Selon une étude sur la perception des citoyens à l’égard de la propriété intellectuelle publiée ce lundi par l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), les Européens sont de plus en plus conscients des risques liés à l’achat de contrefaçons. Mais ils savent se donner bonne conscience.
Si 80 % des Européens reconnaissent que les contrefaçons encouragent les activités des organisations criminelles, ruinent des entreprises et détruisent des emplois, un tiers des Européens – 50% chez les jeunes – estiment qu’il est acceptable d’acheter des contrefaçons lorsque le prix du produit authentique est trop élevé.
Dans les faits, 13 % des Européens déclarent avoir acheté intentionnellement des produits de contrefaçon au cours des 12 derniers mois. Ce chiffre s’élève à 26 % chez les 15-24 ans, soit deux fois la moyenne de l’UE, tandis qu’il tombe à 6 % dans le groupe d’âge des 55-64 ans et en dessous de 5 % chez les personnes âgées de 65 ans et plus. L’étude compare aussi les pays : au Luxembourg, par exemple, ce sont 19 % des consommateurs qui ont acheté des contrefaçons délibérément, contre 8 % en Finlande et 24 % en Bulgarie.
La baisse du prix des produits originaux reste l’argument le plus mentionné (43 %) pour renoncer à l’achat des contrefaçons. Le risque de mauvaises expériences (produits de mauvaise qualité pour 27 % des personnes, risques de sécurité pour 25 % et sanctions pour 21 %) est également un facteur clé pour dissuader les consommateurs d’acheter des contrefaçons.
Autre enseignement de cette étude : près de 4 Européens sur 10 (39 %) se sont déjà demandé s’ils avaient acheté une contrefaçon, tandis que la moitié des jeunes (52 %) ont fait état des mêmes doutes. Les disparités entre les États membres sont également importantes : alors qu’environ un quart des consommateurs au Danemark et aux Pays-Bas (26 %) n’étaient pas certains de l’authenticité des marchandises qu’ils avaient achetées, ce chiffre atteignait 72 % en Roumanie.
Une étude qui pour Christian Archambeau, directeur exécutif de l’EUIPO, «fournit de nouveaux éclairages pertinents sur la perception des atteintes aux droits de propriété intellectuelle et souligne une fois de plus la nécessité de promouvoir la protection des consommateurs».
L’étude est disponible sur ce site.
Là aussi, les Européens se disent généralement opposés à l’utilisation de contenus piratés : 80 % d’entre eux déclarent préférer utiliser des sources légales pour accéder à du contenu en ligne si une option abordable est disponible.
Mais une grande majorité de personnes (65 %) considèrent qu’il est acceptable de pirater lorsque du contenu n’est pas disponible dans le cadre de leur abonnement : 14 % des Européens – (33 %) chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans – admettent avoir délibérément accédé à des contenus par le biais de sources illégales au cours des 12 derniers mois. Notamment pour regarder des programmes de sport, en utilisant des appareils ou des applications de diffusion en continu illicites.
Au Luxembourg, 21 % des consommateurs luxembourgeois admettent avoir accédé illégalement à des contenus, notamment pour regarder des émissions de sport.