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[Cyclisme] Ivan Centrone, le système D pour avancer


Ivan Centrone espère briller sur la prochaine Flèche du Sud. (Photo : Luis Mangorrinha)

Alors qu’il n’a disputé que quatre épreuves cette saison, le Luxembourgeois multiplie les kermesses pour préparer la Flèche du Sud.

Ruddervoorde, mardi. Sint-Niklaas, mercredi. Dimanche, il avait disputé le Grand Prix Vermarc à Rotselaar. Il ne s’agit évidemment pas d’un calendrier de cyclo-cross, mais bien des kermesses belges dans lesquelles on retrouve, ces jours-ci, Ivan Centrone.

Avec ses équipiers de l’équipe continentale Geofco-Doltcini, il roule sur ces courses en circuit d’une dizaine de kilomètres, généralement plats, à accomplir une quinzaine de fois. Les bookmakers prennent place à l’ombre des parasols et l’odeur des saucisses grillées s’invite le long du circuit. Voilà pour l’aspect bucolique.

Qu’on ne s’y méprenne pas, les kermesses belges, qui ne figurent pas dans le calendrier international, restent à l’évidence des courses bien à part. Mardi, Stan Dewulf (AG2R-Citroën) se jouait la gagne avec Tom Devriendt (Intermarché-Wanty). Ivan Centrone, lui, s’était mis délibérément en queue de peloton.

«J’ai eu des semaines difficiles derrière moi»

«J’avais fait mes efforts et tout donné pour essayer de m’échapper. Cela n’avait pas suffi, je ne voulais pas me mêler au sprint au risque de chuter», relève l’intéressé. On part à bloc, on arrive à bloc. Les relances font travailler, c’est mieux que l’entraînement.

«Je me débrouille, j’ai eu des semaines difficiles derrière moi, mais ça va», soupire le Luxembourgeois de 26 ans en mal de courses, c’est une évidence. Pour lui qui roulait l’an passé pour l’équipe Xelliss-Roubaix, la Flèche du Sud, qui alimentera la chronique cycliste de la semaine prochaine, est une aubaine.

«Pour la sélection nationale, on s’est mis en contact avec Frank Schleck (NDLR : le coordinateur national de la FSCL). J’ai accepté sa proposition d’intégrer la sélection nationale. J’aime bien cette idée. Ces dernières semaines, je ne pense qu’à ça. On n’a pas beaucoup couru avec mon équipe (Geofco-Doltcini), je n’ai disputé en effet que quatre courses internationales, mais j’ai couru par exemple récemment des courses locales à Schengen, puis en Allemagne, des courses que j’ai intégrées à des blocs d’entraînement pour simuler des courses à étapes. Les entraînements ont été très durs. C’est tout pour la Flèche», commente Ivan.

Le Tour de Belgique en ligne de mire

Car derrière la Flèche du Sud, il y a une belle série de courses par étapes qui se profile à l’horizon. «J’espère que la Flèche va me mettre en route pour le reste de la saison, notamment le Tour de Belgique (15-19 juin) où notre équipe a été retenue. La suite n’est pas mal non plus. Ensuite, il y aura le Tour de la Martinique (9-17 juillet) et le Tour de la Guadeloupe (5-14 août). On est également prévus sur le Tour de Bulgarie (27 août-1er septembre).»

Plus loin dans la saison, il espère disputer avec la sélection nationale le Tour de Luxembourg (13-17 septembre). «Entretemps, il y aura beaucoup de courses par étapes. Jusqu’à mai, le programme était pauvre, mais cela va s’arranger. Nous aurons aussi des courses belges d’un jour», poursuit-il.

«Je ne me suis jamais autant entraîné…»

Il se frotte aujourd’hui à cette dure réalité des petites équipes continentales où les coureurs sont aussi leurs propres mécaniciens, leurs propres logisticiens. Là encore, le système D prévaut.

«C’est dur d’être compétitif, confirme-t-il. Plusieurs fois, le matériel m’a joué des tours. On doit fournir nos roues nous-mêmes et ce n’est pas toujours évident, même si on fait ce qu’on peut. Je viens d’acheter ma troisième paire de roues, je suis bien équipé.»

C’est la foi en ses propres moyens physiques et sa farouche volonté de ne jamais rien céder qui l’ont incité à poursuivre dans sa voie. «Je pense que je ne me suis jamais autant entraîné, insiste Ivan Centrone. C’était presque de la folie et, de ce point de vue, je pense être au point, même si rien ne remplacera jamais les courses par étapes pour monter en puissance. J’ai fait tout ce que j’ai pu faire et j’ai tout sacrifié sur cette course, même si je crains que mon programme de courses soit minimaliste.»

«Tout est rentré dans l’ordre»

Le coureur luxembourgeois ajoute : «Je ne peux pas prédire à l’avance ce que je vais faire, viser une place au classement général ou plutôt une étape. On verra bien comment ça se passe. Et puis, cette Flèche du Sud va me permettre de prendre le départ du Tour de Belgique avec une course dans les jambes.»

Des jambes dont il entend tirer aujourd’hui la quintessence : «À la suite de mon opération en novembre dernier (NDLR : endofibrose de l’artère iliaque de la jambe gauche), j’ai longtemps souffert de problèmes musculaires, mais grâce au travail des kinés, tout est rentré dans l’ordre…»