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Cristiano Ronaldo entendu ce lundi pour une fraude fiscale présumée


(Illustration : AFP)

Cristiano Ronaldo, quadruple Ballon d’or, a rendez-vous lundi avec la justice pour s’expliquer sur une fraude fiscale présumée de 14,7 millions d’euros, la dernière d’une longue série touchant le football en Espagne. En 2016 Lionel Messi avait été condamné pour le même délit.

L’international portugais de 32 ans est convoqué lundi à 11h30 au tribunal de Pozuelo de Alarcon, une banlieue cossue de Madrid et ville la plus riche d’Espagne, où il habite. Ce rendez-vous judiciaire lui avait d’ailleurs fait manquer le premier «clasico» amical entre son club le Real Madrid et le FC Barcelone, perdu 3-2 par le champion d’Espagne en titre, à Miami. «Tout le monde était déçu, mais il y avait évidemment d’autres facteurs», a déclaré Stephen Ross, le promoteur de l’International Champions’ Cup, organisateur du match. Il avait auparavant mentionné «un procès en vue en Espagne» pour expliquer cette absence.

Il s’agit, en réalité, d’une audition au cours de laquelle la juge en charge du dossier doit lui notifier sa mise en examen pour une fraude fiscale présumée de 14,7 millions d’euros. «Il ira se présenter normalement» devant la juge, a simplement dit un porte-parole de sa défense, sans vouloir commenter le fond du dossier. Selon le ministère public, la star du Real Madrid a utilisé entre 2011 et 2014 un montage de sociétés basées à l’étranger — en Irlande et aux îles Vierges britanniques — pour éviter de payer en Espagne des impôts sur les revenus tirés de contrats publicitaires avec de grandes marques.

Le tribunal avant le terrain

Selon le parquet, Cristiano Ronaldo, sportif le mieux payé au monde selon Forbes, aurait en 2014 déclaré 11,5 millions d’euros de revenus d’origine espagnole pour la période comprise entre 2011 et 2014, alors qu’ils se seraient en réalité élevés à quelque 43 millions. S’y ajoutent, toujours selon le ministère public, 28,4 millions d’euros qu’il aurait dissimulés au fisc, tirés des revenus liés à ses droits à l’image pour la période 2015-2020. Soit un total 14,7 millions d’euros d’ardoise fiscale impayée.

Le nom du Portugais était apparu en décembre dans les «Football Leaks», investigation de médias européens sur les pratiques d’évasion ou d’optimisation fiscale dans le monde du ballon rond. Ces ennuis judiciaires auraient fortement déplu à Cristiano Ronaldo qui aurait menacé de quitter le Real Madrid, selon la presse. Au point d’amener Florentino Perez à vanter publiquement ses mérites, assurant qu’il était «le meilleur de nous tous», une façon, sans doute de chercher à le retenir.«CR7», arrivé au club en 2009 et meilleur buteur de l’histoire du Real Madrid, aurait cependant finalement renoncé à partir selon l’entraîneur Zinédine Zidane.

Une fois sa mise en examen notifiée, Ronaldo pourra se consacrer à sa nouvelle saison, qui démarre le 5 août par l’entraînement au Real Madrid. Il va donc rejoindre les rangs, déjà bien garnis, des personnalités du ballon rond en délicatesse avec la justice espagnole pour des raisons fiscales. Après les Barcelonais Lionel Messi et Javier Mascherano, condamnés en 2016 pour fraude fiscale, ce sont dorénavant plutôt des personnalités liées au Real qui sont visées par l’offensive du fisc espagnol. Ronaldo, Angel di Maria, José Mourinho, Fabio Coentrao… et surtout leur agent, le puissant Portugais Jorge Mendes, déjà mis en examen fin juin par la juge du tribunal de Pozuelo en charge de l’enquête sur Ronaldo.

Le Quotidien/AFP