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Dans les entrailles du Palais grand-ducal


Parmi les temps forts de cette visite, la découverte du salon des Rois, là où le Grand-Duc convie ses invités de marque.

Pendant tout l’été, le Palais grand-ducal ouvre ses portes au public pour des visites guidées. Nous vous emmenons découvrir ce haut-lieu de la monarchie constitutionnelle luxembourgeoise. C’est parti !

 

11 h. La visite débute place Guillaume-II. Rapidement, nous nous arrêtons au pied d’une statue équestre où est représenté un descendant de la monarchie luxembourgeoise, Guillaume II d’Orange-Nassau. Un personnage qui illustre à lui tout seul le régime politique du Luxembourg, une monarchie constitutionnelle où le souverain, représenté par le Grand-Duc ne possède qu’un pouvoir représentatif.

Après ce bref rappel historique, nous nous dirigeons vers le Palais grand-ducal. À l’origine, ce bâtiment de style hispano-mauresque abritait l’hôtel de ville de Luxembourg. Les premières traces remontent à 1418.

«Un incendie a détruit à 80 % la Ville»

Ce ne sera finalement qu’au XIXe siècle que ce haut-lieu de la monarchie luxembourgeoise deviendra le lieu de résidence et de travail du Grand-Duc. «Ce bâtiment date de l’époque où le Luxembourg était sous la couronne espagnole sous la gouvernance de Charles Quint. Vers 1555, la Ville est quasiment détruite par un incendie. Un orage touche un toit. La ville part en flammes, à quasiment 80 %», raconte Patrick Lamesch, guide touristique.

Le Palais est touché, détruit en partie, mais est reconstruit vingt ans plus tard. Sur la façade du Palais, on aperçoit les symboles de la monarchie luxembourgeoise mais aussi des héritages de la famille Nassau et deux lettres, un W et un A. «À l’origine, c’est une famille qui venait d’Allemagne. Guillaume en allemand, c’est Wilhelm, et le A c’est pour Marie-Adélaïde, la première Grande-Duchesse du pays», précise le Patrick Lamesch devant le bâtiment.

Devant le Palais, une date inscrite sur une pierre au sol interpelle le guide. «Le Luxembourg est une monarchie constitutionnelle depuis 1848. Mais, à la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918, nous avons eu une crise constitutionnelle. La Grande-Duchesse Marie-Adélaïde a voulu interférer dans la politique. Elle a été obligée de recevoir le Kaiser allemand Guillaume II alors que le Luxembourg était occupé par les Allemands. Plus tard, elle a dû abdiquer.» Un épisode, qui, à l’époque, a marqué considérablement le pays.

À cet endroit, le Grand-Duc a reçu il y a quelques semaines le président allemand, Frank-Walter Steinmeier.

Un Palais de plus de 100 pièces

Après une visite d’une demi-heure autour du bâtiment qui se compose de plus de 100 pièces, nous entrons dans le Palais grand-ducal. «Ici, le sol d’origine a été fait en pin trempé dans le but de diminuer le bruit des chevaux et des calèches qui y passaient», raconte Patrick Lamesch.

À la première porte, nous découvrons un majestueux escalier d’honneur avec une balustrade en bronze plaqué or décorée de têtes de lion représentant la force du pouvoir. «Quand le Grand-Duc Henri reçoit des associations, c’est un peu le passage obligé pour la photo», sourit le guide. Après quelques pas, nous accédons à l’antichambre. «C’est là qu’attendent les personnes qui viennent au Palais rencontrer le Grand-Duc, avant que celui-ci ne les convie.»

La petite salle à manger du Grand-Duc. La table a été mise pour l’occasion.

Une salle pour les mariages

Au premier étage, nous apercevons la petite salle à manger du Grand-Duc dressée soigneusement. «Ce n’est pas dans cette salle que le souverain reçoit les convives de marque comme les chefs d’État», indique le guide. Nous traversons ensuite un étroit passage pour accéder à l’une des plus impressionnantes pièces du Palais : le salon des Rois.

Une salle décorée des portraits des premiers Grands-Ducs de la monarchie luxembourgeoise. Elle est utilisée très régulièrement par le souverain, notamment pour ses entretiens privés. «Le président allemand était assis aux côtés du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse, ici, il y a quelques semaines de cela.»

Détruit en partie en 1554, le Palais a été reconstruit quelques années plus tard.

Un peu plus loin, la salle d’apparat. Pendant longtemps, c’est à cet endroit que les héritiers célébraient leurs noces. «Tous les Grands-Ducs se sont mariés ici, il y a juste une exception, c’est l’héritier actuel, Guillaume, qui, comme tout un chacun est allé à l’hôtel de ville de Luxembourg», indique Patrick Lamesch.

Après 1 h 15 dans le Palais grand-ducal, la visite se termine. En repartant, nous apercevons les chaises rouges et dorées qui permettent aux souverains d’être intronisés au Parlement, le bâtiment voisin du Palais.

Jusqu’au 3 septembre, les touristes et curieux de la monarchie constitutionnelle luxembourgeoise pourront eux aussi visiter ce bâtiment datant du XVIe siècle. Les bénéfices sont versés à la Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site luxembourg-city.com