux, dont on ne voit qu’une issue possible…

CSV(6)-LSAP(6) : si jeunesse savait…

C’est la coalition improbable sur le papier, le vainqueur des élections et le perdant ensemble. Au nom de quelle légitimité, à part s’accrocher au pouvoir? Le LSAP a perdu un tiers de ses sièges, tous les médias ont souligné une défaite historique. En ville et sur internet, on entend déjà des «bon débarras!». Une solution se murmure pourtant à demi-mot au sein de la base socialiste eschoise : il faut que le parti présente un visage nouveau, celui de la jeunesse, comme le CSV de Georges Mischo a su le faire. Exit les cadres, qui ont conduit l’équipe dans le mur. Bonjour les nouveaux, qui payent les pots cassés sans avoir eu leur mot à dire!

Il y a une jeunesse socialiste ouverte d’esprit et amoureuse de sa ville, comme les jeunes du CSV, qui ne mérite pas d’être sacrifiée. Citons en premier lieu Taina Bofferding, qui réalise la prouesse de finir numéro 2, et qui ferait bien de sortir des jupons de Vera Spautz pour exister.
Mike Hansen, 34 ans, est un autre visage dynamique de la jeunesse eschoise. Président de la commission logement, il n’a jamais caché les chiffres en demi-teinte d’Esch-sur-Alzette en la matière. Ben Funck, arrivé dixième sur la liste, est un vrai gars du Sud, très actif dans le monde associatif alors qu’il n’a que 23 ans! Typiquement un jeune qui n’a pu faire marcher aucun réseau, contrairement aux éléphants du parti, et qui va se retrouver sur le carreau.

Il faudrait quelques cadres pour équilibrer une telle coalition. Jeff Dax, 34 ans, visage connu à la commune, serait un atout. Dan Codello, surtout, qui serait le «plus vieux» à 42 ans, permettrait une jonction crédible. Ce dernier a fait un travail remarquable à la commission intégration, thème cher au CSV. Il n’a pas hésité à s’opposer à son parti sur la question de la cession des églises historiques d’Esch.
Il apparaît enfin comme un alter ego d’André Zwally, numéro 2 du CSV, natif du même quartier ouvrier où l’on partage la fierté de s’en sortir dans la vie : la Hiehl.
Cette coalition exclurait de fait les verts, ce qui serait injuste, car ils constituent une belle équipe. Mais est-ce juste de voir cette jeunesse passer à la trappe? Non. Peut-être qu’elle n’avait qu’à pousser les cadors dehors, avant le scrutin. On ne refait pas le match. Une toute petite porte peut s’ouvrir. Encore faut-il avoir le courage de la pousser.

Hubert Gamelon et Erwan Nonet

Un commentaire

  1. Madame Spautz, vu que d’autres médias désactivement les commentaires réalistes à votre encontre, je ne dis qu’une chose vous regardant: Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.