Huit pays membres de l’Union européenne, dont le Luxembourg, ont demandé à Bruxelles de sévir contre les multinationales qui limitent illégalement le commerce au sein du marché unique pour gonfler leurs prix au détriment des consommateurs.
Cet appel intervient au lendemain d’une amende géante de 337,5 millions d’euros infligée par la Commission européenne au géant américain des biscuits et chocolats, Mondelez, accusé d’avoir empêché les détaillants d’acheter ses produits dans les pays de l’UE où les tarifs sont les plus bas.
Le coût de la vie est un sujet brûlant à l’approche des élections européennes (6-9 juin). Les entreprises sont régulièrement pointées du doigt pour avoir accru excessivement leurs marges et profité de la flambée de l’inflation depuis deux ans, dans le sillage de la guerre en Ukraine.
Huit États de l’UE, menés par les Pays-Bas, se sont inquiétés dans un document commun des différences de prix au sein du marché commun pour des produits identiques. Ils ont demandé à la Commission de « prendre des mesures ».
Les sept autres pays associés à cet appel sont la Belgique, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, la Grèce, le Luxembourg et la Slovaquie.
Libre circulation des biens
Les contraintes géographiques illégales imposées par des multinationales aux approvisionnements des détaillants coûtent aux consommateurs européens plus de 14 milliards d’euros par an, soulignent les huit pays, en se référant à une étude présentée par la Commission en 2020.
« Des mesures audacieuses doivent être adoptées pour garantir que le marché unique fonctionne avec plus de concurrence et de transparence au bénéfice des consommateurs », avait réclamé récemment le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, dans une lettre adressée à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
La commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, a déclaré que Bruxelles commencerait par une « mission d’enquête » et ensuite « déterminerait quels outils sont réellement nécessaires pour empêcher les restrictions territoriales qui font monter les prix là où ils ne devraient pas ».
La Commission va travailler avec les États membres pour trouver une solution, a indiqué Vestager à la presse après la réunion.
La libre circulation des biens au sein du marché unique est un pilier du projet européen.
« La suppression des barrières commerciales devrait être une priorité essentielle pour le marché unique. Cela permet de maintenir des prix de détail équitables pour les produits alimentaires et non alimentaires. C’est particulièrement important en période de hausse des prix à la consommation », a déclaré le ministre néerlandais de l’Économie, Micky Adriaansens.