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[Conference League] F91 : l’heure de l’été indien


La qualification des Dudelangeois est passée de quasi impossible à très, très compliquée. (Photo Luis Mangorrinha)

Au bout d’un été à quatre semaines anglaises, le F91 peut embarquer pour un automne européen aussi chargé et exaltant. Il doit pour cela renverser Poznan, ce soir en barrage retour de la Conference League.

L’abolition en février 2022 de la règle des buts marqués à l’extérieur n’a pas seulement chiffonné le cœur des puristes et atténué quelque peu la portée du résultat du match aller : elle a également fichu par terre 56 ans (la durée durant laquelle elle a été en vigueur, de 1965 à 2021) de statistiques et les probabilités qui en découlent.

S’il reste possible et même facile de déterminer le pourcentage de chances qu’a le F91 de se qualifier ce soir pour la phase de groupes de la Conference League après sa défaite 2-0 à Poznan jeudi dernier, puisque ce cas de figure s’est déjà forcément produit la saison dernière, ce chiffre aura forcément moins de poids qu’auparavant : un an, c’est encore trop peu pour affirmer les choses haut et fort.

Disons, alors, qu’avec cette nouvelle règle, la mission dudelangeoise est passée de quasi impossible à très, très compliquée. S’ils encaissent un but au Stade de Luxembourg jeudi soir, les hommes de Carlos Fangueiro devront toujours en marquer quatre pour se qualifier, mais n’auront besoin que de trois pour arracher les prolongations.

Un scénario cousu de fil blanc?

Mais concéder un pion n’est pas au programme des champions du Luxembourg en titre, qui tenteront de prendre à la gorge leurs homologues polonais, et de marquer bien sûr le plus vite possible. C’est en tout cas ce qu’a prédit l’entraîneur du Lech Poznan, John van den Brom, hier en conférence de presse d’avant-match, non sans avoir au préalable appelé ses hommes à «faire mieux» qu’à l’aller, puis dit tout son optimisme avant la manche retour.

«Si j’étais le coach de Dudelange, s’est risqué l’ancien international batave (2 sélections), je mettrais une grosse pression d’entrée pour essayer de marquer rapidement, je prendrais des risques et je jouerais un jeu ouvert.» Quitte, évidemment, à «laisser des espaces et offrir des opportunités» à son adversaire. Malin, le van den Brom. «Mais je ne suis pas l’entraîneur de Dudelange», a-t-il jugé bon de préciser.

«Commencer tout de suite fort»

Le Néerlandais n’est pas non plus celui de Diekirch ou du Racing Troisvierges, mais s’il était l’un ou l’autre, il ferait exactement la même chose. Dans l’oreille de Carlos Fangueiro, conscient de devoir faire all-in, ses conseils ont ressemblé à d’énormes banalités : «Il n’invente rien, a souri le Portugais. On doit gagner ce match.»

Et ce, en s’appuyant sur quelques grands poncifs comme «presser haut», «les pousser le plus bas possible», «commencer tout de suite fort» ou «les rattraper au plus tôt». Ce qui n’est pas banal en revanche, c’est de voir un type comme Vova disputer un match de Coupe d’Europe à 36 piges alors qu’il traînait encore ses guêtres en Division 1 il y a à peine plus de trois ans.

Fangueiro y croit, la preuve avec Vova

À lui seul, et c’était sans doute la raison de sa présence aux côtés de son coach en conférence de presse, le milieu cap-verdien incarne une croyance résumée le plus simplement du monde par Carlos Fangueiro, hier : «Tout est possible.» Et ça l’est encore plus quand on vient de faire tanguer Malmö (2-2, 3e tour retour de Ligue Europa) une semaine après y avoir pris une rouste (3-0). Était-ce le fait de l’absence totale de pression?

Pour van den Brom, c’est Dudelange qui l’a, en tout cas, la pression, pas Poznan, d’autant que deux défenseurs centraux (Satka et Dagerstal), un poste sinistré, ont réintégré le groupe, et que 700 supporters du Lech sont attendus au Stade de Luxembourg, soit la moitié de l’affluence prévue : «Il y a toujours 2-0, et on n’a pas encaissé de but. Nous n’avons pas joué le week-end dernier pour nous concentrer sur ce match, et je suis très content de la façon dont nous l’avons préparé.»

Aucune pression

Signe de sa grande tranquillité, le Batave s’est même permis un échange informel au milieu de la conférence de presse avec un journaliste polonais qui venait de le questionner sur le milieu portugais Joao Amaral : «Pourquoi pensez-vous qu’il ne joue pas? – Il n’est pas en forme du tout. – Il n’est pas dans sa meilleure forme, plutôt. Mais il jouera demain.»

Carlos Fangueiro s’est, lui, montré un peu plus évasif sur les joueurs qu’il alignera, mais quels qu’ils soient, il «leur (fait) confiance», une confiance «énorme», telle qu’il ne ressent, lui non plus, aucune pression. Si ce n’est «celle qui donne aux joueurs l’énergie et la motivation de faire un bon match». Le genre de pression qui vous permet de faire tanguer Malmö. Et chavirer Poznan?

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