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Esch 2022, « un dossier prioritaire »


Ralph Waltmans, coordinateur culturel de la commune, est venu demander aux communes de ProSud de voir le projet Esch 2022 comme une priorité. (photo archives LQ / Isabella Finzi)

Ralph Waltmans, coordinateur culturel d’Esch-sur-Alzette, est venu demander aux communes de ProSud de voir le projet « Esch 2022 » comme une priorité.

La possibilité de voir Esch-sur-Alzette (et les communes de ProSud) devenir capitale européenne de la culture en 2022 est réelle… mais il va falloir phosphorer dur d’ici le 15 septembre 2017, date limite de dépôt du dossier. Le 14 juin dernier, le jury européen a déjà présélectionné la métropole du Sud, mais le plus difficile reste à faire, c’est ce que s’est évertué à rappeler lundi Ralph Waltmans, coordinateur culturel de la commune d’Esch, à la réunion du comité de ProSud.

« Je suis venu pour les sensibiliser à l’envergure du projet, a expliqué le coordinateur culturel eschois Ralph Waltmans à la sortie du bureau de ProSud, à Belval. Esch 2022 est notre bébé et nous avons de la chance de nous occuper d’un tel projet, mais il va nous demander énormément de travail. Je suis venu ici pour faire part des commentaires de la présidence du jury pour que tout le monde prenne conscience des efforts à fournir pour que nous réussissions notre pari.» Voici les principaux dossiers qu’il a mis sur la table.

Mettre en place une stratégie et un projet

Les intentions existent, les grandes lignes du projet sont déjà écrites, mais il faudra se présenter avec autre chose que ces beaux sentiments pour convaincre la Commission européenne le 15 septembre 2017. Or onze mois pour tout définir, c’est très court. « Lorsque le ministère de la Culture lance ses assises culturelles, c’est pour mettre en place sa politique jusqu’à l’horizon 2030. Nous, nous devons tout acter pour le 15 septembre 2017 au plus tard », avance Ralph Waltmans.

Pour lui, ProSud est la plate-forme adéquate pour définir le plan de route de cette année 2022. « Il faut que nous trouvions tous ensemble le dénominateur commun, lance-t-il. Chaque commune doit apporter sa spécificité et proposer le chemin qu’elle veut emprunter dans le cadre de ce grand projet. » Mais s’il faut réfléchir, il faut le faire vite. « Cela doit être un dossier prioritaire, nous avons un délai à tenir, sans aucune possibilité de le dépasser. »

Des recrutements à anticiper

Lors de la présélection du dossier eschois, le jury européen avait très fortement conseillé aux porteurs du projet d’embaucher au plus vite un coordinateur général et un directeur artistique. « Initialement, nous avions prévu de recruter ces personnes une fois la candidature actée, mais ce n’est pas possible, il faut anticiper ces arrivées », explique Ralph Waltmans. L’appel à candidatures a été lancé le 19 août et les personnes choisies prendront leurs fonctions d’ici quelques jours.

Mais évidemment, recruter de tels profils a un coût. « Nous allons faire appel à des universitaires et nous devrons les rémunérer au niveau des salaires luxembourgeois. » Lors du conseil communal de vendredi dernier, les élus eschois ont déjà voté une subvention de 45  000  euros. Un effort a donc été également demandé aux communes de ProSud.

Le difficile caractère transfrontalier

Dès le départ, le dossier de candidature a associé la communauté de communes Pays-Haut Val d’Alzette au projet. Mais les membres du jury ont prévenu que ce caractère transfrontalier serait difficile à mettre en place. « Nous vivons dans un petit pays où les décisions peuvent se prendre rapidement, a souri Ralph Waltmans. En France, ça peut être différent… » Cette remarque dite, la volonté de collaborer reste complètement d’actualité, « mais elle ne tiendra vraisemblablement pas un rôle central ».

Une grande pression

Porter un dossier de candidature pour devenir capitale européenne de la culture, ce n’est pas une sinécure. « Il faut bien se rendre compte que nous ne faisons pas face à une concurrence luxembourgeoise, mais bien européenne. On ne nous donnera pas le label si nous ne le méritons pas! », assène Ralph Waltmans. Il précise que certaines villes ont préparé leur dossier de candidature pendant quatre ans, alors qu’Esch disposera d’à peine dix mois… Compliqué, d’autant que le dossier doit être extrêmement complet. « On nous demande même d’établir le financement précis du projet artistique! » Cela amène donc à trouver au plus vite les partenaires de la candidature (lire ci-dessous).

Et la réponse des communes?

On la qualifiera de discrète, c’est le moins que l’on puisse dire. L’intervention de Ralph Waltmans, pourtant convaincante, n’a déclenché pratiquement aucune discussion. Tout juste a-t-il été convenu que l’association Esch 2022 enverrait sous peu sa demande officielle pour le subventionnement des deux recrues. Hormis ce volet comptabilité, rien d’autre n’a été évoqué… Les débats à propos du Night Bus, par exemple, ont été bien plus vivants. Il reste du chemin a accomplir…

Erwan Nonet

À la recherche de partenaires

Le budget de la candidature eschoise avait été fixé en février dernier à 62  millions d’euros. L’État est prêt à mettre les deux tiers sur la table, alors que le dernier tiers doit être apporté par des partenaires. En ce moment, Esch 2022 lorgne d’ailleurs du côté des banques….

« Ce montant correspond bien à ce dont nous avons besoin , estime Ralph Waltmans. En 2009, Linz (en Autriche) avait bénéficié d’une somme équivalente et avec ses 200  000 habitants, son bassin de population est comparable au nôtre. » Les neuf communes de ProSud totalisent aujourd’hui un peu plus de 163  000  habitants.

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