Accueil | A la Une | [Cyclo-cross] le champion d’Allemagne a fait parler sa force à Pétange

[Cyclo-cross] le champion d’Allemagne a fait parler sa force à Pétange


Marcel Meisen a réalisé une nouvelle démonstration de force à Pétange (Photo : JJ Patricola).

Le champion d’Allemagne, grand favori, a fait parler sa puissance mercredi sur un parcours qu’il affectionne particulièrement.

En fait, il a fallu un peu plus d’un tour à Marcel Meisen pour prendre la mesure de ses adversaires. À l’issue du premier tour, il ne pointe qu’à la cinquième position, avec le paquet. La faute à une première montée des marches ratée, à cause d’un mauvais élan et d’un goulet d’étranglement, vu que cette montée intervient au sommet de la ligne droite d’arrivée, juste après le départ.
L’espace de quelques minutes, on s’est donc dit qu’il pouvait éventuellement arriver à Marcel Meisen la même mésaventure qu’à Christine Majerus, qui visait un peu plus tôt la passe de quatre à Pétange mais qui avait dû s’incliner face à plus forte qu’elle.
Mais le nouveau coureur d’Alpecin-Fenix a rapidement repris le contrôle de la course en faisant parler sa puissance : «L’important c’était d’avoir un bon tempo, notamment dans les montées», explique le vainqueur.

Le seul à passer les escaliers sur le côté

Très à l’aise à Pétange, sur un parcours qu’il adore, Marcel Meisen a fait le show. C’est ainsi qu’il fut le seul, parmi les 47 concurrents au départ, à choisir de passer sur le côté des escaliers, dans la boue, histoire de ne pas perdre de temps à descendre de sa machine pour gravir les quelques marches. Si sa tactique n’a pas fonctionné la première fois, elle fut, en revanche, d’une redoutable efficacité lors de chacun des tours suivants : «Ça lui permet de gagner au moins une bonne dizaine de secondes», note Tom Flammang, venu apprécier la démonstration de l’Allemand avant de se concentrer, ce dimanche, sur son leadership à la Crosscup chez les Masters : «Je n’ai que six points d’avance», rappelle-t-il. Loin de ces considérations, Marcel Meisen augmente son avance au fil des tours. Si, au début, Emil Hekele, le vétéran tchèque, 42 ans au compteur, tente de s’accrocher, ce dernier ne tient pas le rythme infernal de l’Allemand. Toujours très impressionnant au moment de franchir la ligne d’arrivée, à pleine vitesse, histoire de pouvoir négocier les fameux escaliers de la meilleure des manières : «C’est vrai que ça me permet de gagner quelques secondes. Et puis, les spectateurs aiment ça et ça démotive les adversaires», sourit-il.

Reichling devance Bettendorff

Auteur d’un véritable cavalier seul de bout en bout, il s’impose dans un fauteuil et devance finalement le Néerlandais Maik van der Heijden alors que le Français Luca Dubau se classe troisième.
Il s’agit de la cinquième victoire consécutive de Marcel Meisen, qui devient corecordman de victoires sur l’épreuve avec Jengy Schmit à la fin des années 50 : «J’espère être là l’année prochaine pour prendre seul le record», annonce-t-il.
Côté luxembourgeois, on a assisté en début de course à une belle bagarre entre Loïc Bettendorff et Lex Reichling. Mais rapidement, le coureur de Préizerdaul a pris la mesure de son compatriote : «C’est un parcours très physique et si on part trop vite, on le paie à l’arrivée.» Pour le coureur, à la lutte pour la victoire en Crosscup, sa participation à Pétange n’hypothèque en rien son rendement à Alzingen, dimanche : «De toute façon, si tu veux faire les championnats sérieusement, tu ne fêtes pas le réveillon à fond. Ce n’est pas un problème de courir aujourd’hui et trois jours plus tard.»
Seizième, Lex Reichling est donc monté sur le podium pour recevoir les honneurs du premier Luxembourgeois. Pour trouver le deuxième, il faut attendre le nouveau coureur de Leopard, Loïc Bettendorff, arrivé 24e. Crotté, les mains en sang, il a souffert : «J’avais pour objectif de rester dans la roue de Lex. Ça a marché jusqu’à ce que je subisse deux chutes et que j’aie un problème au changement de vélo. Mais sinon, je suis content de représenter ma nouvelle équipe. Et maintenant, l’objectif ce sont les championnats.»

Romain Haas