Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Malgré une campagne médiatique pour réclamer l’avancée de l’enquête sur le décès de Cey-làn, percutée en scooter en Thaïlande, la famille de la jeune femme reste sans réponses et craint que l’affaire s’étouffe.
Près d’un mois après le décès de sa nièce Cey-làn, 19 ans, Zara-Ly Pizutto ne cesse d’agir afin d’avoir des réponses sur le décès de la jeune fille. Cette dernière était sur l’île de Phuket, en Thaïlande, pour des vacances chez sa grand-mère lorsque, alors qu’elle voyageait sur un scooter avec un jeune Américain, une voiture les a percutés par-derrière, dans la nuit du 4 au 5 novembre. Les deux passagers décèdent sur le coup. La conductrice du véhicule est légèrement blessée.
Depuis, la famille de Cey-làn réclame des réponses et l’avancée d’une plainte qui reste au point mort. Malgré un avocat engagé sur place par la grand-mère et un contact quasi quotidien avec les autorités locales, «on n’a aucune avancée, l’enquête n’avance pas depuis un mois. On dirait qu’ils veulent laisser couler l’affaire». Les policiers ont simplement annoncé à la famille que «c’est une affaire qui va prendre beaucoup de temps. Mais ça veut dire quoi ? On a zéro délai ou date», soupire Zara-Ly Pizutto.
Cette dernière a alors décidé de contacter des médias luxembourgeois il y a une semaine afin de médiatiser et faire avancer les choses, «mais rien n’a avancé depuis». Dans quelles circonstances cette femme a percuté le scooter? Pourquoi n’a-t-elle pas encore été entendue au commissariat en Thaïlande ? Ces questions restent sans réponses. «On a retrouvé ses réseaux sociaux, elle semble vivre sa vie, mais bloque tous ceux qui regardent son compte. On dirait qu’elle n’assume pas», s’interroge Zara-Ly Pizutto.
«Pas mettre trop de pression sur la police thaïlandaise»
«On sait que cette femme a été convoquée deux fois par les policiers, mais elle n’est jamais venue et n’est pas inquiétée pour ça», déplore la tante. La seule apparition de la conductrice a eu lieu lors de la crémation de la jeune fille, qui s’est déroulée en Thaïlande dans un cadre très privé. «On ne sait pas comment elle a su, mais elle est venue pour s’excuser auprès de ma famille, en disant qu’elle ne les avait pas vus. C’est lunaire, car l’accident a été filmé et la route était dégagée.»
Avant d’interpeller les médias, Zara-Ly Pizutto avait commencé par écrire une lettre au ministère des Affaires étrangères afin de réclamer le soutien de l’ambassade, à Bangkok, et du consulat, à Phuket. Une aide qui, pour l’instant, reste en suspens, le ministère lui ayant répondu «qu’ils ne veulent pas mettre trop de pression sur la police thaïlandaise, de peur qu’elle ne coopère plus après».
Malgré l’impression d’être coincée entre deux pays, la famille compte tout de même sur le ministère des Affaires étrangères afin de faire avancer l’enquête. Une marche blanche pourrait être organisée au Luxembourg, «mais pas maintenant, car sa mère n’a pas la tête à ça». Afin d’aider sa sœur, Zara-Ly Pizutto va continuer à médiatiser l’affaire car «si elle est étouffée, elle n’avancera jamais».
