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[Cyclisme] Pogacar-Evenepoel : retrouvailles explosives dans la Doyenne


La côte de Saint-Roch, un passage obligé de Liège-Bastogne-Liège. (Photo : AFP)

Depuis les Mondiaux australiens de Wollongong, Tadej Pogacar et Remco Evenepoel ne se sont pas affrontés. Rien de mieux que la Doyenne pour restaurer le fil.

Depuis le temps qu’ils ne se sont pas croisés… On se souvient que lors du sacre mondial de Remco Evenepoel, le 25 septembre dernier, leur dernière confrontation, le Slovène avait été l’un des premiers à féliciter le Belge.

Jusqu’ici, les deux prodiges, dont les programmes diffèrent (Remco Evenepoel disputera en mai le Giro où il entrevoit un premier succès, alors que Tadej Pogacar entend récupérer sa couronne dans le Tour de France pour une troisième victoire), ont semblé s’éviter.

Or le cyclisme actuel s’est habitué ces dernières années à ce genre de confrontation directe. Dans les classiques de printemps, version flandriennes, Mathieu Van der Poel n’est jamais à un duel près avec son grand rival, Wout van Aert. Et vice versa.

Le triomphe de Pogacar sur le Tour des Flandres fut donc une véritable bénédiction. D’autant plus que le Slovène a le bon goût de faire la jonction avec les Ardennaises, qu’il domine jusqu’ici de la tête et des épaules.

Les symboles d’un cyclisme total

Ces coureurs sont les symboles de la mutation du cyclisme professionnel actuel et d’un cyclisme total, engagé. Un, les jeunes coureurs sont devenus prématurément opérants. Deux, ils ne s’interdisent aucun champ d’action. Passant, méthodiquement, des classiques aux grands tours.

Il n’y a pas mieux pour redessiner les contours d’un cyclisme en pleine évolution. Mais régi par une demi-douzaine de coureurs, dont il est devenu bien difficile de s’extraire, selon les différents proposés.

Si lors de ses deux dernières semaines, il faut convenir que Tadej Pogacar n’a connu que bien peu d’adversités aptes à lui barrer la route, ce Liège-Bastogne-Liège pourrait tout changer. Ces retrouvailles s’annoncent même explosives. C’est donc d’un véritable choc que le monde du cyclisme fantasme, à tort ou à raison, on sera fixé dimanche après midi…

S’il s’impose sur sa lancée, Pogacar rejoindra Philippe Gilbert (et le regretté Davide Rebellin, auteur du même triplé en 2004), dernier coureur à avoir raflé d’affilée les trois classiques ardennaises. Rappelez-vous, en 2011, sur le final de la Doyenne, Philippe Gilbert avait mis au supplice les deux frères Schleck, Frank et Andy.

Pogacar «super motivé» 

«Pogi», lui, dit ne pas penser à ce genre de défi. «Je ne suis pas vraiment intéressé par les chiffres. Moi, je fais mon truc. Je sais que dimanche, Liège, ce sera la plus prestigieuse et la plus dure des trois courses. J’irai pour la gagne. Super motivé au sein d’une très forte équipe. Le résultat, on verra…», a-t-il redit mercredi après son succès au sommet du mur de Huy.

On le devine néanmoins impatient à l’idée de récupérer un bien qu’il n’avait pas défendu l’an passé, où Remco Evenepoel s’était imposé au prix d’un bel exploit en solitaire.

Pour cela, il faudra engager un affrontement en règle, impossible d’y échapper. Ce n’est évidemment pas ce qui fait peur à l’un ni à l’autre, rompu à l’exercice du coup de force.

Retour de Julian Alaphilippe

Évidemment, au sortir d’un stage en altitude devant l’amener au sommet de sa forme durant le prochain Giro (6-28 mai), Evenepoel ne possède pas toutes les garanties requises. Mais son équipe, impressionnante sur le papier, se doit de sauver sa campagne de printemps, catastrophique jusqu’ici.

L’apport de l’infortuné Julian Alaphilippe, jusqu’ici abonné aux places d’honneur sur la Doyenne, pourrait aider le jeune coureur belge. «Cette victoire a été la plus importante de ma carrière à ce moment-là, un moment que je n’oublierai jamais», reconnaît ce dernier.

Aux outsiders, que seront par exemple les Mattias Skjelmose, Soren Kragh Andersen, Valentin Madouas, de tirer profit de ce duel annoncé et d’un éventuel marquage en règle.

Côté luxembourgeois, Kevin Geniets (Groupama-FDJ) espère retrouver de meilleures sensations que sur la Flèche Wallonne, où il avait souffert, comme son leader David Gaudu, de difficultés respiratoires liées à une allergie au pollen. Dans ce contexte, le climat humide qui devrait persister sera leur meilleur allié.