Le Statec a publié une nouvelle infographie sur l’évolution de la satisfaction des Luxembourgeois depuis 2018. Et mauvaise nouvelle : elle a baissé, surtout chez les jeunes…
«Malgré un rebond depuis le Covid, la satisfaction se dégrade depuis 2018, surtout chez les jeunes», titre le Statec pour sa nouvelle analyse de la satisfaction des Luxembourgeois. De quoi annoncer la couleur des chiffres présentés dans leur infographie.
Pour introduire cette ribambelle de données, l’institut présente une courbe montrant l’évolution de la satisfaction globale des Luxembourgeois, sur une échelle de 1 à 10, entre 2018 et 2022. On peut voir qu’elle a chuté durant les années Covid, pour remonter en 2022… Sans pour autant atteindre le chiffre de 2019. Les Luxembourgeois reprennent donc petit à petit du poil de la bête, mais ont du mal à retrouver le bonheur qu’ils ressentaient avant la pandémie. Ils sont d’ailleurs de moins en moins nombreux à attribuer une note de 7 ou plus à leur satisfaction.
Cette baisse est particulièrement observable chez les jeunes, qui semblent de moins en moins satisfaits de leur vie. Ils étaient 84,8 % en 2018 à donner une note de plus de 7 à leur vie, et n’étaient plus que 76,1 % en 2022. Ils rejoignent alors les 30-64 ans, qui étaient et restent les moins heureux dans leur vie, sous la barre des 80 %.
Un sentiment de solitude en hausse chez les jeunes
Comment expliquer cette baisse de satisfaction ? C’est simple… «En 2022, les Luxembourgeois estiment être moins satisfaits de leur temps libre, avoir moins confiance dans les autres et se sentent plus fréquemment seuls.» Et les personnes de 16 à 64 ans sont encore une fois les plus touchées.
Du côté des 30-64 ans, ce sont la satisfaction de leur temps libre et la confiance en autrui qui chutent le plus… Ils ne sont même pas la moitié à donner une note de 7 ou plus à ces deux questions. Cette tendance peut s’expliquer par le temps qu’ils passent au travail et au manque de temps et d’énergie pour s’adonner à leurs loisirs et à leurs relations de confiance.
Du côté des jeunes, c’est le sentiment de solitude qui est en forte hausse par rapport à l’année 2018. En 2022, les 16-29 ans sont 66,9 % à se sentir rarement seul, alors qu’ils n’étaient 80,1 % à ne pas ou peu ressentir ce sentiment en 2018. Le Covid est passé par là et cela se ressent… Les jeunes, et particulièrement les étudiants, sont de moins en moins heureux depuis la crise sanitaire. La pandémie a joué sur leur rythme de travail et sur leur rapport aux autres. Les jeunes Luxembourgeois sont donc plus déprimés qu’auparavant, même s’ils retrouvent tout doucement leur bonheur d’avant-Covid.
Au final, ce sont les plus vieux qui sont les plus satisfaits de leurs vies. Les 65 ans et plus se sentent même moins seuls qu’en 2018 !
La vie des gens est-elle toujours affectée par le Covid-19 ou est-elle revenue à la normale ?
Si les mesures de confinement prises par le gouvernement en 2020 et 2021 ont pu contenir la propagation du virus ainsi que le nombre d’infections et de décès, elles ont également bouleversé la vie de tout un chacun dans bien des domaines – la santé (physique et mentale), l’emploi et le mode de travail, les activités quotidiennes, la mobilité, les interactions familiales. Ces dimensions sont faciles à énumérer mais elles sont bien plus difficiles à quantifier objectivement. L’ampleur réelle des impacts socio-économiques à court terme de la pandémie a déjà été étudiée dans une première et deuxième enquête, mais les impacts à long terme des mesures de confinement restent à ce jour largement méconnus.
Le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER) lance donc une troisième grande enquête en ligne à destination de tous les résidents de 16 ans et plus, qu’ils soient travailleurs, étudiants, retraités ou lycéens. L’enquête est également accessible aux travailleurs frontaliers qui ont eux aussi été frappés par la crise. En comparant les réponses de cette troisième enquête avec celles des deux premières cela permettra de mieux appréhender l’ampleur des impacts socio-économiques à long terme de la pandémie, de dresser le portrait des personnes le plus durement touchées, et ainsi d’éclairer les décisions politiques importantes qui devront être prises en cas d’éventuelles crises futures.
Pour répondre au questionnaire du LISER, c’est ici.