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[Cyclo-cross] Jempy Drucker : «Le podium, c’est réaliste»


«À ce niveau-là, on peut toujours perdre quelque chose. Il ne faut pas avoir peur de ce sentiment», explique Jempy Drucker. (Photo : luis mangorrinha)

L’entraîneur national ne cache pas que Marie Schreiber peut viser toutes les places du podium, dimanche à Tabor, lors des championnats du monde de cyclo-cross. Mais il préfère, lui aussi, se montrer prudent.

L’entraîneur national Jempy Drucker (37 ans) se montre prudent avant de se rendre en République tchèque au sein de la délégation luxembourgeoise. Les espoirs de médaille reposent plus que jamais sur les épaules de Marie Schreiber qui évolue encore en espoirs. La vice-championne d’Europe avait terminé cinquième l’an passé malgré une chute. Les perspectives sont belles. Mais avant l’échéance, Jempy Drucker préfère se draper de prudence.

Quelles sont les ambitions de la sélection nationale avant ces Mondiaux de Tabor où Marie Schreiber va concourir pour le podium chez les espoirs ? 

Jempy Drucker : Tout est possible. Avec Marie (Schreiber), on a une chance pour prendre une médaille, comme on l’a vu en automne avec les championnats d’Europe. Ce qu’on a vu ces deux dernières semaines lors des manches de Coupe du monde à Benidorm et à Hoogerheide, cela ne sera pas la même course que le championnat du monde. La forme de Marie est bonne et il faut bien sûr être confiant. Mais il faut aussi avoir du respect pour ses concurrentes.

L’an passé à Hoogerheide, elle terminait cinquième avec une chute survenue dans les derniers tours…

C’est ce que je répète, tout peut arriver. Le but est d’atteindre le podium. C’est réaliste, mais encore faudra-t-il réussir la course parfaite.

Cet objectif de podium, cela paraît peu ambitieux avec ce qu’on a vu ces dernières semaines où plusieurs fois, Marie Schreiber a terminé premier espoir en Coupe du monde…

Oui, c’est vrai, mais il faut savoir que les Mondiaux restent une course spéciale avec, toujours, des surprises. Je rappelle que la Tchèque (Kritsyna) Zemanova (NDLR : troisième l’an passé à Hoogerheide derrière Shirin van Anrooij et Zoe Backstedt) sera à domicile.

Tactiquement, ce sera plus facile pour nos rivales. Mais physiquement, c’est sûr que Marie a les jambes pour bien faire

Cela ne sera d’ailleurs pas une surprise…

C’est vrai. Idem pour Zoe Backstedt, toujours mieux dans les championnats qu’en Coupe du monde. Et puis il y a les Canadiennes, les sœurs Holmgren (Isabella et Ava, respectivement dixième et douzième en partant loin sur la grille), qui marchaient bien à Hoogerheide. Elles étaient un peu sous le radar. On parle de quatre filles, mais elles sont en définitive six à pouvoir viser le podium.

Et puis, il s’agit d’une tout autre course qu’en Coupe du monde où les élites et les espoirs sont mélangées. Les concurrentes de Marie vont pouvoir calquer leurs courses sur elle, notamment au départ. Il faudra rester calme, je pense. Tactiquement, ce sera plus facile pour nos rivales. Mais physiquement, c’est sûr que Marie a les jambes pour bien faire.

On annonce pour dimanche un temps couvert et une température positive aux alentours de huit degrés. Quel genre de parcours va-t-on trouver à Tabor ?

Il devrait faire quelques averses jeudi, ce qui peut rendre le parcours un peu plus physique. C’est bien pour nous, pas seulement pour Marie. Mais il faut voir quel impact cela aura d’ici à dimanche. Vendredi, il y aura les premiers entraînements et le relais par équipes. Il y aura du mouvement pendant presque sept heures. Nous reconnaîtrons de notre côté le parcours vendredi matin. La vraie reconnaissance, ce sera dimanche, après les premières courses du samedi…

Est-ce un parcours qui a été tracé pour des conditions plus hivernales, car il fait souvent plus froid à cette période de l’année à cet endroit ?

Non, je ne pense pas. J’ai participé une fois au championnat d’Europe juniors à cet endroit (6e en 2003). C’était sec et super rapide. Et j’ai fait mon dernier championnat du monde à cet endroit (28e en 2010), c’était enneigé et très technique.

Par ailleurs, toujours dans cette catégorie espoirs femmes, qu’attendez-vous de Liv Wenzel ?

Attention à Liv (rires). Elle a d’autres moyens que Marie, mais j’espère qu’elle peut surprendre tout le monde et faire une très belle course. Elle ressort de stage avec son équipe.

Ressentez-vous un peu de stress par rapport à l’enjeu avec cette ambition de monter sur le podium ?

C’est comme je l’ai expliqué, on peut faire la course parfaite et terminer deuxième ou troisième. Ou même finir quatrième. Oui, bien sûr, je vis ça et de l’autre côté de la barrière, sans pouvoir avoir d’influence sur la course. Lorsque j’étais coureur, je connaissais mon corps, je savais si j’étais bien entraîné. Là, tu espères que le coureur se trouve dans son meilleur jour. Maintenant, il faut, en tant que responsable, que tout se passe au mieux pour les coureurs sélectionnés dans ces championnats du monde.

Comment observez-vous la situation de Marie Schreiber ? Elle vous paraît tranquille ?

Oui, elle est tranquille. Même lors des championnats d’Europe. Elle m’a surpris par sa confiance en elle. Là également, son état d’esprit est très bien. C’est vrai qu’il n’y a pas trop de raisons d’être nerveux. La course décidera du scénario.

Le plus important est d’aller au départ avec un état d’esprit conquérant et d’essayer de tout donner

Cette perspective de ramener ou non une médaille, c’est quelque chose de positif ou, au contraire, cela peut-il la perturber ?

C’est le risque de la course. À ce niveau-là, on peut toujours perdre quelque chose. Il ne faut pas avoir peur de ce sentiment. Le plus important est d’aller au départ avec un état d’esprit conquérant et d’essayer de tout donner. Après, on fait le compte.

Les ambitions sont plus modestes chez les juniors masculins…

Oui, j’ai deux juniors première année (Jonah Flammang-Lies et Yannis Lang). Ils seront là pour apprendre. Ce sera plus important l’année prochaine. Pour Rick (Meylender), il s’agira de faire une belle course. Mais on parle d’un top 30.

Pour les autres catégories, il n’y avait pas de possibilité de prendre quelqu’un d’autre ?

On avait pensé à Christine (Majerus) en élite. Elle était partante. On sait ce qu’il s’est passé et avec sa maladie (infection au Covid-19), après les Nationaux, elle a pris la décision d’arrêter sa saison. J’aurais bien aimé prendre un espoir, Mats (Wenzel) ou Mathieu (Kockelmann). Ils auraient pu faire une place entre vingt et vingt-cinq. Mais ils ont des ambitions sur la route et ça se comprend. C’est logique. On connaît leur choix de mettre le focus sur la route.

On a Noa Berton qui est espoir première année. Malheureusement, il a eu des problèmes avec son genou. Ce n’est pas le moment. Mais Noa est quelqu’un qui me plaît beaucoup. Et comme je l’avais dit voici un an, j’aimerais voir un espoir faire la saison de cross chez les hommes. J’aimerais qu’on ne perde pas les juniors première année et les pousser vers le cyclo-cross. Pour avoir un espoir qui dise qu’il veut être cyclo-crossman.

Le programme

Vendredi

12 h 35 : Relais mixte

Samedi

11 h 05 : Juniors femmes

12 h 35 : Espoirs hommes

14 h 35 : Élites femmes

Dimanche 

11 h 05 : Juniors hommes (Rick Meylender, Jonah Flammang-Lies, Yannis Lang)

12 h 35 : Espoirs femmes (Marie Schreiber, Liv Wenzel)

14 h 35 : Élites hommes