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[Cyclisme] Un printemps très «classiques»


Bob Jungels va partir à la recherche d’un deuxième monument, mais pas seulement. (Photo : twitter@bobjungels)

Les classiques seront un moment fort de la saison à venir où Bob Jungels, Kevin Geniets et Alex Kirsch seront à suivre de près.

Il reste évidemment encore un peu de temps avant de revoir les coureurs luxembourgeois tirer leurs premières cartouches sur les courses de préparation. Et encore un peu plus avant de les revoir sur les grandes classiques du printemps. Mais alors que tout un calendrier reste à dérouler, c’est quand même ce sentiment qui domine lorsqu’on songe à la saison 2023. On a hâte de se retrouver.

Même si pour le moment, Arkéa-Samsic garde le programme de Michel Ries bien au chaud, rien de bien mystérieux, la formation française a choisi de dévoiler le programme de tous ses coureurs au compte-goutte. Mais on peut se douter que le Luxembourgeois ne va pas se risquer sur les pavés d’un Tour des Flandres. Michel Ries a consenti qu’on le retrouvera essentiellement sur un programme de courses par étapes à sa convenance.

Pourquoi pas d’ailleurs une découverte du Giro, même si l’intéressé qui débutera par les courses de Majorque, à la fin janvier, n’a rien laissé filtrer. Il pourrait y retrouver Alex Kirsch puisque le coureur de l’équipe Trek-Segafredo nous a expliqué voici peu qu’il suivrait son leader danois Mads Pedersen partout où il irait cette saison. Cela suppose un enchaînement classiques de printemps – Tour d’Italie (et pourquoi pas Tour de France…) que l’entourage sportif de Bob Jungels, pour arriver à lui, ne serait plus enclin à lui proposer.

Une trame assez immuable

Au lieu de quoi, selon nos confrères du Tageblatt qui ont interrogé Enrico Gasparotto, son nouveau directeur sportif chez Bora-Hansgrohe, l’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège 2018 doublerait classiques flandriennes et ardennaises avant un repos mérité qui le mènerait comme l’an passé vers le Tour de France où il se placerait de facto au service de l’Australien Jai Hindley, vainqueur du Giro en 2022.

La route des grandes classiques passera par Paris-Nice pour les trois coureurs concernés et il n’y a rien de bien étonnant à ça. D’ailleurs, le premier monument qui suivra sera Milan-Sanremo, même si comme toujours, une première approche des pavés se passera dès la fin février avec le traditionnel week-end d’ouverture belge (Het Nieuwsblad, la classique qui convient le mieux à Alex Kirsch et Kuurne-Bruxelles-Kuurne, remportée en 2019 par un certain Bob Jungels).

Il faut évidemment s’attendre à de mini-remaniements de programmes en fonction de tous les impondérables du métier, chutes, maladies et autres. Mais la trame reste assez immuable.

De saines ambitions

Tout cela s’avère très attrayant. Entre Bob Jungels qui aimerait «remporter un deuxième monument», Kevin Geniets qui aspire à passer logiquement un palier et prendre pleinement des responsabilités au sein d’une équipe Groupama-FDJ qui n’a cessé de lui faire confiance («Je vois aussi que le point de vue de l’équipe me concernant a également évolué. Avant, le but était surtout d’aider Stefan Kung, de faire le boulot avant le final, de chercher à anticiper. Désormais, je ressens que l’équipe a confiance en moi. À moi de savoir attendre le bon moment, d’affiner ma tactique. Pourquoi ne pas faire des résultats moi aussi ? J’ai senti que le discours de mon équipe avait changé en ce sens. J’aurai plus de liberté dans les courses et il y aura aussi plus d’attente», nous disait-il ces derniers jours) et Alex Kirsch, lui aussi conscient de ses grandes possibilités («J’aimerais être présent sur les classiques, capitaine de route et poisson-pilote sur les plus grandes courses. J’y suis arrivé, saison après saison. J’ai atteint cet objectif. J’ai l’impression que mes meilleures années commencent maintenant. J’espère encore m’améliorer, mais je voudrais pouvoir me concentrer pleinement sur les quatre saisons à venir. Je me vois moins me concentrer sur le développement, mais réussir davantage de bonnes performances, il y a de quoi faire en ce qui concerne les Luxembourgeois du World Tour», explique-t-il), le Luxembourg devrait vivre un printemps riche en évènements.

Un sacré défi pour Bob Jungels

Un printemps forcément axé sur les classiques. Si Alex Kirsch se reposera au soir de Roubaix pour récupérer puis se focaliser sur le Giro, deux hommes vont donc tenter de doubler flandriennes et ardennaises, ce qui n’est jamais si facile à faire. Kevin Geniets y était parvenu l’an passé avec efficacité, il était performant sur tous les terrains (mais en zappant Paris-Roubaix, une classique qui ne l’attire pas).

Si le programme concocté par Gasparotto chez Bora-Hansgrohe est finalisé, ce sera un sacré défi pour Bob Jungels qu’on imagine particulièrement à l’aise sur les pavés de Paris-Roubaix. L’enchaînement avec l’Amstel Gold Race n’est jamais simple. Tout dépend surtout de l’intensité qu’on met dans la préparation et de la façon dont se déroulent les classiques flandriennes, ce qu’on ne peut jamais prévoir à l’avance. Si Bob Jungels atteint son pic de forme sur le Tour des Flandres, alors il ne sera pas simple d’être efficace sur Liège-Bastogne-Liège.

Un enchaînement très calibré

Dans le passé, très peu de coureurs y sont parvenus. L’année de son succès dans l’Amstel Gold Race (2019), Mathieu van der Poel avait déjà raflé À Travers la Flandre (Bob Jungels avait terminé troisième). Ou alors en ciblant et en évitant de trop se disperser.

Le même Mathieu van der Poel a bien terminé quatrième la saison dernière de l’Amstel après avoir raflé le Tour des Flandres (et de nouveau À Travers la Flandre). Il avait pris la 9e place à Roubaix.

De son côté, Wout van Aert s’est proposé de toucher à tout. Vainqueur de Gand-Wevelgem en 2021, troisième du GP E3, il termina sixième du Tour des Flandres avant de remporter l’Amstel . L’an passé, il termina 8e à Sanremo avant de remporter le GP E3, puis d’enchaîner avec une deuxième place à Roubaix puis une troisième à Liège. Chaque participation étant bien entendue bien pesée sur la balance fatigue/récupération.

L’exemple de Tadej Pogacar

Enfin, il y a l’exemple de Tadej Pogacar, cinquième l’an passé à Sanremo, qui a participé à deux classiques flandriennes (10e d’À Travers la Flandre puis 4e du Tour des Flandres) avant de terminer 12e de la Flèche Wallonne. Lorsqu’il avait remporté Liège-Bastogne-Liège en 2021, le double vainqueur du Tour de Lombardie (2021 et 2022) était passé par la préparation traditionnelle du Tour du Pays basque.

Bref, tout est possible, selon ses qualités, la qualité de son calendrier et surtout une très bonne connaissance de soi.

Pour revenir à Bob Jungels, la saison 2022 ne lui servira pas vraiment de point de repère, car s’il s’est aligné sur Milan-Sanremo (52e), le GP E3 (65e), À Travers la Flandre (70e), le Tour des Flandres (58e), la Flèche Wallonne (78e) et Liège-Bastogne-Liège (58e), celui qui a remporté en été une étape du Tour (Châtel) n’avait pas retrouvé au printemps un plein rendement. Ce qui ne sera évidemment pas le cas au printemps prochain…

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