Encourager l’accueil en famille pour les enfants en détresse

L’accueil des enfants et jeunes adultes en détresse se diversifie pour répondre aux besoins. Il existe une liste d’attente pour les placements dans des centres ou des familles d’accueil.

Au dernier recensement, datant d’octobre dernier, le dispositif de l’aide à l’enfance et à la famille comptait 1 299 places d’accueil de jour et de nuit, dont 40 réservées à l’accueil en urgence. Ces 1 299 places comprennent les places en centre d’accueil au Luxembourg et à l’étranger ainsi que celles en familles d’accueil. S’ajoutent à ce dispositif cinq «lits d’urgence» dont dispose l’Office national de l’enfance (ONE). Voilà pour les chiffres bruts demandés par le député socialiste Yves Cruchten, qui s’intéresse à la disponibilité dans les structures d’accueil, en attendant l’achèvement du chantier de 100 millions d’euros lancé à Pétange pour offrir de nouvelles infrastructures d’accueil pour enfants et jeunes.

L’ONE, en charge des demandes d’accueil pour enfants et jeunes en situation de détresse, étudie actuellement 76 demandes par rapport aux 43 places disponibles. Il existe une liste d’attente, sauf en cas d’urgence absolue, où le bénéficiaire est placé immédiatement. Certains de ces enfants ne sont pas placés au Luxembourg, ni dans des centres ni dans des familles d’accueil : ils trouvent un encadrement familial ou professionnel à l’étranger. C’est le cas pour 113 d’entre eux qui ont besoin d’une prise en charge spécifique et intensive, non existante au Luxembourg.

Derrière ces chiffres se cachent des drames humains. Des séparations entre des parents et des enfants, des placements dans des centres d’accueil ou dans une famille, qui offre un environnement plus adéquat pour le mineur. Mieux encore, le projet de loi relatif à l’accueil des enfants et des jeunes en détresse, déposé en avril dernier, vise à responsabiliser et à soutenir les parents biologiques des enfants et des jeunes qui sont placés, notamment au moyen du partage de l’exercice de l’autorité parentale.

«Les parents biologiques restent impliqués dans la vie de leur enfant et peuvent participer activement à sa prise en charge», précise le ministère de l’Éducation nationale et de l’Enfance. Le même projet de loi favorise aussi l’activité de famille d’accueil et introduit plusieurs statuts d’accueillants, permettant d’engendrer une augmentation du nombre d’accueillants. Il existe trois formes différentes pour la famille d’accueil.

D’abord un accueil standard, qui consiste dans la prise en charge de mineurs ou de jeunes adultes sans lien de parenté de façon permanente et à durée indéterminée. Une autre possibilité consiste en l’accueil séquentiel, par périodes courtes et flexibles, sachant que ces périodes de prise en charge de jour et de nuit peuvent alterner avec des périodes où l’accueil se résume à des prises en charge uniquement pendant la journée. Autre possibilité encore, l’accueil en famille d’accueil proche où une personne privée digne de confiance présente un lien familial ou d’attachement avec le mineur ou le jeune adulte.

Pour le jeune public présentant des troubles du comportement ou d’importants retards de développement, l’accueillant est au moins détenteur d’un diplôme dans le domaine psychosocial, pédagogique, socio-éducatif ou en possession d’une formation niveau bac dans le domaine des professions de santé.

Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse encourage également la création de petits centres d’accueil pour un maximum de quatre bénéficiaires, permettant, ainsi, aux enfants et aux jeunes de vivre dans un cadre plus familial et plus calme.

Du côté du projet de Pétange, les travaux de viabilisation du site Batty-Weber, qui recevra les nouvelles infrastructures, ont démarré au début de l’année et seront terminés cet été. Les travaux de gros œuvre relatifs aux premiers bâtiments ainsi qu’au parking souterrain ont commencé au mois de mai 2022. Le reste suivra à l’automne.