Comme tous ses coéquipiers, le Luxembourgeois a parfaitement encadré David Gaudu. Sans un incident mécanique, Kevin Geniets aurait fini dans le groupe principal.
Un train d’enfer. Lorsque Kevin Geniets s’est porté à la tête du peloton, il restait une petite trentaine de kilomètres de course. L’équipe Jumbo-Visma regroupée derrière son maillot jaune, Wout Van Aert (bien remis de sa chute initiale), passait le plus clair de son temps à tenter de réduire les écarts avec les autres favoris du Tour, dont Tadej Pogacar, pas très loin derrière Kevin Geniets à ce stade de la course, comme ce cliché nous l’indique.
Le Tour, une bataille de tous les instants
Le Slovène n’allait pas tarder à produire son attaque en compagnie du Belge Jasper Stuyven. Jonas Vingegaard (crevaison) et Primoz Roglic (chute) étaient depuis un petit bout de temps déjà en mission sauvetage, alors que l’infortuné Ben O’Connor avait déjà balancé ses bouées à la mer. Il tentait d’attraper quelques branches et, en dépit de son débours, il disait merci à ses coéquipiers, hier soir.
Très vite, Alex Kirsch, pas encore bien remis de la maladie qui a pourri son début de Tour, avait cédé un bout de terrain sur le premier secteur pavé. Lui aussi s’est placé en mode survie. Lui qui, perclus de malchance, n’a jamais encore eu l’opportunité de finir Paris-Roubaix a rallié l’arrivée, c’est déjà ça. Et au préalable, on l’a revu se porter en tête de peloton pour donner un coup de main à ses leaders, dont le plus vivace sera Jasper Stuyven. Espérons pour la suite que son corps supportera les prochains assauts. Le Tour est une bataille de tous les instants, ça ne fait aucun doute.
Un problème de dérailleur
À ce stade de la course, il n’y avait donc plus qu’un seul Luxembourgeois placé dans ce groupe royal, juste derrière les échappés. Le grand Kevin Geniets. Il fut très grand hier. Travaillant souvent de concert avec Stefan Küng, il aura offert une protection rapprochée de grande qualité à David Gaudu. Le grimpeur breton l’a souligné fort bien à l’arrivée. «Au départ, j’étais stressé. Mais je me suis senti bien sur les premiers secteurs pavés et j’ai pu compter sur une super équipe. Un grand merci car, sans eux, je n’en serais pas là. On a la chance d’avoir un super matériel et une grosse équipe de classiques autour de moi, dont un grand Stefan Küng qui me faisait la trace sur les pavés. J’ai su garder mon calme. On a eu aussi ce brin de chance qu’il faut avoir sur les pavés. Je suis content que cette étape soit passée, car c’était l’étape de tous les dangers. On a été épargnés. Maintenant, il nous faut rester concentrés sur la suite car l’étape de Longwy sera piégeuse également sur le final à la veille de la Planche des Belles Filles», rapportera-t-il.
Kevin Geniets, malheureusement, n’a pas pu rester jusqu’au bout, la faute à un dérailleur récalcitrant. Il nous l’explique : «On a fait notre boulot pour David qui est resté dans le groupe principal, c’est parfait. Je suis très content de mon étape, mais malheureusement, mon dérailleur ne marchait plus à 25 kilomètres de la ligne d’arrivée, donc je ne pouvais plus suivre, j’ai fini sur le même braquet. Mais le principal était ailleurs», résumait-il ainsi.
Le principal, c’est évidemment que David Gaudu reste en place pour le classement général.