L’ancien joueur du Fola et du F91 fait l’unanimité à Weiler. Avec une demi-finale à la clef?
Chaque printemps, Tony Mastrangelo a une petite blague récurrente avec ses amis, quand la valse des coaches (re)commence : «On se dit que c’est reparti, qu’on va revoir les mêmes noms encore et encore, alors qu’il y a désormais plein d’entraîneurs qui seraient prêts à renouveler le paysage. Mais non…»
Le paysage, justement, a commencé à être renouvelé. Notamment avec des techniciens que les clubs de l’élite sont venus chercher à l’échelon inférieur. Avant Differdange, Pedro Resende a notamment fait ses armes dans l’antichambre.
Tout comme Martin Forkel (Rosport), Franck Rinaldo (Käerjeng) ou… Vitor Pereira, l’adversaire du jour pour une place en demi-finale : Strassen. «C’est drôle, relève Dino Ramdedovic, qui a travaillé quelques mois avec Pereira à Rodange, Ronny et lui se ressemblent. Aussi fous de foot l’un que l’autre. Avec des approches similaires.»
Une approche qui a d’ores et déjà convaincu Weiler de prolonger Souto pour la saison prochaine, bien que le maintien ne soit pas encore acquis (11e, deux points seulement devant le premier barragiste). Pas besoin de s’étendre sur le côté tactique pour que Joël Groff, son directeur sportif, étale sa satisfaction :
«Son investissement est exceptionnel et on le remarque au seul taux de présence aux séances. Il n’y a jamais d’absents. C’est un signe. Les joueurs l’écoutent et le suivent parce qu’il a vécu tout ce qu’il raconte. Pour lui, ce n’est que le début et on ne pourra pas le garder éternellement. Mais on pourra dire : « il est passé par Weiler »».
«J’aimerais bien l’avoir devant moi en « 6 »»
Il est aussi passé par Junglinster (2021/2022). Et se qualifier pour une demi-finale de Coupe deux ans après avoir échoué seulement aux barrages à faire monter sa toute première équipe en tant que coach dresserait déjà un bilan flatteur de jeune coach plus que prometteur.
«Même s’il a 45 ans, sourit Ramdedovic, on voit bien qu’il pourrait encore enfiler ses crampons. Qu’il voudrait, même. Aux séances, il amène déjà tout son engagement, alors j’avoue qu’en match, je n’aurais rien contre l’avoir devant moi en « 6 »».
Dimanche, après le succès 1-0 contre Lorentzweiler qui était une bonne nouvelle autant pour les trois points que parce que la pire défense de PH (58 buts encaissés) vient d’enchaîner un deuxième clean sheet, Mastrangelo a discuté avec un supporter qui lui demandait justement ce qu’il pensait de son coach.
«C’est marrant, comme vous, il voulait connaître mon avis. Alors, je vais vous faire la même réponse : il est l’une des raisons pour lesquelles je suis venu. Il est même meilleur que beaucoup de coaches que j’ai pu avoir en DN. En fait, ça m’étonne même qu’il n’y soit pas déjà. Il sait se faire comprendre. Il sait ce dont un joueur a besoin pour adhérer à sa vision.»
Et les clubs de DN, de quoi ont-ils besoin pour adhérer au concept d’un homme qui pèse 283 matches de DN, deux titres de champion, une Coupe, 13 matches européens, 20 sélections avec le Cap-Vert et une CAN? Peut-être juste d’attendre jusqu’en 2025.