Accueil | A la Une | Esch : «Je suis fier d’avoir été mineur»

Esch : «Je suis fier d’avoir été mineur»


Freddy Koch, ancien mineur, entouré des élus eschois Martin Kox et Georges Mischo, le bourgmestre (Photo : Alain Rischard).

Mercredi avait lieu la fête de la Sainte-Barbe, au cours de laquelle un hommage aux mineurs a été rendu.

Les meilleurs amis des mineurs étaient les rats. Ils étaient capables d’entendre quand un effondrement allait avoir lieu. Leurs cris nous alertaient.» Freddy Koch, 90 ans, a 35 ans de métier loin derrière lui. Il a travaillé toutes ces années à 200 mètres sous terre. Mercredi, c’est à l’occasion de la fête de la Sainte-Barbe, commémorée à Esch-sur-Alzette, qu’il a raconté ses souvenirs, toujours avec une grande émotion. «Tous mes copains sont morts, dit-il. Et j’en ai perdu bon nombre sous terre. Mais malgré cela, je suis fier de ma profession, je suis fier d’avoir été mineur», poursuit-il, les larmes aux yeux, la main sur le cœur. «Il a de quoi être fier, répond le bourgmestre Georges Mischo, car ce sont d’abord eux qui ont largement contribué à construire Esch-sur-Alzette.» C’est donc pour cela «que la Sainte-Barbe, c’est un peu comme la fête nationale de la ville», selon lui.

L’heure de la mémoire

Un hommage a ainsi été rendu mercredi à tous les mineurs. D’abord sur la place de la Résistance où une première gerbe a été déposée «en raison des travaux du musée qui ont empêché l’accès au monument», indique Georges Mischo.

A suivi un cortège mené par le Corps des pompiers d’Esch-sur-Alzette, à travers la rue de l’Alzette jusqu’au monument du Mineur au coin de la Grand-Rue et de la rue Jean-Origer. Ici, une deuxième gerbe a été déposée et Freddy Koch a pu y laisser une rose rouge. Les dépôts de gerbes ont été accompagnés, comme le veut la tradition, de six coups de mortier chacun. L’Harmonie des mineurs et l’Harmonie municipale de la commune ont assuré l’encadrement musical du cortège.

Aux sons de la fanfare, l’ancien mineur se réjouit de sa contribution pour la région : «C’est un peu grâce à nous qu’elle s’est développée», se dit-il. Lui a surtout travaillé en France, il n’a passé que quatre ans dans les mines au Luxembourg, sur ses 35 années de carrière. Et il a pensé plusieurs fois que la dangerosité de son travail lui coûterait la vie. Il raconte notamment avoir vécu de nombreux accidents tout au long de sa carrière. «Un jour, il y a eu un énorme effondrement. Un énorme bloc est tombé sur nous. Trois de mes amis sont morts, tandis que j’ai été transféré à l’hôpital, raconte-t-il. Je n’aurais jamais pensé pouvoir m’en sortir. J’avais à peine 30 ans et je pensais que ma vie était finie. Comment imaginer que j’atteindrais les 90 ans, comment imaginer que je serais là aujourd’hui ?»

Sarah Melis

Qui est sainte Barbe ?

(Photo : Alain Rischard).

(Photo : Alain Rischard).

Originaire d’Orient au milieu du IIIe siècle, Barbara est la fille unique de Dioscore. Elle est d’une grande beauté, reçoit beaucoup de demandes en mariage de puissants seigneurs, mais elle refuse de se marier. Son père l’enferme alors dans une tour d’un grand luxe, où elle vivra à l’écart des hommes. Pendant l’absence de son père, convoqué par l’empereur, le Christ se révèle à elle. Elle se convertit au christianisme. Sa conversion est matérialisée par la troisième fenêtre qu’elle fait percer dans la tour, symbolisant la Trinité. La colère de son père sera terrible. Il brandit son épée et la poursuit dans la ville. Elle arrive à se cacher mais un berger la dénonce. Il la saisit par les cheveux, la traîne jusqu’à la ville et l’enferme dans un donjon. Le lendemain, il la conduit devant le juge Marcien.

Le juge la condamne aux pires tortures sous le regard de son père. Mais, par «la grâce de Dieu», elle ne ressent pas la douleur. Enfin, elle est promenée nue à travers le pays, tirée par un cheval. Elle implore Dieu et un ange vient cacher sa nudité. Elle refuse toujours d’abjurer la religion chrétienne alors son père la décapite. Aussitôt, il est frappé par la foudre et réduit en poussière.
Elle devient alors la sainte des mineurs mais aussi des architectes, canonniers, chimistes, artilleurs, entre autres, et bien sûr des pompiers.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.