Le long marathon budgétaire s’est achevé hier soir sur le coup de 18h20.
Sans surprise, le projet de budget 2015 et le premier volet du paquet d’avenir ont finalement été votés avec les seules voix de la majorité.
Jusqu’au bout, les partis de l’opposition, avec en tête le CSV, ont tenté de faire changer le gouvernement d’avis. Pour eux, la coalition s’est fixé les mauvaises priorités pour redresser la barre des finances publiques, en déséquilibre depuis le début de la crise en 2008. Les critiques ont fusé tout au long des deux jours de débats. Or on peut se demander si la méthode choisie par l’opposition qui consistait à attendre l’ultime jour des débats sur le budget pour introduire des amendements et motions était la bonne.
Le jeu politique veut que la majorité soutienne pleinement les projets du gouvernement. Les partis d’opposition ont déploré, mercredi et hier, le manque d’écoute des trois partis qui forment le gouvernement à l’égard des propositions émanant du CSV, de l’ADR ou encore de déi Lénk. Le scénario n’était pourtant pas différent lors de ces dernières années avec les chrétiens-sociaux au pouvoir. Pour preuve, aucune proposition d’amendement n’a été introduite à l’époque par un parti d’opposition comme le DP. Cette année, les amendements visaient à annuler certaines mesures préparées par le gouvernement. De véritables alternatives faisaient toutefois aussi défaut.
Tout cela ne fait pas avancer le débat. Aussi bien la majorité que l’opposition doivent se poser la question de savoir si sortir quelque peu de leurs rôles classiques ne pourrait pas avoir des effets positifs. L’effort à fournir pour rééquilibrer les finances publiques reste en effet important.
À l’issue d’échanges parfois virulents à la Chambre, le budget 2015 et le paquet d’avenir devront désormais faire leurs preuves sur le terrain. C’est également dans les mois à venir qu’on saura si l’hypothèse de croissance économique ayant servi de base pour le calcul du budget était trop optimiste ou pas. L’enjeu est de taille et tout dérapage pourrait mettre en danger la consolidation engagée dans l’intérêt du pays.
De notre journaliste David Marques