[Football] Conference League : l’Olimpija, une montagne à soulever pour Differdange

Malgré le récent changement de coach et la grogne des ultras locaux, Differdange ne partira pas favori ce soir en Slovénie, sur le terrain de l’Olimpija Ljubljana, en 1er tour aller de la Ligue Europa Conférence (C4).

Son budget (11 millions d’euros) est onze fois supérieur à celui de Differdange, son effectif vaut selon le site spécialisé Transfermarkt presque quatre fois plus (7,06 millions contre 1,91 million d’euros), et ses joueurs cumulent plus du double de rencontres continentales (110 contre 50, dont 28 pour le seul Geoffrey Franzoni) que ceux du FCD03, qui s’est en prime affaibli dans ce domaine avec les pertes de Joachim cet hiver, et de Straus, Buch et De Taddeo cet été, tous les quatre titulaires lors du dernier match européen disputé par les Differdangeois, il y a deux ans à Mostar, en Bosnie (3-0).

Pas le droit à l’erreur

Si l’on se fie aux chiffres, l’Olimpija Ljubljana avait en principe suffisamment de marge pour se permettre de changer d’entraîneur (ce pour la 18^e fois depuis 2015!) à trois jours de son entrée en lice en Conference League, mais le fait est que ses ultras l’ont rognée, cette marge. Furieux que Robert Prosinecki ait été remplacé lundi par Albert Riera après seulement quatre mois et huit matches sur son banc, quelques-uns d’entre eux ont fait irruption cagoulés lors de la conférence de presse d’intronisation de l’Espagnol et l’en ont chassé, faute d’explication de leur président.

Ainsi, le 3^e du dernier championnat n’aura peut-être pas l’appui de sa frange la plus fidèle, et clairement pas le droit à l’erreur ce jeudi au Stadion Stožice (16 000 places), la plus grande enceinte du pays, là même où la sélection slovène dispute la plupart de ses matches et où la Jeunesse de Sébastien Grandjean s’est fait corriger il y a dix ans presque jour pour jour (3-0 en 1^er tour aller de Ligue Europa, le 5 juillet 2012). Cette tension ambiante peut-elle faire le jeu du FCD03?

L’Olimpija dans le flou mais bardé d’atouts

Au contraire, à entendre Pedro Resende, qui sait encore moins sur quel pied danser désormais. «Avec Prosinecki, ils ont fini la saison dans un système de jeu et ont disputé les matches amicaux dans un autre, observe le technicien differdangeois. On s’était préparés pour les deux systèmes, mais maintenant, il faut voir ce que va faire le nouvel entraîneur.»

D’autant moins facile à prédire qu’il s’agit là de la première expérience comme coach principal de Riera (40 ans), dont les grands principes sont donc encore méconnus. Ce que Resende sait en revanche, c’est que l’Olimpija, qui aborde sa 25^e campagne continentale, la 7^e consécutive, reste «une équipe de pros, qui pense très vite et fait bien tourner le ballon, physiquement très forte, avec de grands gabarits, beaucoup d’expérience et d’internationaux».

Pedro Resende, satisfait de la préparation

Et, cela va de soi, pléthore de joueurs «capables de faire la différence à tout moment», à l’image de son «capitaine gaucher», le milieu Timi Max Elsnik (24 ans, une cape avec la Slovénie), du milieu offensif bosnien Mario Kvesic (30 ans), «un très bon joueur» ou de Mustafa Nukic, 12 buts la saison passée, un n° 9 «costaud, capable de marquer du droit et du gauche». En d’autres termes, les Zeleno-beli (les Vert et Blanc) restent «amplement favoris».

Pour autant, Pedro Resende, satisfait de la préparation, conclue samedi par un nul probant (0-0) à Seraing (D2 belge), sent ses gars capables de ramener un résultat de Ljubljana : «C’est l’impression qu’ils me donnent à l’entraînement et dans les amicaux.» En dépit du contexte local, ce serait un exploit, mais toute épopée européenne passe par là.