C’est un fief du parti libéral actuellement piloté par Steve Reckel, dont l’esprit d’ouverture et de dialogue lui permet d’envisager toutes les coalitions, même si sa liste obtient une majorité absolue.
Ils ont joué au foot ensemble, sinon fréquenté la même classe ou grandi dans le même quartier, en tous les cas, ils se connaissent tous depuis longtemps et c’est cette «bande de copains», comme ils se définissent eux-mêmes, qui se lance dans la campagne des élections communales. Vont s’affronter les libéraux, les écolos, les socialistes et les chrétiens-sociaux.
Ils ont tous vécu la métamorphose de la cité thermale et le bourgmestre, Steve Reckel (DP), l’assure : «Mondorf entre dans une nouvelle ère». Il faut s’attendre à des changements majeurs avec l’aboutissement de plusieurs projets d’envergure comme la construction du vélodrome et centre sportif, le nouveau lycée, la transformation du domaine thermal pour plus de 150 millions d’euros, et la traversée de la localité, «qui sera le plus beau centre villageois du pays», selon le bourgmestre sortant.
En attendant, Mondorf reste la commune à la moyenne d’âge la plus élevée du pays. Une ville de retraités? «J’en suis fier, cela signifie que nous avons une grande qualité de vie ici. On a le Monplaisir et une résidence senior, donc c’est normal que la moyenne d’âge augmente. On fait plein de choses pour les jeunes aussi, tout le monde y trouve son compte.»
En outre, le lycée provisoire aux portes du parc thermal compte bientôt 850 élèves et les bâtiments définitifs, dont la construction n’a pas encore débuté, en recenseront le double. De quoi rajeunir la population de la cité.
Steve Reckel, un bosseur et un grand calme
Steve Reckel est un homme de dossiers qui avait en charge les finances et le plan d’aménagement général quand il secondait l’ancien bourgmestre, Lex Delles, avant son départ au gouvernement. Il a pris la relève en décembre 2018 sans trop de difficulté. Il a la réputation d’être un bosseur, aucun de ses adversaires politiques ne peut le contester. C’est un grand calme aussi. «Je me dis que si ça ne passe pas, quelqu’un d’autre fera le travail à ma place», répond-il quand on lui demande dans quel état d’esprit il vit sa première candidature en tant que tête de liste.
Ce qui le motive, c’est de vivre et de piloter l’évolution de la cité thermale qui sera encore bouleversée dans sa physionomie. «Déjà avec la création du centre-ville au Brill, le visage de Mondorf a changé et ce n’est pas fini», promet-il.
L’ancienne poste que l’État a vendue à la commune accueillera l’office du tourisme avec un centre de rencontre culturel. La villa Trotyanne, en face de l’ancien hôtel Grand-Chef transformé en logements à l’entrée du parc thermal, aura une vocation socioculturelle également, annonce Steve Reckel qui n’a pas encore dévoilé tout le programme du DP Munneref.
Les exceptions mondorfoises
La commune n’est pas seulement la seule cité thermale du pays, l’unique à accueillir un casino, c’est aussi, au niveau politique, la seule à adopter les budgets à l’unanimité ces quatre dernières années. L’effet «dialogue» et «transparence», des pratiques qui se sont mises en place à l’arrivée de Steve Reckel aux commandes. L’homme est moins politique que son prédécesseur et l’opposition a toujours trouvé sa porte ouverte pour la discussion.
«Je parle une langue compréhensible, j’informe la commission des Finances au moment d’élaborer le budget, je suis à l’écoute et si on me soumet une idée, je m’occupe de l’améliorer», dit-il en rigolant. N’empêche, quand il parle de la création d’une future maison médicale, il rappelle que c’est une vieille revendication des socialistes depuis dix ans.
L’autre exception mondorfoise consiste en la composition de son collège échevinal. Lors des dernières élections, le DP a obtenu une majorité absolue qu’il a toutefois refusé d’exercer, préférant ne rien changer à la coalition qu’il forme avec le seul élu déi gréng de la commune, Steve Schleck. «On fonctionnait comme une bande de copains, en toute transparence, les rôles étaient bien distribués et chacun savait ce que faisait l’autre, alors on a décidé de continuer comme ça, d’autant que ça reflétait la volonté des électeurs», explique le bourgmestre.
L’autre Steve du collège échevinal (Schleck), présente sa liste écolo, bien décidé à conserver son poste. L’aîné de la fratrie Schleck, deuxième échevin après Claude Schommer (DP), veut aussi vivre la transition de Mondorf-les-Bains en abordant d’autres thématiques. «On veut absolument une piste cyclable entre Mondorf et Ellange pour que les enfants puissent venir à l’école à vélo», insiste-t-il alors que la commune est pauvre dans ce genre d’infrastructure.
Il parle de remplacer les véhicules communaux pour passer au tout électrique et d’équiper la commune de bornes de recharge. «Nous mettrons l’accent sur l’économie circulaire aussi», ajoute Steve Schleck. Il revient vite au vélo, incontournable dans la famille. «Nous visons l’agrandissement du pumptrack, les enfants en raffolent», observe-t-il.
Quant au vélodrome, il promet que ce sera «une bombe» pour Mondorf-les-Bains.
Quand la commune se fait promoteur
Au cours de ce mandat, la commune a investi 16 millions d’euros en acquisition d’immeubles, une grosse partie pour le logement. Aujourd’hui, Mondorf-les-Bains compte 15 unités pour le logement social et le bourgmestre prévoit d’atteindre les 60 à 70 unités une fois les projets achevés avec le pourcentage dû au logement social ou abordable. «Il faut reconnaître que le pacte logement est bien fait sur ce point-là, car avant il n’y avait aucun contrôle», estime Steve Reckel.
La commune va obtenir deux terrains à Ellange où elle compte construire en étant son propre promoteur. Le bourgmestre a déjà réalisé un premier projet à Altwies. «J’ai fait des erreurs, mais j’apprends», dit-il modestement en expliquant que les logements ont été conçus trop grands, donc chers à la vente (un million d’euros pour une maison) et la commune perd de l’argent dans l’opération.
Néanmoins, la commune a créé son service logement et compte engager un architecte. «Je vais faire une différence entre les logements sociaux, qui seront gérés par l’office social, et le reste des logements communaux qui seront attribués selon un système à points», comme le pratique le Fonds du logement. Quant au lotissement derrière l’église, entre Mondorf et Altwies, ce n’est plus un point central du programme du DP.
«La commune a fait son travail, le PAP est fait, pour le reste, on n’est pas là pour enrichir les lotisseurs, mais pour les aider», déclare Steve Reckel. Il espère que le projet se réalisera, ne serait-ce que pour la trentaine d’unités de logements abordables qu’il procurerait à la commune. Après les emprises pour la viabilisation, les routes et les logements abordables, il reste encore 36 % de la surface des terrains au promoteur.