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Des routes connectées anti-verglas : une innovation qui séduit à Luxembourg


Grâce au nouveau système, fini les bus municipaux immobilisés dans le virage rue de Trèves.

En cas de chute des températures ou de risque de gel, les pentes les plus dangereuses de la capitale sont salées automatiquement. Une technologie unique au Grand-Duché qui intéresse déjà plusieurs autres communes.

Alors qu’une vague de froid touche le Grand-Duché, l’état des routes fait l’objet de toutes les attentions et les services d’entretien sont à pied d’œuvre pour permettre aux usagers de circuler en toute sérénité.

Pour faciliter ces opérations, la Ville de Luxembourg s’est dotée depuis plusieurs années d’un système automatisé très efficace dès que les températures descendent en dessous de zéro.

En effet, certains tronçons parmi les plus glissants du réseau de la capitale ont été équipés de gicleurs qui arrosent automatiquement la chaussée avec de la saumure dès qu’un risque de formation de verglas est détecté.

Grâce à des sondes actives directement implantées dans le sol aux points critiques, les conditions sont analysées en permanence par une station météo capable de lancer la distribution de liquide salé si nécessaire.

Une série de gicleurs posés tous les deux mètres le long de la route ou du trottoir aspergent alors le bitume sur une large surface avant que les pneus des véhicules ne se chargent du reste en étalant ce mélange dans leur sillage.

De quoi soulager les agents communaux : «Avant, il fallait appeler les chauffeurs et envoyer des camions sur place. Cela prenait du temps et les bus de la Ville se retrouvaient vite bloqués», explique le chef du service de la Voirie, Daniel Ferron. C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine du dispositif, dont il avait pu voir une démonstration lors d’un salon professionnel en Suisse.

Après une première phase de test en 2017 dans la montée de la Pétrusse, cette pente raide et pavée qui rejoint directement le Grund depuis le Viaduc, le système a été étendu l’année dernière.

Et les résultats sont là : «La montée de la Pétrusse constituait un passage difficile d’accès pour nos engins de salage. On devait couper la circulation à chaque intervention», rapporte-t-il. «Cette nouvelle solution s’est montrée très efficace et a résolu nos problèmes.»

«On l’a donc mise en place à un autre point critique : la pente dans la rue de Trèves et son virage en épingle», indique le responsable d’équipe. «C’était un cauchemar pour les conducteurs de bus en hiver. Avec le nouveau système qui réagit en temps réel, la route reste praticable et sécurisée.»

Si bien qu’un troisième tronçon non loin de là devrait être équipé en 2025 : il s’agit du pont qui franchit la ligne ferroviaire rue des Alouettes, dans le quartier du Cents. Là aussi, de nombreux bus ont du mal à circuler en cas de verglas.

D’autres communes intéressées

Si l’investissement pour une installation de ce type atteint plus de 100 000 euros, les coûts de fonctionnement sont ensuite quasi nuls. Il faut simplement que le système soit raccordé à l’électricité et régulièrement ravitaillé en saumure.

Une innovation unique au pays qui pourrait rapidement faire des émules : Daniel Ferron confie avoir déjà accueilli les responsables de plusieurs communes luxembourgeoises intéressées pour leur faire découvrir le fonctionnement du salage automatique, mais aussi la plateforme connectée qui permet de gérer et d’optimiser le parcours des camions de salage et chasse-neige municipaux.

«On dispose d’une vingtaine de véhicules connectés qui envoient des données concernant la quantité de sel répandue ou la mise en marche du chasse-neige sur leur trajet», détaille-t-il.

Des outils à la pointe de la technologie qui font du service de la Voirie de la Ville de Luxembourg l’un des plus modernes de la Grande Région.