Accueil | A la Une | Changement d’heure : le Luxembourg à l’heure du choix

Changement d’heure : le Luxembourg à l’heure du choix


On change d'heure dans la nuit de samedi à dimanche. Peut-être pour la dernière fois au Grand-Duché. (Photo archives : Julien Garroy)

Ce dimanche, on recule sa montre d’une heure. Ça vous agace? Ça tombe bien, l’Europe veut y mettre fin. Reste aux pays de choisir entre heure d’été et heure d’hiver!

Au Luxembourg aussi, le changement d’heure est une affaire sensible. Mais jusqu’ici elle est toujours restée classée sans suite. En 2014, la pétition «Geint t’Zäitëmstellung» (contre le changement horaire) n’est pas jugée d’intérêt général et finit aux oubliettes.

En février 2018, rebelote : une pétition est déposée sous l’intitulé «Mettre un terme au changement d’heure deux fois par an, sous condition de garder l’heure d’été tout au long de l’année». Le pétitionnaire rappelle notamment que l’heure d’hiver perpétuelle nous ferait perdre une heure de soleil les soirs d’hiver et d’été. Là encore, la pétition reste lettre morte.

Mais, désormais, le gouvernement ne peut plus ignorer ce sujet. L’ordre vient d’en haut : « Le changement d’heure sera aboli », a affirmé en août dernier Jean-Claude Juncker. « Les gens n’ont pas envie de continuer à changer leur montre », ajoutait le président de la Commission européenne.

Du bon sens politique! Quelques semaines auparavant, près de cinq millions d’Européens avaient répondu à un sondage sur le changement d’heure. La réponse avait été écrasante : 80 % des participants se disaient favorables à l’abolition du changement d’heure.

Au Luxembourg aussi, l’abolition est populaire. Selon un sondage TNS Ilres publié en septembre, trois quarts des personnes interrogées sont pour la suppression du changement d’heure, le jugeant «obsolète», «perturbant» pour l’horloge biologique, sans compter la perte d’heures d’ensoleillement dans un pays qui en manque déjà cruellement!

L’éclairage ne pèse plus grand-chose

Quant à l’argument écologique et économique, plus grand monde n’y croit. L’objectif initial était de faire correspondre les heures d’activité avec les heures d’ensoleillement pour limiter la consommation d’énergie. Mais la théorie ne rejoint pas toujours la pratique. «Avec le changement horaire, les citoyens allument moins les lampes en soirée, mais cette diminution d’électricité est compensée par le besoin d’allumer le radiateur en matinée», a constaté le ministère allemand de l’Environnement.

Et puis, une mesure qui pouvait être pertinente dans les années 40 ne l’est plus forcément aujourd’hui. Exemple au Luxembourg : selon Myenergy, ce sont désormais les téléviseurs, ordinateurs et chaînes hi-fi (26 %) et les réfrigérateurs (16 %) qui consomment le plus d’électricité. L’éclairage, lui, ne représente plus que 11 %.

Bref, ce décalage horaire artificiel vit certainement sa dernière heure. Reste aux États à choisir entre l’heure d’été et l’heure d’hiver, d’ici avril 2019 au plus tard. Si ce calendrier est respecté, le changement d’heure du 31 mars 2019 sera ainsi le dernier passage obligatoire à l’heure d’été. Quant aux pays souhaitant rester de façon permanente à l’heure d’hiver, ils auront la possibilité de basculer une dernière fois le 27 octobre 2019.

Le Luxembourg décalé par rapport à la France?

Reste un problème, et de taille : des pays voisins pourraient choisir des heures différentes. Pour l’instant, les pays du Benelux ont déclaré vouloir s’accorder. Pour la France et l’Allemagne par contre, le suspense demeure. Imaginez un peu le bazar si la France et le Luxembourg choisissent de vivre avec une heure de décalage!

La commissaire européenne en charge des Transports, Violeta Bulc, s’est déclarée «sûre» que les États membres «vont faire un effort» de coordination. On aimerait partager son optimisme!

Romain Van Dyck

L’intégralité du dossier à lire dans Le Quotidien de ce week-end.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.