[Football] Sélection nationale : Tiago Pereira a pris date

Auteur d’une entrée réussie malgré le but maltais vendredi, le jeune portier de Mönchengladbach incarne l’avenir des Roud Léiwen aux buts.

Luc Holtz n’est pas du genre à trop dévoiler ses intentions à la presse mais pour le coup, le sélectionneur n’avait pas menti quand, fin novembre, au sortir d’un amical contre la Bulgarie (0-0) où il avait déjà songé à le faire entrer, il avait assuré au sujet de Tiago Pereira, 16 ans à l’époque, qu’il «(jouerait) un rôle important dès 2023».

Vendredi contre Malte (0-1), dans un amical dont les principaux mérites auront été de redonner du rythme à quelques éléments en mal de temps de jeu ces dernières semaines (Olesen, Gerson Rodrigues), de permettre à Danel Sinani de purger sa suspension d’un match et de donner «une bonne leçon» aux Roud Léiwen avant la venue – officielle, elle – du Liechtenstein (samedi à 15 h en éliminatoires de l’Euro-2024), le portier du Borussia Mönchengladbach a connu sa première cape dans les buts des Roud Léiwen, à 17 ans, 2 mois et 2 jours.

Intégré au cadre du Fola à 14 ans

Avec sept mois de retard sur les prévisions de Luc Holtz, mais surtout beaucoup d’avance sur l’illustre Jonathan Joubert, qui avait connu en 2006 la première de ses 90 sélections à 26 ans et 8 mois, sur Anthony Moris, lancé en mai 2014 à 24 ans et 27 jours, ou Ralph Schon, devenu international en novembre 2016 à 26 ans et 9 mois et qu’il a remplacé vendredi à la pause. Pour une impression d’ensemble très positive, créditée dans nos colonnes d’une note de 6 sur 10.

Impuissant sur le but maltais, une tête de Nwoko sur corner (64^e) qu’il n’a fait que freiner sur sa ligne, l’ancien Folaman avait, avant cela, signé deux beaux arrêts sur des coups francs lointains de Jodi Jones, l’un sur sa droite (58^e), l’autre sur sa gauche (63^e), et fait parler son gabarit dans les airs.

Il n’a plus vraiment été sollicité ensuite par les avants maltais, si ce n’est sur ces frappes un peu trop croisées de Mbong et Jones qu’il avait bien lues (74^e, 77^e), mais il n’en fallait pas beaucoup plus pour convaincre Luc Holtz. «C’était bien, a statué le sélectionneur en conférence de presse d’après-match. Les deux ou trois arrêts qu’il a dû faire, il les a bien faits. Quand on est jeune, on peut faire des fautes, mais il n’en a pas fait aujourd’hui. Sur sa prestation, on a vu le potentiel qu’il a.»

Signe de l’unanimité qu’il suscite, Sébastien Grandjean, pourtant ni en phase avec la liste rajeunie de Luc Holtz, ni adepte des bizutages trop hâtifs (lire ci-contre), est prêt à faire une exception pour un gamin qu’il a vu débarquer aux entraînements de l’équipe première du Fola lors de la saison 2020/2021, alors qu’il n’avait pas encore 15 ans (il est né le 7 avril 2006).

Le style de Lloris, l’héritier de Moris ?

Intégré aux séances du samedi matin à l’initiative de l’entraîneur des gardiens Filipe Noronha (aujourd’hui en poste aux Émirats arabes unis), l’adolescent au physique longiligne (1,90 m) a rapidement séduit, par ses côtés «calme, posé, professionnel» le technicien belge, qui voit déjà en lui «le successeur d’Anthony Moris» et, sauf pépins physiques, un futur gardien de Bundesliga. «C’est une évidence, assure Grandjean. Entre son cadre familial, son calme, son ambition, il a tous les éléments pour réussir.»

D’où son indulgence vis-à-vis de l’intégration prématurée du portier chez les Roud Léiwen. «À son âge, on ne devrait pas être là, énonce l’ancien entraîneur eschois. Mais lui, c’est un peu différent car c’est un super talent. Dans le monde entier, quand on a un jeune joueur très talentueux, il vient tout de suite en équipe première.»

Chose que Tiago Pereira, qui a entamé la saison avec les U17 de «Gladbach» et l’a achevée avec les U19, a donc fait dès vendredi. Étalant une «prestance» et une «sérénité» rappelant à Sébastien Grandjean un certain Hugo Lloris et à même, surtout, de «rassurer» une défense, malgré son jeune âge et son expérience vierge chez les seniors. De très bon augure.