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Des mesures anticrues pour mieux informer et protéger


Hier à midi, la Gander a profité de son nouveau lit pour s’étendre sur des généreuses largeurs. Les riverains observent, rassurés, de leur balcon.  (Photo : lq/vc)

Des mesures anticrues ont été réalisées depuis quelques années avec une accélération après juillet 2021. Un effort a été fait, aussi, en matière de communication au public de la montée des eaux.

Des épisodes pluvieux ont laissé des traces dans le pays ces dernières années, dans les esprits aussi. Au lendemain des inondations du Mullerthal, en juin 2018, celles qui ont touché une bonne partie du pays en juillet 2021 et d’autres encore qui ont entraîné des dégâts considérables, des mesures s’imposaient.

L’ancienne ministre de l’Environnement Joëlle Welfring avait fait le point en juillet 2022 pour présenter ces mesures de réparation, de protection et de prévention décidées pour mieux penser le chemin de l’eau.

Les cours d’eaux ont été nettoyés, plus de 50 réunions avec différents acteurs ont eu lieu dans le but d’élaborer et d’adapter les mesures de protections locales, les cartes des risques d’inondation et les procédures en place, avait-elle résumé.

Un effort a été fait sur l’information du grand public qui peut prendre connaissance de l’évolution de la situation de crues à travers le site www.inondations.lu. Où sont publiés les bulletins de crue sous le volet «Alertes».

Les niveaux d’eau actuels des rivières des bassins versants Alzette, Chiers, Moselle, Sûre et Syre peuvent y être consultés en permanence, ainsi qu’une prévision sur 24 heures des niveaux d’eau à certaines stations.

Le gouvernement s’était fait taper sur les doigts par l’opposition, à l’époque, pour des dysfonctionnements au niveau de l’information. Il reconnaissait que le bulletin d’information détaillant l’évolution de la situation n’était pas assez visible.

Des progrès ont depuis été réalisés pour la visibilité. Il y a aussi une mise à disposition d’un «RSS feed» pour le site internet www.inondations.lu. L’application mobile «Meine Pegel» livre les informations concernant le niveau des eaux de la station de mesure hydrométrique.

De nombreux projets initiés

Mardi, des communes ont elles-mêmes envoyé des messages à leurs habitants via l’application «sms2citizen» pour les prévenir d’un risque potentiel d’inondation dans leur secteur.

L’information ne fait pas tout et des projets de toute envergure ont été décidés et en partie réalisés pour améliorer l’évacuation des eaux en cas d’épisode intense provoquant des crues subites.

Un an après le déluge de la mi-juillet 2021, une trentaine de concepts de gestion des risques d’inondation (pluvial et fluvial) et projets de mesures anticrues avaient été initiés. L’enveloppe financière des mesures de réparation des cours d’eau était estimée à un peu plus de 10 millions d’euros.

Une trentaine de projets de protections individuelles ont bénéficié de subventions de l’État. Tout un chacun peut demander les aides de financement de l’État, particuliers, entreprises, communes, syndicats ou autres.

Les mesures de protection individuelles ne sont subventionnées que pour les bâtiments qui présentent un risque d’inondation et seules les barrières d’entrée d’eau sont prises en compte dans le programme de financement étatique.

Les lits élargis

Les communes ont réalisé des travaux conséquents dans le cadre des mesures anticrues, c’est le cas pour 25 d’entre elles, comme à Mondorf-les-Bains, où il a fallu élargir le lit de la Gander en plusieurs étapes.

Une première phase de travaux s’est étalée sur 300 mètres de longueur, 30 mètres de largeur et deux mètres de profondeur pour diminuer jusqu’à 17 centimètres, les crues qui se produisent en général tous les vingt ans.

Cette première partie réalisée n’a pas empêché la Gander de sortir de son lit en juillet 2021. «Nous étions mieux préparés, nous avons déclenché l’alerte orange et rouge assez rapidement, nous avions des équipes sur place et la population était alertée», se souvient le bourgmestre Steve Reckel.

Pour mener à bien la dernière phase des travaux de renaturation et mesures anticrues, il a fallu débroussailler et abattre des arbres sur une surface d’environ 5 000 m2, enlever soigneusement quelque 700 m3 de plantes invasives en plus de déblayer et d’évacuer plus de 7 000 m3 de berges de la Gander.

Avec une journée comme celle d’hier, les riverains de la Gander étaient soulagés de voir le ruisseau, qui gonflait d’heure en heure, prendre le nouveau chemin qui lui a été tracé dans de généreuses largeurs.

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