Cela fait pratiquement quatre mois qu’Olivier Thill a quitté le Progrès Niederkorn pour Oufa et la première division russe. Un pari qui semble d’ores et déjà gagné au vu de son incroyable progression.
Vous avez fêté lundi vos 22 ans. Si on vous avait dit un an plus tôt que vous seriez aujourd’hui titulaire dans une équipe pro de D1 d’un des meilleurs championnats européens, vous l’auriez cru ?
Sincèrement, non ! Pas du tout. Il s’est passé tellement de choses sur ces douze mois. J’ai bien bossé au sein d’un club du Progrès où on m’a beaucoup donné confiance. J’ai livré une belle campagne d’Europa League cet été où j’ai passé un cap. Et j’en ai franchi un autre depuis que je suis à Oufa. Je ne me centre que sur le foot et je me sens vraiment progresser, limite semaine après semaine. Et ça aussi, grâce à la grosse intensité présente dans le jeu.
Ce qui impressionne le plus, c’est le fait qu’en débarquant en D1 russe, vous occupiez directement une place de titulaire indiscutable…
C’est clair. Je pensais avoir besoin d’un temps d’adaptation. Et là, j’ai commencé toutes les rencontres dans le onze de base. Tout s’est passé vraiment très vite. Mais comme je suis venu en Russie pour jouer un maximum, je ne me pose pas de question. Je continue sur la même voie.
Et ça, alors que pourtant le nombre de joueurs étrangers est limité en Premier League russe…
On ne peut en aligner que six par match (NDLR: or son club en compte une dizaine dans son cadre). Le coach fait ses choix et je me retrouve dans le petit noyau de six ou sept joueurs qui jouent tout le temps. Comment ne pas en être content ?! La vivacité et l’intensité que je retrouve ici n’ont pas été un souci pour moi. Par contre, je ressens que dans les duels je peux faire encore mieux. Et ça, même si j’ai déjà pris un peu de muscle. Cela ne se voit pas sur la balance, je reste à 68 ou 69 kilos, mais je le sens. On s’entraîne tous les jours et j’essaie d’arriver à chaque fois à l’avance, histoire de pouvoir faire 30 à 45 minutes de fitness avant la séance.
On sait que votre entraîneur vous demande de frapper toutes les phases arrêtées. Que vous demande-t-il d’autre ?
Il me dit surtout de prendre encore davantage le risque de frapper au but. De moins me poser de questions. Mais sincèrement, on me donne énormément de confiance ici. Et sans me mettre beaucoup de pression sur les épaules. Ce sont des conditions idéales pour continuer mon ascension. Je m’y sens bien.
Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné footballistiquement parlant depuis votre arrivée ?
La première chose qui me vient en tête, c’est le stade de Krasnodar où on a joué notre dernier match voici dix jours. Il était d’une modernité ! Il peut contenir 34 000 personnes et ils étaient plus de 21 000 face à nous. Et puis leur équipe, qui est deuxième au classement, était au diapason. Cela allait vite et c’était très fort techniquement. Après, je n’ai pas encore eu la chance d’affronter le Zénith Saint-Pétersbourg, le leader.
Sinon, je garde aussi en tête le déplacement à Rostov fin septembre, devant 35 000 spectateurs dans un stade de 45 000 places qui a accueilli la dernière Coupe du monde. Après, sur le plan individuel, je retiens également deux joueurs du CSKA Moscou, l’une des équipes qui disputaient la Ligue des champions : Fedor Chalov et le Croate Nikola Vlasic. Le premier est à 20 ans le meilleur buteur du championnat. Et le second est un milieu de terrain un rien plus vieux (21 ans), mais très fort. C’est vif, technique.
Et votre premier but avec Oufa sur la pelouse de Krasnodar ?
Je vous avoue que je ne savais pas quoi faire après avoir marqué. J’étais très content et heureux, mais je n’avais pas anticipé de célébration. Je ne suis pas un buteur. J’ai d’ailleurs dû attendre mon onzième match pour ouvrir mon compteur. C’est dommage que Krasnodar ait égalisé. En même temps, nos adversaires ont touché les poteaux à trois reprises derrière. Mais le plus important, c’est qu’on parvienne à sortir de la zone dangereuse durant notre deuxième partie de saison. Je suis certain qu’on va y arriver. Dans la seconde moitié du classement, on est tous plus ou moins au même niveau. Cela se joue souvent sur un coup de chance dans ces matches.
Entretien avec Julien Carette