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[Cyclo-cross] De l’animation à tous les étages


«J'espère que ça va être un beau duel (avec Christine Majerus) et qu'il y aura du suspense pour les spectateurs et surtout qu'ils prennent du plaisir», explique Marie Schreiber.

Les courses phares de la journée s’annoncent bien plus indécises que prévu samedi à Hesperange pour les championnats nationaux de cyclo-cross.

Et dire qu’il y a peu encore, on pensait que ces championnats nationaux risquaient de souffrir d’un petit déficit d’intérêt. Cela ne sera pas le cas et si c’est ainsi par ce samedi après-midi frisquet que la météo nous promet sur les hauteurs du Holleschbierg, c’est avant tout parce que des coureurs se sont à nouveau laissés tenter par la perspective d’un championnat endiablé.

«Un maillot de champion national, ça se respecte», a-t-on entendu tout au courant de la semaine parmi les têtes d’affiche féminines et masculines.

Alors bien sûr, la participation des routiers que sont avant tout Mats Wenzel, vainqueur haut la main du classement scratch élite et espoirs, l’an passé à Mamer, mais aussi Loïc Bettendorff, Mathieu Kockelmann et Mil Morang est une aubaine. Cela n’était pas garanti voici un mois. Et c’est fort appréciable.

Que ce soit en élite ou en espoirs, qui seront séparés au départ de deux minutes, les plus vieux partant devant, cela relance considérablement l’intérêt.

Ces routiers, qui ont déjà bien en tête leur saison routière, feront donc ce samedi à Hesperange leur dernière sortie en sous-bois de l’hiver. Et comme on ne peut pas être totalement certain qu’ils y retournent avec autant de détermination à l’avenir, on va apprécier ce moment à sa juste valeur.

Tout ça ne nous dit évidemment pas qui va repartir avec les tricots sous le bras…

Un savant équilibre

Le parcours du Holleschbierg à Hesperange, réputé rapide et piégeux, favorise considérablement les routiers et les techniciens sûrs de leurs trajectoires. Ici, ce n’est pas seulement la force brute qui compte. Même un coureur en grande forme ne parvient pas facilement à prendre le large si sa technique et sa tactique ne montent pas à la hauteur de son physique. Tout sera question d’un savant équilibre, comme toujours sur ce parcours atypique.

Du coup, chez les espoirs, Mats Wenzel et Mathieu Kockelmann, sans doute un petit ton au-dessus de Mil Morang et Noa Berton, devraient rivaliser d’aisance si le mauvais sort ne s’en mêle pas, ce que personne ne souhaite. Mais ce qu’ils redoutent tous. C’est le lot quotidien des crossmen. Il faut donc faire avec et croiser les doigts.

En élite, Loïc Bettendorff a effectué une première partie de saison bien remplie avec des succès francs et nets, que ce soit à Reckange-sur-Mess, Schouweiler et Cessange, mais aussi terminé à la deuxième place à Brouch, Belvaux ou encore à Diekirch. «C’est un homme de championnat», rappelait d’ailleurs Ken Conter qui sera l’un de ses deux principaux rivaux samedi après-midi.

Quant au tenant du titre, Raphaël Kockelmann, il n’a pas eu la chance de s’imposer durant cette saison où ses obligations professionnelles de mécanicien au sein de l’équipe Tudor l’ont contraint à observer un calendrier remanié et restreint. Mais à l’évidence, il rêve de poursuivre l’aventure parce qu’il n’est absolument pas rassasié, loin s’en faut. «Pourquoi pas un deuxième titre maintenant que j’en ai eu un», scande-t-il avec le cœur qui est le sien, un grand cœur chaud bouillant.

Cela ne sera pas simple, on le pressent, mais qui sait, chacun connaît la règle et le charme d’un championnat où presque tout peut arriver.

Cette indécision, on ne sait pas combien de temps elle va perdurer dans la course femmes, qui sera, à n’en pas douter, le clou de la journée.

Un savoureux duel

Car c’est chez les femmes que le Luxembourg possède deux pointures de stature mondiale, rien que ça…

Depuis Ettelbruck et le dernier titre de Christine Majerus en 2022 (elle a remporté douze fois le titre de championne nationale en cyclo-cross), cette dernière n’a plus croisé sa jeune coéquipière Marie Schreiber dans les sous-bois. Cela aurait pu se faire en Coupe du monde à Namur, mais c’est là que son aînée, atteinte du Covid-19, s’est résignée la mort dans l’âme à déclarer forfait. La trajectoire de celle qui termina quatrième des Mondiaux 2018 à Valkenburg fut stoppée nette. Elle vient de se relancer d’une belle vitesse avec un succès international à Pétange et plus localement, sur ce même circuit de Hesperange, voici juste six jours pour la répétition générale. Mais c’est un fait évident qu’elle ne se présente pas au départ dans ses meilleures dispositions.

Cela tombe presque bien, Marie Schreiber, habituée aux top 10 en Coupe du monde, vice-championne d’Europe espoirs, non plus. Sa chute, dimanche dernier à Zonhoven, a endolori son coude, recouvert d’un hématome et contusionné. Mais heureusement, non fracturé.

Cela va forcément la faire souffrir au cours de sa lutte attendue contre Christine Majerus. Les deux, tiennent à faire le spectacle. Elles tiennent, peu ou prou, ce même discours teinté d’une grande sincérité. «Que la meilleure gagne», expliquent-elles de concert.

Christine Majerus relève donc le défi : «Marie a montré très clairement qu’elle était meilleure. Il ne faut pas le cacher. Elle a fait une superbe saison. Elle a atteint tous ses objectifs et il ne reste plus que les Mondiaux. J’espère qu’elle ira chercher un podium, si ce n’est plus. Je vais essayer de la titiller un peu et voir jusqu’où on peut aller, en proposant une course intéressante le plus longtemps possible…»

Ce à quoi Marie Schreiber répond : «De ce duel, les gens se réjouissent plus que nous, je pense. Non, c’est super de pouvoir l’affronter, d’avoir de la concurrence pendant des championnats nationaux. Ça va être une tout autre course de ce que j’ai l’habitude de faire en Coupe du monde. Déjà, on sera moins au départ, c’est pour ça que je pense que Christine (Majerus) va tenter directement de prendre ma roue dès les premiers mètres. J’espère que ça va être un beau duel et qu’il y aura du suspense pour les spectateurs et surtout qu’ils prennent du plaisir. Le parcours, à mes yeux, est plus roulant et devrait convenir plus à Christine qu’à moi. Moi, je pense que, techniquement, je suis plus forte, car j’ai plus de 20 courses dans les jambes. Là, vu la rapidité du circuit, je m’attends à une belle bagarre!»

Pour le spectacle, il n’y a évidemment pas mieux…

«Je vais essayer de la titiller un peu et voir jusqu’où on peut aller», dit Christine Majerus en parlant de Marie Schreiber.

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