Le quadragénaire était non seulement poursuivi pour avoir frappé sa compagne enceinte, mais aussi pour l’avoir violée à plusieurs reprises jusqu’en 2013.
« Jamais je n’ai porté de coups à ma compagne. » Jusqu’au bout, le quadragénaire, poursuivi pour avoir frappé sa compagne enceinte et l’avoir violée à plusieurs reprises, avait contesté les faits.
En juin 2013, la police était intervenue au domicile du couple à Kayl. Lors de son audition à la police, la jeune femme, âgée aujourd’hui de 28 ans, avait confié avoir encaissé les premiers coups au début de sa grossesse. «Il m’a frappée avec un mètre si fort qu’il s’est cassé en deux.» C’était en 2011, quelques mois seulement après qu’elle l’avait accompagné au Grand-Duché. La jeune femme, originaire de Serbie, avait également témoigné avoir été violée à plusieurs reprises avec force en 2012 et 2013.
La jeune femme avait mis de longs mois avant de porter plainte. «Je n’avais pas d’assurance, pas d’amis à qui parler…, avait-elle expliqué les larmes aux yeux lors du procès. Ses déclarations n’avaient rien d’un récit fleuve. Maintes fois, la présidente avait dû la relancer. Et les viols, elle ne les avait pas évoqués d’elle-même. «Mais est-ce que je dois parler de ça ?», avait-elle demandé quand la présidente avait abordé le sujet. Visiblement gênée, elle s’était montrée très peu loquace. Elle avait fini par déclarer qu’elle avait été menacée par son compagnon. Elle aurait accepté d’avoir des relations pour éviter les problèmes.
À la victime, il doit verser 7 000 euros
Alors que le prévenu avait parlé d’un complot concocté par la jeune femme en vue d’obtenir un permis de séjour et des dommages et intérêts, la représentante du parquet avait demandé à la 13e chambre criminelle de retenir l’infraction de viol. Dix ans avaient été requis contre le quadragénaire.
Jeudi après-midi, il a finalement été condamné à neuf ans de prison ferme. À la partie civile, il doit verser 7 000 euros au titre du préjudice physique et moral ainsi qu’une indemnité de procédure de 500 euros. Il a 40 jours pour interjeter appel.
À noter que ce n’est pas sa première affaire judiciaire. En 2004, il avait déjà été condamné à six ans de réclusion.
Fabienne Armborst