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Christine Majerus : « Un pincement au cœur… »


«Si je m'entraîne un peu plus avec la course à pied, ça ira mieux», dit Christine Majerus, déçue de ne pas avoir atteint le podium (photo: Denis Bastien)

Forcément déçue d’être passée si près du podium, Christine Majerus se consolait samedi d’avoir réussi une course exemplaire. « Je reviendrai pour faire mieux », disait-elle.

Elle est restée émue durant toutes les interviews mais toujours digne. Le sentiment de frustration viendra sans doute mais, samedi en fin d’après-midi, Christine Majerus préférait retenir le côté positif d’un championnat du monde où d’entrée, que la championne nationale a tenté de marquer de son empreinte.

Quelle est votre analyse de votre championnat ?

Christine Majerus : J’étais venue sans objectif particulier si ce n’est de tout donner et de me faire plaisir. Je me suis concentrée sur le départ et d’ailleurs, j’ai fait un super départ.

Je savais qu’il y aurait des cassures tout de suite derrière car après le départ, cela se rejoint et il n’y a plus qu’une ligne dans la boue.

Cela se bouscule d’ailleurs. J’étais contente de faire ça. Puis Sanne Cant et Katherine Compton sont revenues et m’ont dépassé. Il n’y avait pas beaucoup de différence avec et je voyais bien pendant la course que cela ne creusait pas vraiment. J’y croyais. J’y croyais, hein. J’y croyais à fond ! Après c’est sûr que c’est décevant de ne pas monter sur le podium.

À quoi cela s’est-il joué ?

Cela se joue au physique. Lucinda Brand n’était pas beaucoup mieux que moi, mais un peu mieux. Après, je voyais bien qu’elle m’était supérieure. Au dernier passage au poste matériel, j’ai compris que je n’allais plus revenir et je n’ai plus insisté.

C’est dur à ce moment de comprendre que vous allez finir quatrième ?

Oui, dans la tête c’est dur. Après, Lucinda était à la maison et je ne sais pas combien de spectateurs la supportaient, mais ils criaient et l’encourageaient ce qui est normal.

Ils étaient tous contre moi (rires). Non, ça ne joue pas forcément mais pour elle, ça joue quand même d’être à domicile. Écoutez, quatrième, c’est quand même pas mal. Faut pas se mentir, si on m’avait dit que j’allais courir pour une médaille aujourd’hui, j’aurais signé tout de suite. Après, il me faudra revenir pour cette médaille !

À quoi pensiez-vous lorsque vous étiez en tête dans le premier tour ?

Je ne pensais à rien. Je prenais de bonnes trajectoires, je m’appliquais.

Vous vous attendiez à voir revenir Sanne Cant aussi vite ?

Oui, je savais bien que je n’allais pas faire cavalier seul aujourd’hui. Je pensais à rester plutôt propre dans mes trajectoires parce qu’à la moindre chute, c’était mort. C’était ça l’objectif. Il ne fallait pas s’enflammer car cela allait être une longue, longue course.

Désormais vous faites partie du cercle fermé des meilleures…

Il ne faut pas se prendre trop au sérieux. C’est sympa de savoir qu’on peut être avec les meilleures. Je prends ça comme une motivation même si pour le moment, c’est dur de rater une médaille (émue). Mais bon, on va revenir, hein. On va revenir.

Il y a une grosse progression de votre part et c’est prometteur pour l’avenir, non ?

Oui, mais c’est sûr aussi que des circuits comme ça, ça ne revient pas tous les ans.

C’était le circuit idéal, mais n’y avait-il pas un peu trop de course à pied ?

Si je m’entraine un peu plus avec ça, ça ira mieux. Mais ça me fait un pincement au cœur. Ça fait c…

Propos recueillis par Denis Bastien à Valkenburg