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Luxembourg-Bulgarie (1-1) : Comme si Stockholm n’avait jamais existé


(Photo Julien Garroy)

S’il n’y avait pas eu la Suède samedi dernier, accrocher la Bulgarie aurait déjà été une manière parfaite de finir une campagne. Puisqu’il y a eu la Suède, c’est une apothéose géniale.

Six points. Vu le niveau des adversaires dans ce groupe A, ce total, le plus élevé jamais enregistré depuis 1995 marque un nouveau tournant dans la progression des Roud Léiwen. Félicitations messieurs.

On aurait adoré appeler ça la grande réconciliation, après la claque reçue en Suède. Et puis on s’est aperçu assez vite qu’en tribunes, la pilule est passée assez facilement, que cet atroce 8-0 de Stockholm n’a pas entamé d’un iota le crédit acquis durant toute une campagne, que le M-Block semble même en faire assez peu de cas pour chanter comme rarement.
Alors il faudra se contenter d’acter qu’à défaut de Mondial russe (mais ça c’était écrit dès le tirage au sort des éliminatoires), les hommes de Luc Holtz nous auront au moins fait vivre les montagnes du même nom et que leur cote de popularité en est au moins sortie intacte. Au mieux crédibilisée.

Leur cote footballistique, elle, continue de grimper. Ils survivent même facilement, désormais, aux grosses déconvenues. Battre le Belarus en août juste après en avoir pris cinq contre les Pays-Bas était déjà une preuve de maturité (au moins dans la réactivité). Accrocher le nul face à la Bulgarie trois jours après le cauchemar suédois relève du tour de force. Surtout avec cette manière. Un but précoce (1-0, 3e) sur deux jaillissements de garçons nés au niveau international lors de cette campagne (Gerson Rodrigues et Olivier Thill), une première période parfaitement maîtrisée et des occasions de but à s’en gaver.

Mutsch a forcément beaucoup perdu

Une deuxième plus complexe physiquement, mais jouée avec les tripes et avec ce souci constant d’aller chercher le but plutôt que de se contenter de préserver un avantage de manière trop frileuse. On a reconnu la patte de Luc Holtz dans tout ce qu’elle a de plus crispant pour les suiveurs de la sélection : un mépris absolu du danger. Ç’avait été une tare à Stockholm. C’était un atout contre les Bulgares.

Le sélectionneur avait d’ailleurs promis qu’il ne ferait pas une grande lessive pour ce dernier match de la campagne. Il a quand même changé quasiment la moitié de ses joueurs de champ et acté que le changement de génération a commencé pendant ces éliminatoires. Les nombreuses défections en 2017 ont recomposé peut-être pour de bon l’entrejeu. Et surtout, les degrés de forme du moment ont éjecté Mario Mutsch pour la première fois depuis dix ans du onze de départ. Ce n’est pas anecdotique et c’est un signe de modernisation dont le joueur, encore incontournable fin 2016, se serait bien passé : le niveau s’est assez élevé pour qu’un joueur qui paie physiquement le prix de son retour dans le monde amateur ne soit plus indiscutable, juste sur la base de son vécu.

C’est un enseignement presque aussi marquant que ce match nul de clôture, mais l’information est chargée de bien trop de choses négatives pour que l’on s’en embarrasse maintenant.
Le Luxembourg vaut six points dans le groupe le plus compliqué qu’elle ait eu à jouer de son histoire. Le Luxembourg en sort grandi et tant pis pour Stockholm…

Julien Mollereau

Joubert a attendu la 54e pour effectuer son premier arrêt

Difficile de sortir une individualité du collectif qu’on a vu à l’œuvre face aux Bulgares. Pendant une heure, c’était parfait (ou presque).

DÉFENSE

  • Joubert 7/10 : Le gardien dudelangeois a attendu la 54e minute pour sortir son véritable premier bel arrêt du match face à Chochev. Il a remis ça dix minutes plus tard sur une action du très remuant Galabinov. Ne peut rien sur le but égalisateur.
  • Jans 8 : On a vu face aux Bulgares à quel point sa présence a pu manquer à Friends Arena de Solna samedi dernier. De par sa présence et son apport. Et ce, sur le plan défensif comme offensif. Ses montées sur son flanc droit ont souvent été impressionnantes. Sorti sur blessure à la 81e et remplacé par Marvin Martins.
  • Philipps 6 : Dès qu’il touche le ballon, ce garçon transpire la classe. Mais s’il peut dépanner en défense centrale, il n’est pas un vrai défenseur dans l’âme. Hier, il a eu une ou deux absences, notamment dans le replacement, qui aurait pu coûter cher.
  • Malget 7 : Intransigeant, dur sur l’homme comme à l’accoutumée. Et efficace dans son boulot défensif.
  • Jänisch 6 : Pris quelques fois dans son dos en première période, ce qui a poussé le sélectionneur bulgare a lui mettre le très rapide Delev dans les pattes pour les 45 dernières minutes. Mais dans l’ensemble, il a livré un match sobre et efficace.MILIEU DE TERRAIN
  • Skenderovic 7 : Après la match nul à Toulouse face à la France, Aldin avait expliqué qu’il voyait plus son futur dans le milieu de terrain, où il a été formé, qu’en défense, là où il évolue avec son club de Pétange. La première mi-temps d’hier soir doit le confirmer dans cette idée. La paire qu’il a formée en récupérateur avec «Kiki» Martins durant ces 45 minutes initiales a vraiment du potentiel. Et on peut aller à la guerre avec. Un peu plus effacé en deuxième période.
  • Martins 7 : Il a vraiment étalé toute sa classe durant la première période, avec un gros abattage et quelques magnifiques relances. Moins présent par la suite, comme son compère Aldin Skenderovic.
  • Thill 8 : Un but «à la Thill» dès la 3e minute. Une magnifique frappe des 20 mètres qui a fait mouche. Une grosse activité sur son flanc droit par la suite offensivement, comme défensivement. Un gros match.
  • Gerson 6 : Un début de partie avec de la dynamite dans les jambes et un mouvement qui amène le but d’Olivier Thill. Un peu moins en vue par la suite, mais toujours beaucoup d’envie de combativité pour le joueur de Telstar. Avant d’être remplacé par Dan Da Mota.ATTAQUE
  • Turpel 8 : Grosse prestation de l’attaquant dudelangeois, placé en soutien d’Aurélien Joachim. Il a été présent dans quasiment toutes les actions dangereuses luxembourgeoises. Il aurait mérité un petit but pour toute son activité.
  • Joachim 6 : Cela n’a pas vraiment été sa prestation la plus aboutie sous le maillot des Roud Léiwen. Pas mal de déchets, notamment dans son jeu en pivot. Mais il s’est battu comme un beau diable, comme à l’habitude.Julien Carette

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