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Differdange : «JuKoWo», l’expo qui fait la part belle aux jeunes


L’espace H2O a revêtu ses plus beaux habits de lumière grâce à l’exposition. (Photos : didier sylvestre)

L’exposition dédiée aux jeunes artistes, qui a fêté ses 20 ans cette année, a mis en lumière de nouveaux jeunes talents du 13 au 26 mai à l’espace H2O.

L’art était à la jeunesse ces deux dernières semaines à Differdange. L’espace H2O d’Oberkorn a accueilli du 13 au 26 mai la «JugendKonschtWoch» («JuKoWo»), l’exposition dédiée aux jeunes talents luxembourgeois et réunissant tout un tas de disciplines artistiques.

La 21e édition suit une vieille initiative lancée par le service jeunesse de la Ville de Differdange, il y a 20 ans. «L’échevin à la Jeunesse de l’époque et la Commission des jeunes ont lancé l’initiative de faire place aux jeunes artistes en leur donnant la possibilité de montrer leurs œuvres», explique Thierry Wagner, l’actuel échevin à la Jeunesse.

L’idée est de permettre aux adolescents et jeunes adultes de «sortir de l’anonymat» et de «montrer leurs œuvres», à un âge où le réflexe n’est pas toujours de montrer son travail. «Le premier pas pour eux serait de participer à une expo spécialement pour les jeunes.»

Et pour sa nouvelle édition, la «JuKoWo» reste fidèle à son objectif de départ. L’exposition donne de la visibilité aux jeunes artistes. Elle leur permet de «sortir de leur cocon» et de montrer ce qu’ils savent faire. Le but de l’exposition est aussi de «donner la possibilité aux jeunes d’échanger avec d’autres artistes», «d’essayer d’autres formes d’art» et de leur «donner un moyen de progresser».

La différence notable avec les éditions de départ, c’est la manière d’aborder les choses. «Durant les premières éditions, on accueillait beaucoup d’artistes. Au fur et à mesure, on a préféré la qualité à la quantité.»

Mais l’échevin est d’avis que, les prochaines années, l’exposition pourrait donner plus de place et de chances à un plus grand nombre de jeunes artistes.

Le thème de la santé mentale

Cette année, c’est tout de même 21 artistes qui ont investi les murs noirs de l’ancien réservoir à eau, réhabilité en galerie d’art il y a quelques années. Et cela n’est pas de refus !

Grâce au thème «Color Up Your Life – Santé mentale», leurs œuvres colorées ont permis à l’espace H2O, sombre et austère, de prendre vie. Aux murs, les traditionnelles peintures et dessins rencontrent les plus modernes vidéos et illustrations numériques. Visages et corps figurent de-ci de-là et côtoient des formes plus abstraites. Chaque artiste est allé de son interprétation pour représenter le thème imposé.

C’est d’ailleurs une nouveauté pour cette édition : l’introduction d’un thème. Et le choix de la santé mentale n’est pas anodin : après des années marquées par la crise sanitaire et les guerres, «l’idée était de donner un moyen aux jeunes d’exprimer leurs émotions via leurs œuvres». «Peut-être que l’année prochaine, on fera quelque chose de plus positif, avec les joies de la vie !», rigole Thierry Wagner.

Parmi la ribambelle d’artistes exposés, certains se sont démarquées du lot. C’est le cas de Claire Everling, une Eschoise de 18 ans, qui a remporté le deuxième prix du jury. Il faut dire que son œuvre sait se faire remarquer.

Son fond blanc contraste bien avec le mur noir sur lequel elle est accrochée. C’est une sérigraphie représentant de nombreux portraits en noir et blanc, sans trop de détails ni de caractéristiques propres, comme des cheveux ou des yeux distincts.

Seul l’un des portraits ressort du lot : il est en aquarelle et en couleur, et représente une jeune femme. Elle. «C’est une œuvre très personnelle», confie la jeune artiste. Le message de son œuvre : il faut «avoir une identité qui ressort de la masse», à l’instar de son portrait coloré qui ressort des autres portraits en noir et blanc.

Une porte d’entrée dans l’art

C’est la troisième année consécutive que Claire participe à la «JuKoWo». Elle avait même gagné le troisième prix du jury l’année dernière. «C’est une exposition qui me plaît beaucoup, je trouve l’atmosphère très agréable.»

La jeune artiste veut devenir professeure d’arts au Luxembourg. Pour ce faire, elle est partie étudiée les arts plastiques à la Sorbonne, à Paris. Gagner des prix lors de l’exposition lui tient alors à cœur personnellement. «C’est une confirmation de mon travail et ça me montre l’appréciation qu’on peut en avoir», se réjouit-elle humblement.

De son côté, Lou Biver a participé à l’exposition pour la première fois. Elle a 18 ans et vient de Winseler, au nord du Luxembourg. «C’est une nouvelle expérience à laquelle j’ai participé très spontanément… J’ai envoyé ma candidature deux jours avant la clôture des inscriptions», s’exclame la jeune artiste avec amusement.

À la découverte de cet évènement, elle n’avait pas perdu de temps et avait peint une œuvre en deux jours sur le thème de la santé mentale. C’est finalement une autre peinture, réalisée trois ans plus tôt, que le jury a retenue.

Elle représente un corps féminin, un couteau poignardé dans le ventre. Le tout dans des couleurs très vives. «Je l’avais réalisée en partant d’une esthétique et des couleurs.» Pas de signification particulière ou personnelle, donc. Elle est libre d’interprétation. «J’aime bien que les gens puissent s’identifier à mes œuvres, elles ne sont pas obligées d’être à propos de moi!»

Lou a la fibre artistique dans le sang. Elle réalise peinture, dessin et même sculpture. Une chose est sûre pour elle : elle veut faire de l’art son métier. La «JuKoWo» est une «porte d’entrée» dans le monde de l’art. Un moyen de montrer son travail pour la première fois. «J’ai même été contactée par plusieurs journalistes pour parler de mes peintures, c’est un vrai premier pas pour moi !»

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