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[Cyclisme] Geniets : «Très rassurant pour la suite»


Kevin Geniets a démontré qu’il était en pleine forme à trois semaines du départ du Tour de France. (Photo : afp)

Kevin Geniets, 29e au général, revient sur une semaine où il a prouvé son état de forme. De bon augure en vue d’une probable sélection pour le Tour.

Vous êtes bien rentré?

Kevin Geniets : Oui, l’arrivée est à une heure de chez moi, c’est pratique.

Vous habitez désormais Annecy, on imagine que ce qui s’est passé vous a touché?

Bien sûr. Quand j’ai vu ça le matin, c’était bizarre. C’est complètement incompréhensible. Forcément, ça m’a beaucoup touché.

C’était également le cas de Jonas Vingegaard?

Oui. Lui aussi habite maintenant à Annecy. Avant le Dauphiné, je l’avais croisé deux fois à l’entraînement. Au début, je me suis dit qu’il était en reconnaissance, mais c’était étrange car on n’a pas le Semnoz cette année. On a un peu discuté et il m’a expliqué qu’il s’était installé à Annecy. Durant le Dauphiné, on a beaucoup discuté. De ce qui s’est passé à Annecy bien sûr, mais aussi de tout et de rien. C’est un mec très sympa.

Et très fort!

Oui. Quand Pogacar n’est pas là, personne ne peut rivaliser avec lui en montagne. En plus, son équipe est très forte. Il attaque quand il veut.

Terminer 29e au général, ça montre que je suis en forme

S’il a écrasé ce Dauphiné, on imagine que vous devez être plutôt satisfait de votre prestation sur cette course que vous terminez en 29e position?

Pour moi, c’est un bilan très rassurant pour la suite. On redescendait tout juste de trois semaines en altitude et c’est toujours un peu compliqué. En plus, cela faisait longtemps que je n’avais pas couru (NDLR : depuis Liège – Bastogne – Liège, le 23 avril). Je suis monté en pression au fil des jours. C’est sûr que terminer 29e au général, ça montre que je suis en forme. Après, je peux peut-être faire mieux. Mais j’ai des limites par rapport aux vrais grimpeurs. Si je m’accroche pour jouer le général, peut-être que je peux viser un top 20. Mais je reste clairement dans mon rôle.

Qui est d’accompagner vos leaders?

Oui. Dimanche, j’ai eu de très bonnes sensations, comme sur le Tour de France l’an passé. Peut-être même encore un peu meilleures. Mon rôle, c’est d’accompagner mes leaders le plus longtemps possible et j’y parviens de mieux en mieux en montagne. Je pense que je commence à être un équipier avec qui il faut compter. C’est sur ces grandes courses, en World Tour, que je veux me perfectionner. Et depuis trois ans, j’ai fait énormément de progrès en montagne. Sur la fin, il n’y avait pas beaucoup d’équipiers et le fait d’arriver à être là, c’est très important.

Important pour vos leaders, qui n’ont pas été les mêmes au début du Dauphiné et à la fin?

Oui. Au début, on était en configuration Tour de France en étant tous autour de David (Gaudu). Mais au fil des jours, on a vu qu’il n’était pas au top. Quand il a craqué deux ou trois jours avant l’arrivée, j’ai fait le tempo pour lui. Mais une fois qu’on a vu que le général était fini, qu’il était très fatigué, on m’a dit de rester aux côtés de Lenny. Le message du directeur sportif était clair : m’accrocher et l’accompagner. Lui, c’est sûr que d’ici quelques années, ce sera un David et qu’il sera notre leader sur le Tour. Et c’est important de faire cette première approche avec lui pour lui montrer qu’il peut compter sur moi. Pour qu’il puisse voir comment je travaille. Je pense que quelque chose va se créer entre nous d’ici deux ou trois ans.

C’est important quand tu (Lenny Martinez) es à bloc d’avoir un mec avec toi, avec la tête claire et qui te guide un peu

On vous a vu notamment lui donner un bidon lors de la dernière étape, alors qu’il était un peu en galère.

Oui. Il était stressé pendant l’étape. Il n’était pas calme. Moi je commence à avoir de l’expérience. Et c’est important quand tu es à bloc d’avoir un mec qui est encore là, avec toi, avec la tête claire et qui te guide un peu. Concernant l’épisode du bidon, je n’avais pas vu qu’il n’avait pas réussi à en prendre un. Il est venu énervé à côté de moi, il m’a dit qu’il avait loupé son bidon. Alors je lui ai donné mon dernier bidon. C’est aussi une manière de lui montrer qu’il peut compter sur moi. En fin de course, quand il a un peu craqué sur le Col de Porte, je me suis mis devant lui, j’ai fait un tempo régulier. Il est resté dans ma roue jusqu’au dernier kilomètre et après, il a terminé avec ce qu’il pouvait.

Que pouvez-vous nous dire sur cette ultime ascension de la Bastille, vous l’aviez reconnue?

Non, on ne l’avait pas reconnue, mais dans les briefings, ils vont très loin. On a des photos, on sait exactement à quoi s’attendre. On ne part jamais sur un parcours sans savoir quoi faire. Alors c’était très très raide. En plus, il faisait très chaud. Mais il y avait tellement de spectateurs, pendant deux kilomètres il y avait tellement de gens que ça fait limite du bien. Et qu’on en oublie la souffrance. 

Accompagner les leaders, c’est un rôle que vous appréciez? 

Oui. Je sais très bien que je ne vais jamais gagner un Tour de France. Mais je vais tout faire pour continuer de progresser. Et me rendre indispensable.

Notamment en vue du Tour de France?

Dès le début de l’hiver, on a une trame. Mais on est peut-être une douzaine à avoir la même. Après, on voit au fil de la saison comment elle se déroule. Au final, on est 12 à préparer le Tour mais il n’y aura que 8 retenus. Ce n’est pas facile de faire une sélection. On ne peut pas mettre uniquement des leaders. Il faut aussi des équipiers. Des mecs qui roulent dans le vent comme Antoine Duchesne l’an passé. Il faut une stratégie. Des objectifs. Et construire une équipe autour de cela. Me concernant, je suis assez serein. On devrait en savoir plus d’ici quelques jours.

Quelle est la suite de votre programme?

Je repars pour un rappel en altitude à Tignes. On y va avec David et Valentin (Madouas). Ce n’est pas vraiment un stage. On ne va pas s’entraîner beaucoup, on va surtout profiter des bienfaits de l’altitude. Se reposer. Avant de faire quelques grosses séances en fin de semaine. Mais c’est un peu différent d’un stage. À Ténérife, on était juste avec l’équipe pendant trois semaines. Là, on part avec nos copines. L’aspect mental est important. Ces derniers temps, on n’était pas beaucoup à la maison. Quelques jours sans stress, ça va faire du bien. D’ailleurs, l’équipe Jumbo-Visma y va aussi, comme l’an dernier, avec femmes et enfants. On y reste jusqu’à mardi prochain. Et ensuite, je reviens pour les championnats du Luxembourg.

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