«Des jeunes attendent parfois des années pour obtenir un logement»

Après une première structure ouverte en 2019, la ville d’Esch a inauguré il y a quelques jours une deuxième résidence destinée aux jeunes actifs et aux étudiants en apprentissage.

À quelques mètres du centre-ville d’Esch, rue des Charbons, une toute nouvelle résidence vient être rénovée. Après huit mois de travaux, cet ancien bâtiment qui abritait dans le passé des logements de l’université a été complètement transformé pour devenir une structure dédiée aux jeunes actifs et aux étudiants en contrat d’apprentissage.

Disposant de dix chambres individuelles, cette habitation fonctionne comme une colocation où les locataires partagent la cuisine, la salle de bains et le salon. C’est la deuxième du genre à ouvrir ses portes dans la deuxième ville du Luxembourg. La première a été inaugurée il y a cinq ans, en 2019, et comptait déjà dix-sept cellules. Avec ces deux structures, la ville compte désormais 27 chambres destinées aux jeunes arrivants sur le marché de l’emploi.

Ici, chaque jeune paye un loyer de 300 euros, charges comprises. Un coût très abordable dont le but est de leur permettre d’être rapidement indépendants et de quitter le logement familial. «Le contrat est signé pour un an renouvelable. En moyenne, ils restent deux ans chez nous. Pendant cette période, on les incite à mettre de l’argent de côté pour les diriger ensuite vers le marché traditionnel», détaille Cindy Rodrigues, responsable des logements jeunes à la ville d’Esch.

Une solution temporaire, qui parfois est plus que nécessaire pour ces jeunes. «On a beaucoup de personnes qui vivent dans des conditions difficiles. Certains partagent leur chambre avec leurs frères et sœurs ou vivent chez des amis (…). Des jeunes attendent parfois des années avant d’obtenir un logement», ajoute Hélène Moench, responsable du Service jeunesse de la ville d’Esch. Des situations d’urgence auxquelles la ville d’Esch accorde une priorité. «Nous la donnons également aux Eschois et aux résidents. Les frontaliers, par exemple, peuvent faire une demande, mais ne seront pas prioritaires», précise la responsable du Service jeunesse d’Esch.

Beaucoup de personnes vivent dans des conditions difficiles

Mais pour pouvoir obtenir ce logement, plusieurs conditions sont nécessaires. «Il faut que la personne âgée de 18 ans à 29 ans ait un contrat de travail ou soit étudiante hors université. Les volontaires européens et nationaux sont également les bienvenus», explique Hélène Moench. À cela s’ajoute une liste d’attente très longue. «Nous avons beaucoup de demandes, et ce, pour l’ensemble des structures. Certains attendent depuis 2022. Mais grâce à notre réseau qui rassemble tous les logements pour jeunes du pays, nous pouvons les orienter vers d’autres villes. On essaie de les dispatcher en fonction de leur lieu de travail ou de leur école», indique Cindy Rodrigues.

Alors si ces 27 logements ne peuvent certes pas résoudre la crise du logement au Luxembourg, ils commencent tout de même à soulager une demande très forte. «Pour une ville comme Esch, qui compte 35 000 habitants, ce n’est jamais assez. On avance petit à petit. Mais l’objectif n’est pas de s’agrandir et que cela ne soit plus gérable», soutient Bruno Cavaleiro, échevin à la Jeunesse à la ville d’Esch-sur-Alzette. À l’avenir, une troisième structure n’est pas envisagée, mais d’autres logements pour jeunes actifs pourraient s’ajouter à ceux déjà existants. «Nous avons budgétisé le projet d’un promoteur privé dans le quartier du Brill. Ces logements seront aussi à destination des nouveaux arrivants sur le marché du travail», confirme l’élu.

La résidence des «Charbons», dont le coût est estimé à 180 000 euros et qui est cofinancée par le ministère, sera à la disposition des jeunes actifs prochainement. En attendant, ces derniers peuvent toujours candidater sur le site de la ville d’Esch.