Accueil | A la Une | Communes : avec courage et abnégation vers la fusion

Communes : avec courage et abnégation vers la fusion


Bous et Waldbredimus ont fusionné et c’est un événement encore trop rare, vu les défis que doivent relever les petites communes. 

La grande majorité des partis ne veulent pas brusquer les communes, mais certains, comme le CSV, veulent reprendre la carte d’il y a 20 ans qui voulait réduire le nombre de communes à 71.

En 2012, l’ancien ministre chrétien-social de l’Intérieur Jean-Marie Halsdof caressait l’espoir de diminuer le nombre de communes de 116 à 71 en cinq ans.  Plus réaliste, Taina Bofferding est heureuse d’atteindre le chiffre rond de 100 communes, en 2023. Les fusions, bien que nécessaires, voire vitales pour les petites entités, ne sont pas légion.

La fusion des communes de Grosbous et de Wahl est la douzième depuis que la commune de Tandel est née de la fusion des anciennes communes de Bastendorf et de Fouhren, selon la loi de 2004, la treizième avec Bous et Waldbredimus. Le nombre de communes était constant au niveau de 118 depuis les années 1970.

Autant dire que les plans de Jean-Marie Halsdorf et sa réforme territoriale appartiennent au passé. Mais pas complètement. Hier, le député Michel Wolter a lancé un appel pour déterrer le dossier des fusions après les élections communales dans l’intérêt d’un schéma modernisé du pays.

Dans cette optique, les communes de moins de 3 000 habitants auraient toutes été amenées à fusionner pour répondre au mieux à la diversité et la complexité des missions communales qui augmentent sans cesse. Les Pirates visent les 75 communes. Tous les autres n’avancent pas de chiffres.

«Je sais que ce n’est pas rapide, mais je reste persuadée que les communes doivent prendre l’initiative et qu’elle ne doit pas être dictée par le haut et, surtout, que les habitants soient d’accord en se prononçant par référendum», insiste la ministre socialiste de l’Intérieur.

Elle ne veut pas «avoir l’ambition de tracer une carte des fusions», ajoute-t-elle. Finalement, dans un couple, ce sont les partenaires qui se choisissent et selon la ministre, c’est la même chose pour les rapprochements de communes.

Rien ne l’empêche, en revanche, de parler de «résilience» et de «taille minimum» pour l’atteindre. Les exemples de Grosbous/Wahl et de Bous/Waldbredimus sont à suivre et leur dynamisme à imiter.

«Une certaine masse critique est indispensable pour continuer à dispenser une gamme complète de services publics de haute qualité», admet le Syvicol, dont le président Emile Eicher est le député-maire chrétien-social d’une commune fusionnée, Clervaux, avec les communes de Heinerscheid et de Munshausen.

Tous les députés ont présenté leurs félicitations les plus sincères aux bourgmestres présents à la tribune du Parlement pour assister au vote des deux projets de loi relatifs à ces deux fusions. En décidant d’unir leurs forces «ils ont fait preuve à la fois d’un grand courage politique et de désintéressement», phrase plusieurs fois entendue ou lue tout au long de ce processus législatif.

Du courage, parce que rien n’est jamais acquis.  En octobre 2010, 56 % des électeurs de Koerich s’étaient exprimés contre une fusion avec Septfontaines, de quoi refroidir les ardeurs des candidats au mariage. Les «couples», comme plusieurs députés les ont surnommés, y compris la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, ne partagent pas toujours le même élan.  Lors du référendum en juin 2021, 70,42 % des électeurs de Grosbous avaient voté pour la fusion, contre 62,25 % du côté de Wahl.

Congés à l’eau

Les deux fusions votées hier devront être effectives le 1er septembre. Le travail qui reste à venir est énorme. La député déi gréng, Stéphanie Empain, a une pensée émue pour les fonctionnaires et les élus qui, pour certains, pourront faire une croix sur leurs congés d’été, selon ses estimations. Le congé politique étant réduit au minimum pour assurer des mandats communaux, la députée estime que dans le cadre d’une fusion, ce travail s’apparente à du bénévolat.

Des aides à hauteur d’environ 5 millions d’euros pour la future commune de Grosbous-Wahl et d’environ 6,7 millions d’euros pour Bous-Waldbredimus sont prévues. La commune Grosbous-Wahl en profitera pour réduire son emprunt, celle de Bous-Waldbredimus prévoit des projets d’infrastructure et la construction d’une nouvelle maison communale à Waldbredimus.