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Chris Philipps, ses premiers pas au Legia Varsovie


Dans le froid polaire polonais, Chris Philipps va avoir l'occasion de se réchauffer très sérieusement. (photo Legia-Warszawa)

Chris Philipps pourrait bien être titularisé dès vendredi soir, en déplacement à Lubin, pour la reprise de l’Ekstraklasa, avec son nouveau club du Legia Varsovie. Objectif ? Le titre bien sûr !

« Oui, Chris Philipps est très proche du onze de départ. » C’est Romeo Jozak qui l’a dit à la presse polonaise. Juste avant, dans le cadre de sa dernière conférence de presse d’avant-reprise, le coach croate avait indiqué que sa «composition d’équipe comportait encore quelques points d’interrogation» bien qu’il soit «sûr à 99 %» de ce qu’il allait faire. Les entraîneurs, d’où qu’ils soient, ont toujours cette manière bien à eux de dire tout et son contraire, réservant les phrases qui se passent d’ambiguïtés à leurs joueurs. On s’en tiendra donc à ce que Jozak avait laissé entendre à Philipps juste avant que ce dernier ne monte dans l’avion pour rassembler ses affaires à Metz, au sortir du stage de Benidorm (où le milieu de terrain était allé signer, passer sa visite médicale et jouer son premier match pour le Legia) : «Viens en Pologne dès lundi pour que nous préparions le match de vendredi.» C’est-à-dire : tu vas débuter, là, tout de suite, sans attendre.

Ce vendredi soir à Lubin, à 171 kilomètres de Varsovie non loin de la frontière ukrainienne, dans un stade de 16 000 places entièrement peint en orange et où il pourrait faire jusqu’à -3°C au coup de sifflet final, Chris Philipps devrait donc lancer sa carrière d’homme. Son après FC Metz.

La pression, théoriquement, ne sera pas encore énorme : avant la trêve hivernale, la venue d’un autre monstre sacré du pays, le Lech Poznan, n’avait déplacé que 7 629 fans au Stadion Zaglebia. Et les médias locaux semblent indiquer que le mercato local n’est pas une garantie pour faire de Lubin un embêtement majeur pour le leader de l’Ekstraklasa.

L’intérêt est cependant déjà énorme. À seize matches de la fin du championnat, chaque point va compter dans la course au titre. Suivi de très près par le Lech Poznan (qui avait fait le nul 0-0 le 13 décembre à Lubin), Gornik Zabrze et Jagiellonia, tous à deux longueurs seulement, le Legia doit engranger. S’il veut conserver son titre, le double champion n’a pas beaucoup de jokers.

Premier titre grand-ducal depuis 1993 ?

C’est dans ce contexte que Philipps va débuter. Où? Devant la défense, à un poste pour lequel il a été recruté ? Où à la droite de l’axe central, là où Jozak l’a testé contre les Chinois de Shanghai Shenxin ? Il ne faudra de toute façon pas se fier à cette première composition. Le recrutement de l’international luxembourgeois répond à une logique assumée par le Legia, c’est-à-dire trouver un relanceur, un garçon capable d’apporter de la verticalité au jeu. Alors que Philipps s’étonnait justement du nombre de passes que se font ses nouveaux coéquipiers avant de chercher à déclencher une attaque, ce n’est visiblement pas un luxe.

Philipps est en outre le premier de la longue série de garçons ayant trouvé un club ambitieux à s’attaquer à la conquête de quelque chose d’indéfinissable (l’ambition, la possession), mais aussi, et surtout, d’un trophée. C’est quelque chose qui trottera dans la tête de Gerson Rodrigues au Sheriff Tiraspol, de Maxime Chanot à New York City, de Lars Gerson à Norrköping. Mais ces trois-là commencent plus tard et ne verront les éventuels lauriers tomber qu’en fin d’année.

Oui, Philipps pourrait bien être le premier à aller décrocher une ligne de palmarès depuis Guy Hellers avec le Standard, vainqueur de la Coupe de Belgique en 1993 (2-0 contre Charleroi). C’était il y a près d’un quart de siècle. Philipps aura lui deux combats à mener de front. Son Legia jouera les demi-finales de la Coupe contre Gornik Zabrze les 28 mars et 18 avril. Et puis il y aura le championnat, l’objectif majeur avant de se lancer sur l’autre grand projet du club : l’Europe.

Il y a peu, Romeo Jozak promettait aux supporters que Varsovie serait doté «d’un club européen sérieux» d’ici quelques années. La construction commence là. Avec Chris Philipps probablement sur le terrain et peut-être même à la baguette.

Julien Mollereau

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