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Des évêques de la Grande Région s’inquiètent de la montée du populisme


(illustration AFP)

Des évêques allemands, belges, français et luxembourgeois se sont inquiétés de la montée du populisme en Europe, redoutant une disparition de l’Union européenne à deux mois des élections du 9 juin.

Dans leur lettre pastorale intitulée « Un souffle nouveau pour l’Europe », les hommes d’Église des quatre pays ont appelé de leurs vœux « un renouveau de la construction européenne (…) mettant la solidarité et la place de l’homme au cœur de ce projet », a indiqué le diocèse de Metz dans un communiqué.

« L’Union européenne court-elle le risque de disparaître si elle ne retrouve pas sa raison d’être ? », se demandent les évêques, pour qui « la paix et la solidarité dans la diversité » est la clef.

Ils ont notamment constaté que l’UE peut être considérée par les Européens « comme un carcan normatif, dirigé par des technocrates sans âme, chargés de mettre en œuvre des principes susceptibles de permettre de vivre ensemble, mais ne se préoccupant pas des vrais problèmes des citoyens ».

« Ce qui paralyse aujourd’hui le vivre ensemble européen, c’est la crainte de la perte de contrôle des nations sur leur destin. Une crainte qui provoque le repli sur soi et la tension avec les autres », notent-ils dans la lettre consultée.

Évoquant, outre cette « crise nationaliste », la crise « économique », les évêques ont remarqué que « la paupérisation de certaines régions et le chômage qui a touché des populations ont creusé des fossés entre nous », critiquant « le modèle libéral et libre échangiste, qui a prévalu chez les décideurs de l’Union européenne » et qui « a provoqué beaucoup de dommages sociaux et territoriaux ».

« Ces incertitudes engendrent le populisme, qui est aussi la conséquence de la crise économique, et qui critique le projet européen », ont-ils souligné.

Appelant à remettre de l’humanité en Europe, les évêques ont aussi rejeté l’idée d’un « club de nantis », mais plutôt une « communauté qui place l’être humain (…) au centre des intérêts communs ».

Ils ont également appelé à « croire très fort à l’avenir de l’Europe. Elle a été un terrain de lutte pour que triomphe le bien et il triomphera si nous nous sentons concernés par les institutions que nous voulons lui donner et par les engagements que nous sommes disposés à prendre ».

Selon les signataires, « la mise en place d’une nouvelle économie, non pas fondée sur le profit, mais une économie sociale qui garantit l’accès au travail et à la terre », constitue l’un des enjeux principaux des élections.

L’archevêque de Luxembourg et les évêques de Trèves (Allemagne), Metz, Liège (Belgique), Verdun (France), Nancy-Toul (France), Troyes (France) et Namur (Belgique) ont signé cette lettre pastorale.