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Cinq choses à savoir sur les accouchements au Luxembourg


De plus en plus de femmes non résidentes accouchent au Luxembourg. Photo d'illustration

Le ministère de la Santé et le Luxembourg Institute of Health (LIH) ont présenté ce lundi l’édition 2022 du rapport sur la surveillance des naissances au Luxembourg. Ce rapport triennal analyse la santé des mères et des nouveau-nés au Luxembourg ainsi que leur évolution de 2017 à 2019. Tour d’horizon des données à retenir.

1/ Le nombre d’accouchements repart à la hausse

Depuis juillet 2011 et la fermeture de la maternité de Wiltz, il reste 4 maternités au Luxembourg. Deux d’entre elles se situent dans la capitale, au Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL) et à la Clinique Bohler des Hôpitaux Robert Schuman (HRS). Les deux autres sont la maternité du Centre Hospitalier Emile Mayrisch (CHEM) à Esch-sur-Alzette et la maternité du Centre Hospitalier du Nord à Ettelbruck (CHdN).

La maternité du CHL a connu, ces dernières années, la plus grande progression en termes de nombre d’accouchement, avec un taux d’accroissement de 13,6% entre 2017 et 2019. La maternité du CHdN connaît une tendance à une légère augmentation également et à contrario, la Clinique Bohler et la maternité du CHEM montrent une tendance à une légère diminution.

De manière globale, l’étude du LIH montre tout de même qu’après une diminution des naissances constatées durant les années 2014-2016, les chiffres repartent à la hausse entre 2017 et 2019 avec une augmentation de 3,1%. Pour la première fois, la barre des 7 000 naissances a même été franchie en 2017 dans le pays.

Évolution des naissances de 2009 à 2019
Infogram

Le nombre d’accouchements à domicile programmés était de 11 en 2017, 7 en 2018 et 6 en 2019.En parallèle, sur les 3 années étudiées, il y a eu 21 accouchements à domicile non programmés.

2/ De plus en plus de femmes non résidentes accouchent au Luxembourg

Parallèlement à l’augmentation relative de la population résidente, de 3,9% en moyenne sur les 3 années étudiées, le LIH constate depuis de nombreuses années une augmentation du nombre de femmes non résidentes accouchant au Luxembourg. Les femmes de nationalités étrangères sont ainsi 35% à accoucher dans le pays, avec une nette augmentation de femmes de nationalité non UE (+18,7% entre 2017 et 2019). Une tendance déjà observée dans le précédent rapport portant sur les données 2014-2016.

Lorsqu’on s’intéresse au pays de naissance de la mère, on constate également une diminution du nombre de femmes nées au Luxembourg. Les femmes accouchées étrangères ne sont pas
toutes résidentes : un grand nombre de travailleuses frontalières accouchent dans les maternités du pays..

Un grand nombre de frontaliers passent tous les jours la frontière pour venir travailler au Luxembourg. Ils sont donc naturellement assurés par la Caisse Nationale de Santé et peuvent faire le choix de se faire soigner dans leur pays de résidence ou au Luxembourg. Les frontalières venant accoucher au Luxembourg représentent 14% de tous les accouchements entre 2017 et 2019.

Sur la totalité des accouchements ayant eu lieu en 2017–2019, 85,5% des femmes sont résidentes. Ce taux est en diminution par rapport aux données du précédent rapport 2014–2016 dans lequel le taux de résidentes s’élevait à 87,1%. A contrario, le nombre d’accouchements de frontalières est en constante augmentation : de 7,7% de tous les accouchements en 2007, il est passé à 13,1% en 2016 et à plus de 14% sur les années 2017, 2018 et 2019.

Sur les 3  années étudiées, on constate une forte augmentation des femmes vivant en France (+10,3%) et en Allemagne (+13%).

3/ Les femmes accouchent entre 30 et 34 ans

La classe d’âge dans laquelle se trouve la majorité des femmes est toujours celle des 30–34 ans. L’âge moyen pour un premier enfant reste inchangé : 31 ans. À noter que la classe d’âge des 40–44 ans est en augmentation constante depuis de nombreuses années (4,3% en 2014 et 5,9% en 2019).

4/ Davantage de filles viennent au monde

Alors que les bébés garçons étaient toujours un peu plus nombreux que les filles, pour la toute première fois en 2019, ce sont les filles qui sont très légèrement plus nombreuses (50,1% en 2019).

Si on prend le taux global sur les 3 années étudiées, ce sont toujours les garçons qui sont un peu plus nombreux (50,8%).

5/ De moins en moins de césariennes pratiquées

Au niveau international, l’augmentation du taux de césariennes fait l’objet d’une surveillance majeure en santé périnatale. Au Luxembourg, un groupe de travail, composé de gynécologues-obstétriciens, de pédiatres-néonatologues et de sages-femmes, avait élaboré, en 2014, des recommandations nationales sur les indications de la césarienne programmée à terme.

L’impact de ces recommandations a été évalué et analysé en janvier 2020 par la Direction de la santé. Il ressort de cette évaluation que «les recommandations du Conseil scientifique émises en juillet 2014, et les efforts déployés pour cette action en santé publique ont porté leurs fruits», mais qu’«il reste encore une marge d’amélioration concernant les césariennes réalisées chez des femmes multipares ayant déjà eu une seule césarienne».

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Le Luxembourg se situe dans la «moyenne dite haute» européenne

Parallèlement au rapport national, un rapport européen a été diffusé en novembre 2022 dans le cadre du projet européen intitulé «EuroPéristat». Ce rapport intègre quant à lui les données de 2015 à 2019 relatives à 31 pays (24 pays membres de l’Union européenne ainsi que l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni et ses nations constitutives).

Celui-ci montre les progrès qui ont été effectués dans le domaine de la santé de la mère et de l’enfant. Il aborde leurs caractéristiques, les facteurs de risques, les services de soins de santé et les pratiques médicales inhérentes à la périnatalité. Il permet au Luxembourg de comparer ses résultats avec ceux des voisins européens sur base de 9 indicateurs clés de périnatalité, de mortinatalité et de mortalité néonatale.

Pour la plupart des indicateurs, le Luxembourg se situe dans la «moyenne dite haute» européenne.  En tant que priorité de santé publique, la santé des mères et des enfants fait l’objet d’un suivi régulier et est basée sur des indicateurs nationaux et européens de santé périnatale et des objectifs de développement durable mis en place en 2015 par les Nations unies.

Le système de surveillance de la santé périnatale au Luxembourg est unique en Europe, car il est basé sur un système de collecte des données exhaustif. Installé dans toutes les maternités du pays, chez les sages-femmes libérales et dans les deux services de néonatalogie du pays, il permet de récolter, avec l’aide des professionnels de santé impliqués et via un logiciel informatique, des données exhaustives sur les accouchements du pays ainsi que sur les hospitalisations des nouveau-nés dans un service de néonatologie.

Au Grand-Duché, la surveillance des femmes enceintes est excellente, rapporte le LIH : 99,6% des femmes sont suivies par un professionnel de santé pendant leur grossesse et la majorité (92,6%) d’entre elles consultent un médecin dès le premier trimestre de leur grossesse.

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