Dernière ville à ne pas avoir encore signé d’accord de coalition, Wiltz fait durer le suspense… dans une ambiance tendue.
Appels téléphoniques qui sonnent dans le vide, promesses de réponses à des messages jamais honorées et des laconiques «je ne parle pas à la presse» en pagaille. Depuis dix jours, il est difficile d’obtenir des informations sur la situation postélectorale à Wiltz. Et la consigne qui semble avoir été donnée de ne rien laisser filtrer sur les conditions de la formation d’une coalition CSV – DP à la tête de la commune, n’aide pas à éclaircir la situation.
Pourtant, ce ne sont pas les questions qui manquent : pourquoi l’ancienne coalition formée par le LSAP, arrivée en tête à la sortie des urnes, et le CSV n’a pas été reconduite ? Pourquoi Carole Petitnicolas-Weigel a-t-elle était désignée comme la nouvelle bourgmestre, alors qu’elle est arrivée pourtant derrière les échevins sortants Albert Waaijenberg et Patrick Comes sur la liste chrétienne-sociale ? Et d’ailleurs pourquoi ce dernier a-t-il décidé de rendre sa carte du Parti chrétien-social et de siéger dorénavant en tant qu’indépendant ?
Une poussée libérale à Wiltz
«Ce sont des trucs internes, nous sommes dans les préparations», coupe court Carole Petitnicolas-Weigel, jointe enfin par téléphone ce mercredi et qui ajoutera à cette conversation d’une trentaine de secondes un laconique «ça prend du temps». Côté DP, là encore, il nous est demandé de patienter, «nous reviendrons vers vous dès la finalisation de l’accord de coalition», nous écrit Amel Cosic, la tête de liste du DP qui devrait intégrer le collège échevinal.
Seul le LSAP, par la voix de son président de section locale, Michael Schenk, accepte de livrer des explications. Dès le 14 juin, il nous confie qu’il est content du résultat : malgré les ennuis judiciaires rencontrés par le bourgmestre Fränk Arndt, ce dernier est arrivé en tête de tous les suffrages et le collège échevinal n’a pas été désavoué puisque tous ses membres sont sortis dans les premiers.
Néanmoins, la colère transparaît rapidement dans ses propos quand il évoque le cas de Patrick Comes : «S’il a rendu sa carte, c’est parce que comme en 2017, le CSV national a poussé à faire une coalition CSV-DP, ce qu’à l’époque, il avait refusé». Cette fois encore, l’échevin aurait voulu s’opposer à cette volonté nationale, mais il n’a pas eu le dernier mot. «La pression a été énorme, s’insurge Michael Schenk. Ce n’est pas normal que ça fonctionne comme cela.» D’autant, qu’à ses yeux, le futur collège des bourgmestre et échevins n’aura aucune expérience de la vie politique à ce niveau, «comment ça va pouvoir marcher ?», se demande-t-il, «c’est vraiment irresponsable de la part du CSV d’envoyer cette jeune équipe au casse-pipe».
Selon notre confrère de RTL, le CSV votera sur le programme de la coalition le 27 juin. La nouvelle coalition CSV-DP ne devrait donc plus tarder.