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[Communales] Dudelange : le bastion rouge va-t-il tomber ?


Dudelange se présente comme une ville dynamique où il fait – globalement – bon vivre. Les partis de l’opposition voient toutefois encore une marge pour changer des choses. (photo archives LQ/Alain Rischard)

Seul au pouvoir depuis plus de 75 ans, le LSAP remet en jeu sa majorité absolue. L’opposition veut enfin briser cette hégémonie, sans toutefois faire de révolution.

Ils disent agir «par amour» (LSAP, ADR), que leur «cœur bat» pour Dudelange (CSV), avec la volonté de «bâtir l’avenir» (déi gréng), d’être au plus «proche» des citoyens (DP), mais aussi avec l’intention de «secouer» les choses pour «repartir» du bon pied (déi Lénk).

Les slogans des six partis en lice pour les élections communales témoignent de l’état d’esprit qui caractérise la Forge du Sud. Une ville de désormais 22 000 habitants où il fait – globalement – bon vivre. «Dudelange est une ville très dynamique, à taille humaine, où la qualité de vie est élevée», résume Dan Biancalana, le député-maire sortant et tête de liste du LSAP.

«Des carences dans tous les domaines»

Tout va, donc, pour le mieux dans le meilleur des mondes ? «Dans tous les domaines importants, il existe des carences. Les gens ne sont plus satisfaits du tout», tranche Marc Meyer. Ancien membre du LSAP, il est aujourd’hui cotête de liste pour le DP. Pour la première fois depuis 2005, les libéraux présentent une liste à Dudelange. Leur seule présence pourrait suffire à briser la majorité absolue des socialistes, seuls au pouvoir depuis… 1946.

Le CSV signe des deux mains. «Il n’est pas sain qu’un seul parti règne aussi longtemps seul», affirme Michèle Kayser-Wengler, la cheffe de file des chrétiens-sociaux. «Le manque de transparence est le plus grand problème», ajoute Carole Thoma, qui mène la liste de déi Lénk. Quel est le bilan de la mandature qui est sur le point de se terminer ? «Il est mitigé. Notre intention est de combler les principaux manquements existants», promet pour sa part Yves Steffen, une des quatre têtes de liste de déi gréng.

Tandis que déi Lénk veut remettre les choses à plat («Reset Dudelange»), l’ADR de Rosella Spagnuolo lance l’appel suivant : «Nous voulons que notre commune devienne à nouveau un lieu de vie bien plus attrayant.»

Dan Biancalana, en place depuis décembre 2014, se défend, en ciblant ses concurrents : «L’opposition veut briser notre majorité absolue. Nous, par contre, avons un plan pour continuer à développer Dudelange.» Rien que depuis 2017, une enveloppe de 600 millions d’euros aurait été débloquée pour «continuer à moderniser» la ville. Écoles, maisons relais, crèches, logement abordable, infrastructures sportives… «On ne peut pas avoir tout faux, vu que l’opposition a voté en faveur de bon nombre de projets pour le bien de Dudelange», clame le bourgmestre.

«Il est vrai que nous avons soutenu une série de projets. Or, un certain laissez-faire s’est installé dans la gestion des finances communales», fustige Michèle Kayser-Wengler. Ni le bilan en ce qui concerne les structures d’accueil pour enfants, ni celui en termes de création de logements ne seraient si positifs. «Il faut s’assurer que les Dudelangeois puissent rester habiter dans leur commune natale. Cela vaut surtout pour les jeunes», réclame notamment la tête de liste du CSV.

Le logement est également une doléance du DP et de déi Lénk. «Il n’existe pas de véritable plan. On est encore loin d’un parc locatif communal de 10 %, comme nous le réclamons», dénonce Carole Thoma. «Il nous faut encourager des nouvelles formes d’habitation, comme les tiny houses», ajoute Yves Steffen, tout en revendiquant «un meilleur vivre-ensemble dans les quartiers. Il manque des zones de rencontres et des espaces verts».

Un nouveau commissariat?

Le LSAP émet des propositions semblables. C’est aussi le cas dans bon nombre d’autres domaines, avec certaines nuances toutefois. De grandes différences existent sur la question de la sécurité. «La situation sécuritaire s’est considérablement détériorée. Pour résoudre le problème, il faut de toute urgence davantage de policiers. La ville doit prendre ses responsabilités et soutenir la police en étroite collaboration avec les sociétés de sécurité privée», avance l’ADR dans son programme. Le DP réclame une «police municipale», au même titre que le CSV. Un nouveau commissariat de police, sur la place Fohrmann, est mis en perspective par le camp socialiste.

Plus globalement, «il faut que Dudelange devienne plus résiliente», soulignent déi gréng. En termes de transition socioécologique, mais pas seulement. La possible fin de l’hégémonie du LSAP ne devrait, toutefois, pas amener de révolution, considérant l’absence d’importants fossés entre les six programmes.

Reste la question suivante : en cas de réélection, Dan Biancalana va-t-il honorer son mandat jusqu’au bout ? «Ma priorité absolue est, à ce stade, de rester bourgmestre et de continuer à servir ma ville», répond celui qui est pressenti pour devenir ministre en cas de confirmation du LSAP au gouvernement.

En attendant, ce seront les 12 258 électeurs inscrits, qui décideront, le 11 juin, si le bastion rouge tombe à Dudelange.

3 plusieurs commentaires

  1. Votez le CSV, faut avoir une église pour demander pardon

  2. contribuable dégoûté

    après les affaires closener, haagen,… FAYOT = une affaire lsap de trop!!! la fiancée peut encore rompre… et les électeurs changer leur vote!!!

  3. électeur honnête

    no problem, avec leur fayot, ministre corrompu avec « fiancée » dans voyages d’etat…, et chocolats suisse déclarés dans ses dépenses, les contribuables voteurs puniront lsap !