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[C’était mieux avant] Pascale Schmoetten : «Je ne devais plus courir plus de 5 km et j’ai fini un semi!»


«Je suis bien placée pour remarquer qu’on ne peut rien planifier et que la vie a ses propres lois.» (Photo : Julien Garroy)

Alors que la saison sur route débute dimanche avec la Postlaf, Pascale Schmoetten, qui a participé de nombreuses fois à ce rendez-vous incontournable, revient sur sa très longue carrière.

Quelle est l’adversaire la plus forte que vous ayez affrontée?

Pascale Schmoetten : Sur le plan national, c’est clairement Vera (Hoffmann). J’ai couru contre elle aux derniers championnats nationaux à la Coque sur 1 500 m et elle est vraiment très, très forte. J’ai également eu l’occasion de courir avec de grands noms quand je participais à des semis ou des marathons internationaux.

Je pense à Sabrina Mockenhaupt (NDLR : multiple championne d’Allemagne, vainqueur du marathon de Francfort et de la Coupe d’Europe) ou encore à Gesa Krause. Elle est double championne d’Europe du 3 000 m steeple, mais c’est quelqu’un de très accessible. On a fait des photos ensemble, ça reste un très bon souvenir. J’adore ces grands champions qui sont restés très simples.

Votre plus belle victoire?

Je dirais le doublé 5 000-10 000 m aux JPEE de Chypre en 2009. J’étais en très grande forme. Je me rappelle que sur le 10 000 m, c’était rapidement assez clair que je l’emporterais alors que c’était un peu plus serré sur le 5 000 m. Mais j’ai quand même réussi à décrocher la victoire. C’était un grand moment.

Ses faits d’armes

Multiple médaillée aux JPEE (notamment un doublé 5 000-10 000 m à Chypre en 2009) et aux championnats nationaux, cela fait plusieurs décennies que Pascale Schmoetten est de toutes les courses au Luxembourg. Elle reste la première et la seule Luxembourgeoise à avoir remporté l’ING Marathon Luxembourg lors de sa première édition.

Votre plus grande émotion en tant qu’athlète?

C’est difficile d’en choisir une, car cela fait longtemps que je suis athlète. Mais je dirais quand même ma victoire sur le premier ING Marathon (NDLR : en 2006). Même si le temps n’était pas bon et qu’il n’y avait pas la concurrence internationale de maintenant, ce qui comptait, c’était la place. Et franchir la ligne d’arrivée en première position, c’est tout ce qui comptait.

Rater trois fois de rien la norme pour les JPEE, ça reste ma plus grande déception

Votre plus grande déception?

D’avoir raté plusieurs fois la norme pour les JPEE de rien du tout. Je me rappelle notamment une fois où je rate les minima, car, sur la dernière course, il faisait un très mauvais temps et il y avait beaucoup de vent. Alors qu’une semaine plus tard, je réalise la norme sans problème. Mais c’était trop tard.

Il y a aussi une fois où je rate la norme de deux secondes dans une course où je suis ralentie par une photographe qui traverse la piste devant moi. Je crois que j’ai raté de justesse la norme pour les JPEE trois fois. C’est une très grande déception. En revanche, pour Malte cette année, je suis beaucoup trop loin!

Votre course la plus marquante?

Il y en a beaucoup. Mais je dirais quand même le semi de Lucerne, il y a deux ans. En raison de problèmes orthopédiques (NDLR : elle est née avec une déformation au pied et a dû composer avec cela pendant toute sa vie et sa carrière), on m’avait dit que je ne pourrais plus jamais courir plus de 5 km. Mais ça ne va pas, pour moi, ça n’existe pas. Et, petit à petit, a germé en moi l’idée de refaire un semi pour savoir si vraiment c’était impossible ou pas. J’ai passé la ligne d’arrivée et quand je l’ai fait, je me suis dit que j’étais encore capable de beaucoup plus que ce que les gens pensaient.10

Votre premier titre?

C’était un 800 m au Cactus Meeting chez les cadettes. À l’époque, je faisais de la hauteur et il y avait un championnat pour les jeunes à Trèves sur lequel j’étais sélectionnée en hauteur, longueur et relais. J’ai demandé pourquoi je ne pouvais pas courir et Charles Sowa m’avait dit que si je voulais faire un 800 m, je pouvais le faire aux championnats. C’est ce que j’ai fait. Il y avait une fille qui était la grande favorite. Tout le monde me criait de rester derrière, mais je me sentais tellement bien que j’ai décidé de faire ce que je voulais. Alors, je l’ai dépassée à 300 m de l’arrivée et j’ai gagné.

Aujourd’hui

À 54 ans, Pascale Schmoetten est une femme très occupée. Elle travaille à Mertzig, au magasin Well and More. Une enseigne qui commercialise désormais grâce à elle la marque de chaussures «kybun», destinée aux personnes souffrantes de troubles musculo-squelettiques et qu’elle utilise personnellement.

Elle est également échevine de la ville de Diekirch et, comme si cela ne suffisait pas, elle préside aussi l’association Special Olympics Luxembourg.

L’entraîneur qui vous a le plus marquée?

Il n’y en a pas un en particulier. Je suis très satisfaite de tous les entraîneurs que j’ai eus tout au long de ma carrière. Tout comme d’Yves Göldi, mon entraîneur actuellement. Et si j’ai un regret, c’est le fait de m’être entraînée plusieurs années sans entraîneur. En fait, j’ai besoin d’avoir un programme. J’aime bien cela. Avec un programme, je me sens comme une athlète et pas comme une personne âgée.

Tant que j’ai envie de courir et que mon corps me l’autorise, je le fais

Votre plus grosse blessure? 

C’était vers les années 2014/2015. J’étais à l’entraînement au stade et on voyait qu’il y avait du verglas un peu partout. J’ai fait très attention en faisant mes séries de 600 m. Il me restait 100 m à faire avant de rentrer, j’ai décidé de forcer un peu et juste sur la ligne d’arrivée il y avait une plaque de verglas. J’étais à fond et je me suis fait très mal. En tombant, je me suis cassé les côtes.

Avec le recul, je me dis que je n’aurais pas dû y aller à fond, mais c’est comme cela que je fonctionne. J’ai repris la compétition à la Coupe de l’Amitié, peut-être deux mois après.

Le jour où vous allez arrêter?

Aucune idée. Je suis bien placée pour remarquer qu’on ne peut rien planifier et que la vie a ses propres lois. Donc, je ne me fais aucun plan en tête. Tant que j’ai envie de courir et que mon corps me l’autorise, je le fais. Et pour la Postlaf dimanche, je verrai au dernier moment si je m’aligne au départ ou non.

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