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Disparition de la légende de la F1 Niki Lauda


Niki Lauda n'a pas 20 ans lorsque, sans en avertir ses parents, il dispute en 1968 sa première course automobile avec une Mini Cooper offerte par sa grand-mère. (Photo AFP)

Un homme dans un cockpit en flammes, mort paisiblement quelques décennies plus tard : Niki Lauda, disparu lundi à 70 ans, était une légende de la F1 à jamais associée à son terrible accident de 1976.

« C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons que notre cher Niki s’est éteint paisiblement, lundi 20 mai 2019, entouré de sa famille », ont indiqué les proches de l’ancien pilote dans un courrier électronique cité par ces médias.

Le 1er août 1976, au volant de sa Ferrari sur le circuit du Nürburgring en Allemagne, sa Ferrari part brusquement dans le mur et s’enflamme. Il reste près d’une minute dans le cockpit, avant d’en être extrait par trois concurrents.

Les images du terrible accident du champion du monde en titre ont choqué le monde entier. Mais Lauda est un battant, qui va revenir à la vie.

Six semaines après avoir reçu l’extrême onction sur son lit d’hôpital, il prend à la stupéfaction générale le départ du Grand Prix d’Italie malgré sa souffrance, et de graves lésions au visage.

Cette saison-là, il lutte pour le titre jusqu’à la dernière course avec le Britannique James Hunt, finalement couronné. Cet affrontement épique, révélateur du caractère hors-norme de l’Autrichien, a été raconté en 2013 dans le film Rush, de l’Américain Ron Howard.

En 1977, le rescapé remporte son deuxième titre de champion de monde avec Ferrari. Il arrête la compétition fin 1979, pour fonder Lauda Air.

« Gladiateurs » 

Mais il retrouve les circuits dès 1982, au volant d’une McLaren avec laquelle il conquiert en 1984 son ultime titre mondial.

Devenu président non exécutif de l’écurie Mercedes en 2012, l’homme à l’éternelle casquette publicitaire cachant à moitié ses cicatrices reste omniprésent sur les circuits, où il est apprécié pour son expertise et son franc-parler, déplorant notamment que se perde « l’aspect combat de gladiateurs » de son sport.

Il était écouté, lui qui avait marqué l’histoire de son sport en se montrant méticuleux dans sa préparation et déterminé sur les circuits.

Son faux départ de la F1 en 1979 est lié à sa seconde passion : l’aviation civile. Pionnier du charter privé, il crée cette même année sa propre compagnie aérienne, qu’il cède avec profit à Austrian Airlines en 2002.

C’est loin d’être le dernier looping de cet homme d’affaires avisé, par ailleurs pilote de ligne confirmé. En 2004, il créé la très profitable compagnie low-cost Niki, qu’il revend en 2011 à l’allemand Air Berlin.

« Ses succès uniques en tant que sportif et entrepreneurs sont et resteront inoubliables. Son dynamisme infatigable, sa franchise et son courage restent un exemple et une référence pour nous », a souligné la famille.

« En dehors de la vie publique, c’était un mari, un père et un grand-père aimant et soucieux des autres. Il nous manquera beaucoup », a-t-elle ajouté.

Débuts en Mini 

Lauda, qui a parallèlement exploité une petite société de jets d’affaires, aura cependant connu le drame comme patron de compagnie. Le 26 mai 1991, le Boeing 767 assurant le vol Lauda Air Bangkok-Vienne s’écrase avec 223 personnes à bord en raison d’un défaillance technique structurelle. Il n’y a pas de survivant.

Né le 22 février 1949 dans une famille de la bourgeoisie d’affaires viennoise, Andreas Nikolaus Lauda, dit Niki, est père de quatre enfants issus de deux mariages différents.

Il n’a pas vingt ans lorsque, sans en avertir ses parents, il dispute en 1968 sa première course automobile avec une Mini Cooper offerte par sa grand-mère.

Les gaz toxiques inhalés lors de son accident de 1976 ont affaibli son organisme. Après deux greffes de reins en 1997 et en 2005, il avait dû subir en août 2018 en extrême urgence une transplantation pulmonaire, après avoir contracté un virus lors d’un séjour à Ibiza.

Opéré à l’Hôpital général (AKH) de Vienne le lendemain de la date anniversaire de son crash, il s’en était difficilement remis. « C’est dur de revenir. Ça ne se compare pas à mes brûlures après l’accident du Nürburgring », confiait-il au journal suisse Blick. « Je suis brièvement mort. Mais j’ai ressuscité ».

AFP/LQ

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