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Du LTC au Brésil, l’expérience qui bouleverse leur vie


Ces jeunes gens sont plus que motivés de séjourner trois semaines au Brésil. (photo DR)

Des élèves du lycée technique du Centre, après deux ans d’apprentissage en permaculture, vont séjourner trois semaines au Brésil dans le cadre d’un projet d’école qui, selon leurs témoignages, les a transformés.

Les Jardins d’Ermesinde, qui surplombent en Belgique les ruines de l’ancienne abbaye de Clairefontaine, c’est leur éden à eux, la genèse d’un projet qui les transformés, qui a éveillé en eux une conscience humaniste et écologique. À un jet de pierre de la frontière luxembourgeoise, ce havre de paix est devenu pour Joana, Bryan, Samuel et Lorelei une destination dans le prolongement du lycée, là où tout a commencé.

Il y a sept ans, nous avions rencontré la première équipe au lycée technique du Centre (LTC). Elle nous annonçait un départ imminent pour le Brésil, un séjour humanitaire actif de deux semaines où, en collaboration avec un groupe de jeunes locaux, ils allaient travailler ensemble à la construction d’une salle de réunion communautaire «selon les principes de la bioconstruction, c’est-à-dire en matériaux locaux et avec des techniques traditionnelles», explique François Ramaekers, l’enseignant qui embarque ses élèves les plus motivés dans de véritables et formidables aventures à travers un parcours à étapes qui a du sens.

Ils rejoignent d’abord le groupe «Fräi, gréng an fair» (libre, vert et équitable) du LTC et se retrouvent apprentis jardiniers et bâtisseurs au milieu d’une nature luxuriante avec laquelle ils cohabitent, dans le respect des principes de la permaculture. Les Jardins d’Ermesinde sont avant tout un projet d’école, le projet JadEr, démarré en octobre 2020, «quand rien n’était possible, disait-on, à cause de la pandémie», relève triomphalement François Ramaekers, le chargé d’éducation qui préside également l’association Abram, qui dispense des cours de permaculture. Pour lui, retrouver ces jeunes du LTC embarqués une nouvelle fois avec son association le remplit d’un sentiment de grande satisfaction : «Cette équipe-là, elle est brillante, c’est du haut niveau d’engagement!»

Trois élèves parmi eux viennent de passer leur bac international, ils ont entre 18 et 20 ans et on les retrouve installés dans la clairière qu’ils entretiennent, discutant de ce projet JadEr, pour Jardins d’Ermesinde. «Il a changé ma vie», déclare Bryan en l’évoquant. Le jeune homme de 18 ans, désormais bien entraîné aux techniques de la construction, a offert ses talents à un couple qui cherchait une personne pour des petits travaux de maçonnerie. C’est ainsi qu’il finance une partie de son voyage au Brésil. Comme Samuel et Joanna, ces élèves sont encore à la recherche d’un financement pour leur projet culturel et écologique au Brésil.

Travaux de jardinage

Si ces jeunes peuvent en effet proposer leurs services pour des travaux de jardinage et de construction, ce projet ne les a pas seulement formés dans ces domaines. Le groupe du LTC a réellement appris à vivre avec la nature, son rythme, ses contraintes, ses bonnes et moins bonnes surprises. «Nous avons appris à organiser un projet, à travailler en groupe, à entrer en contact avec les institutions», complète Joana, qui a trouvé sur ce site de quoi se ressourcer pendant les épreuves du bac.

L’enthousiasme de la jeune fille est palpable à travers toute la visite guidée qu’elle mène en grande professionnelle. Sur ce terrain en friche, les jeunes ont créé un potager, en commençant par produire eux-mêmes leur compost. «Notre première réalisation !», présente fièrement Joana, en désignant les bacs fabriqués à partir de palettes.

Ils ont commencé doucement avant de passer à la construction des escaliers qui mènent au talus où poussent désormais courges, oignons, bourrache (une plante pleine de vertus), pommes de terre et, tout le long, sur les bordures, carottes, roquette, haricots, sauge et menthe. Les arbres fruitiers, pommiers, néfliers, ont été plantés au fond de la clairière, avec les groseilliers.

La serre a été réalisée par un élève menuisier de l’école Waldorf, partenaire du projet, où la jeune Lorelei, 15 ans, est scolarisée. Elle participera au voyage en famille, vu que plusieurs de ses membres sont actifs au sein de l’association Abram.

Tous ces jeunes gens sont plus que motivés de séjourner trois semaines au Brésil avec leur bagage acquis ses deux dernières années, la durée de préparation du projet. «On emporte notre expérience en dehors de l’école, c’est vraiment le projet le plus impactant de ma vie», confie Samuel, 20 ans. Avec son ami Bryan, ils concourent tous deux pour le Mérite Jeunesse.

Du mérite, ils en ont assurément et si leur expérience pouvait motiver d’autres élèves à suivre leur exemple de démarche citoyenne, ils seraient comblés.

Si vous voulez aider ces jeunes à boucler leur budget avant leur départ le 31 juillet, vous pouvez faire appel à leurs services via ce site internet.

Abram, une présence luxembourgeoise au Brésil

Les élèves vont donc se rendre au Brésil pour ce projet de permaculture, d’agroforesterie et d’écoconstruction dans la savane, un projet d’éco-ethno-tourisme solidaire. Où exactement? Le terrain se situe dans la région Centre-Ouest, dans le nord-est de l’État du Goiás, non loin des États du Tocantins et de Bahia, très précisément aux abords directs de la petite ville de Cavalcante, littéralement à l’entrée de deux réserves, l’une environnementale, le parc national de la Chapada dos Veadeiros, et l’autre ethnologique, le Quilombo Kalunga. Chacune de ces deux réserves est presque aussi étendue que le Luxembourg.

Le parc national est une réserve de savane qui comprend 33 % de la biodiversité du continent sud-américain. Il est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. La réserve ethnologique est peuplée par une dizaine de milliers d’individus au capital génétique très particulier : ce sont des descendants d’Africains qui se sont métissés avec des Amérindiens. Cavalcante est leur capitale. La ville s’est construite autour d’une mine d’or où 8 000 esclaves travaillaient au XVIIIe siècle. C’est là qu’Abram a acquis un terrain de 4 hectares où François Ramaekers et une partie de sa famille vont finalement s’installer à demeure pour mener à bien ce projet de communion avec la nature et la culture.

Abram est une petite association luxembourgeoise sans but lucratif qui travaille en étroite collaboration avec plusieurs associations et ONG brésiliennes et européennes. Les membres d’Abram séjournent régulièrement dans les campagnes brésiliennes, rendent visite aux habitants et planifient leurs projets en collaboration avec la population ainsi qu’avec les organisations et institutions locales. Le nom Abram est un acronyme correspondant à «Associação BRaços Abertos ao Mundo». En français : «Association aux bras ouverts sur le monde». Abram, en portugais, veut dire aussi «Ouvrez!». En bref, l’ASBL est ouverte à toutes les cultures et souhaite déployer son action en faveur de ceux qui préparent le monde de demain : plus juste, plus ancré, plus respectueux, plus responsable. En bref : un monde plus ouvert!

Pour en savoir plus, visitez le site www.abram.lu

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