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Routes, rails et urbanisme : les projets qui vous attendent


La députée Corinne Cahen (au c.) en discussion avec la ministre Yuriko Backes et Marc Goergen, élu du Parti pirate. 

La Chambre des députés a accordé, jeudi, son feu vert au lancement des études pour réaliser, à terme, 48 grands projets d’infrastructure. Un des objectifs est d’améliorer la qualité de vie des citoyens.

Aucun horizon temporel ne peut encore être avancé, car les projets existent tout au plus sur papier. Mais hier matin, la voie s’est dégagée un peu davantage pour un ensemble de 48 infrastructures dont le budget prévisionnel se situe entre 10 et 60 millions d’euros.

Il s’agit de l’enveloppe budgétaire qui ne nécessite pas de loi de financement spécial, mais qui doit cependant être approuvée par la Chambre des députés. La motion finale, appelant le gouvernement à lancer les projets respectifs, a été votée à l’unanimité.

«Tous ces projets d’infrastructure qui se trouvent dans les tuyaux concernent chacun d’entre nous. Une fois réalisés, ils profiteront à tous», souligne d’emblée Corinne Cahen, la présidente de la commission parlementaire de la Mobilité et des Travaux publics.

La construction de routes, l’extension du réseau ferroviaire, la réalisation de bâtiments plus grands et modernes pour les administrations ou encore des écoles de nouvelle génération sont incluses dans le paquet.

«Le pays n’est pas à l’arrêt. Toutes ces infrastructures vont permettre d’améliorer la qualité de vie, mieux vivre. Toutes les régions sont concernées», renchérit la députée du DP.

Les grandes lignes des grands projets d’infrastructure peuvent déjà être identifiées. Emile Eicher, député du CSV et président du Syvicol, salue ainsi particulièrement l’investissement dans les infrastructures pour développer la Nordstad.

«Cela démontre non seulement l’importance de ce troisième pôle d’attraction du pays, mais aussi le plein soutien du gouvernement» pour ce projet de fusion, souligne l’élu nordiste. Le maintien, la modernisation et l’extension du lycée technique d’Ettelbruck ainsi que de l’École d’hôtellerie et de tourisme de Diekirch réjouissent également Emile Eicher.

Les partis d’opposition n’ont pas eu grand-chose à redire, même si des interrogations demeurent. «Le respect du Plan national de mobilité 2035 est crucial», insiste Yves Cruchten (LSAP), notamment en réponse aux récentes tergiversations sur l’extension du réseau du tram.

«L’heure de vérité doit encore sonner. Le nouveau gouvernement doit encore démontrer sa réelle volonté d’aller de l’avant dans le domaine de la mobilité», tranche de son côté Meris Sehovic (déi gréng).

Un coup de boost pour la construction

Lors de sa réplique, la ministre de la Mobilité et des Travaux publics, Yuriko Backes (DP), a mis en perspective la mise sur pied d’un Plan national de mobilité à l’horizon 2040. «Je m’y attellerai dans les deux années à venir», promet-elle.

Le son de cloche ne change pas du côté de l’ADR avec, cette fois, le député Jeff Engelen venu marteler que le besoin d’un nombre aussi important d’infrastructures «est le résultat d’une croissance incontrôlée du pays».

«Si l’on ne s’accorde pas entre tous les partis sur le futur développement du pays, on s’expose au risque que les projets discutés aujourd’hui soient déjà trop exigus lorsqu’ils seront achevés.»

Marc Goergen (Parti pirate) a mis l’accent sur l’importance d’une «communication transparente» entre ministères, administrations et communes. La ministre de tutelle n’a pas tardé à souligner sa volonté de travailler activement sur cette doléance, tout comme sur une meilleure coordination des chantiers.

David Wagner (déi Lénk) a lui mis une casquette verte pour déplorer que le paquet ne comprenne aucun projet afin d’accélérer la transition énergétique. «Il s’agit pourtant du défi majeur de notre époque», lance-t-il.

Effet positif toutefois de ces futurs grands projets d’infrastructure : le secteur de la construction, en crise, se voit offrir de nouvelles perspectives, ce qu’ont salué hier le CSV, le DP et le Parti pirate.

Les principaux projets en bref

Routes élargies et P&R le long de l’A3 

ÉCHANGEUR DUDELANGE La mise en œuvre de la stratégie multimodale nécessite la construction de nouveaux P&R régionaux aux sorties du réseau autoroutier et aux bords des agglomérations.

L’échangeur de Dudelange-centre sera parmi les premiers à être doté de telles infrastructures devant encourager le covoiturage, mais aussi faciliter le rabattement sur les transports en commun (train, bus, tram). Le projet envisagé le long de l’A3 prévoit la construction d’un P&R, d’un arrêt de bus régional et local ainsi qu’un parking sécurisé pour les poids lourds.

L’objectif est de redistribuer le trafic vers Luxembourg, mais aussi en direction de Belval et des autres agglomérations du Sud.

AVENUE DE l’EUROPE (N31) Les axes primaires dans l’ouest de la région Sud (N5 Bascharage, N31, A13) atteignent de plus en plus leur limite en capacité. L’optimisation du réseau routier sur la N31 (vers Athus et Aubange) prévoit une mise à 2×2 voies de l’avenue de l’Europe.

L’objectif est d’améliorer l’efficacité et la sécurité du trafic sur les axes N31 et A13. Afin de garantir la capacité nécessaire à la fin de l’A13, le projet prévoit une mise en place de deux voies de circulation par sens de circulation.

Ceci engendre un élargissement des tunnels au-dessous du rond-point Biff et du rond-point Pétange, ainsi que le déplacement des bretelles accédant aux giratoires. Le giratoire Lamadelaine est réaménagé en «turbo rond-point».

À Belval, la Rockhal doit s’agrandir

HAUTS-FOURNEAUX La terrasse des hauts-fourneaux actuelle est aménagée en un vaste espace piéton ininterrompu, reliant l’avenue du Rock’n’Roll à la place de l’Université. Les aménagements à venir visent à offrir aux piétons et cyclistes un «cadre de haute qualité environnementale».

L’accent sera mis sur des infrastructures favorisant la mobilité douce, ainsi que les échanges sociaux. Ils comprennent notamment la mise en œuvre des revêtements de sol, des surfaces végétalisées, de l’éclairage public et du mobilier urbain.

ROCKHAL Le ministère de la Culture est décidé à moderniser et agrandir la Rockhal. Une phase d’études plus détaillée sera nécessaire pour établir un programme complet. Une extension du hall d’entrée, tout comme la construction d’un balcon dans la grande salle sont envisagées, ainsi que la rénovation énergétique de l’enveloppe du bâtiment.

La toiture de la nouvelle extension pourra servir comme tribune balcon lors des concerts en plein air sur le parvis de la Rockhal, avec comme fond de scène les hauts-fourneaux

CENTRES DE COMPÉTENCES Toujours à Belval est prévue la construction de deux centres de compétences en psychopédagogie spécialisée à côté d’une école européenne agréée.

Certains locaux comme des ateliers pédagogiques fonctionneront en synergie. Un bassin de natation et un hall sportif sont prévus pour répondre aux besoins spécifiques des élèves des centres.

La «Nordstad 2025» prend la route

CONTOURNEMENTS Aussi bien Ettelbruck que Diekirch seront dotés d’un contournement de proximité, le tout dans le cadre de la mise en œuvre du concept de mobilité «Nordstad 2035».

Il est prévu de libérer les deux villes du trafic motorisé individuel de transit. Ce trafic sera orienté vers les trois nouveaux axes qui sont les contournements de proximité d’Ettelbruck et de Diekirch et la mise à 2×2 voies de la B7 entre Ettelbruck et le Fridhaff.

DIEKIRCH-ERPELDANGE (N7) À terme, l’antenne ferroviaire de Diekirch sera déplacée afin de permettre le dédoublement des voies, avec à la clé la circulation de quatre trains par heure depuis et vers Ettelbruck.

Dans la foulée, la N7 actuelle disparaîtra une fois que les contournements seront achevés. Les quartiers d’Ingeldorf et Walebroch seront alors desservis par une nouvelle route qui longera les voies de chemins de fer. Le trafic de transit sera écarté.

PÔLE ERPELDANGE Un pôle d’échanges verra le jour à Erpeldange-sur-Sûre. Le projet comprend le réaménagement de l’échangeur B7 (accès direct P&R), la réorganisation du réseau routier à l’approche de ce même échangeur, devenant ainsi compatible avec un nouveau tunnel CFL, un pont pour cyclistes, l’aménagement d’une gare routière longeant le futur arrêt ferroviaire Erpeldange-sur-Sûre et la reconstruction des infrastructures multimodales entre le pont «Patton» et l’échangeur Ingeldorf.

Le rail encore loin du terminus

PÔLE HOLLERICH En prévision de l’accueil du tram, la route d’Esch va complètement changer de visage à hauteur du pont ferroviaire, près de l’ancien bâtiment de la CNS. Le projet qui sera mis sur les rails prévoit la construction d’un pôle d’échanges multimodal comprenant une nouvelle gare périphérique, afin d’améliorer la correspondance entre les trains des lignes Luxembourg-Kleinbettingen et Luxembourg-Pétange.

En outre, il s’agit d’améliorer l’accessibilité des transports en commun depuis et vers Cessange, Gasperich et les futurs quartiers «Nei Hollerich» et «Porte de Hollerich». Un tunnel routier, un passage souterrain pour piétons, la création d’un parking souterrain pour vélos et surtout deux nouveaux ponts ferroviaires seront à construire.

P&R BETTEMBOURG Il est prévu de construire un bâtiment P&R (environ 1 000 places) à la gare de Bettembourg, avec accès direct vers les quais via la passerelle existante.

En parallèle, le passage souterrain pour piétons, reliant la rue de la Gare à la route de Mondorf, sera réaménagé et mis en conformité.

LIGNE DUDELANGE Le projet «Nei Schmelz» nécessitera le renforcement de la ligne entre Bettembourg et Volmerange-les-Mines. La gare Dudelange-Usines, à proximité du nouveau quartier résidentiel (1 575 logements), sera modernisée, tout comme l’arrêt Dudelange-Ville.

La très attendue suppression de trois passages doit également devenir réalité.

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