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[C’était mieux avant] Massimo Tarantini : «Porte-drapeau en 2009, c’est un souvenir qui reste»


Réceptionneur-attaquant, puis libéro, Massimo Tarantini a notamment remporté 11 titres de champion du Luxembourg. (Photo : archives LQ)

L’entraîneur du VC Strassen, qui n’est plus qu’à une victoire de s’adjuger un nouveau sacre national avec ses protégés, revient sur les faits marquants de sa longue carrière de joueur.

Quel est le joueur le plus fort avec lequel vous ayez joué?

Massimo Tarantini : Quand j’ai commencé à côtoyer l’équipe première à Mamer, ça fait longtemps (il sourit), c’était en 1993/94 et à l’époque, c’était Carlo Mach et Éric Bernard les joueurs les plus performants. D’ailleurs, la fille de Carlo joue actuellement à Mamer.

Et le plus fort que vous ayez affronté?

Ça c’est clair : c’est quand on a joué la Coupe d’Europe avec Strassen pendant la saison 2004/2005. À l’époque, on a joué le tournoi CEV à Trente au mois d’octobre, juste après les Jeux olympiques d’Athènes, et dans cette équipe-là, il n’y avait que des internationaux : des Italiens, des Brésiliens et des Serbes. C’étaient des joueurs très forts! Dans l’une des autres équipes, il y avait aussi des noms prestigieux comme Marko Klok qui jouait pour Rotterdam.

Ses faits d’armes

Massimo Tarantini a une longue et très riche carrière de joueur derrière lui. Réceptionneur-attaquant puis libéro, il a notamment remporté 11 titres de champion du Luxembourg (6 avec Mamer et 5 avec Strassen), mais aussi 10 coupes (5 avec Mamer et 5 avec Strassen). Avec 161 sélections à son actif, il est pour l’heure le joueur luxembourgeois le plus capé de l’équipe nationale.

Le plus gentil?

Il n’y a pas de joueurs méchants au volleyball (il rit). C’est difficile à dire… Il faut voir sur quel point : sur le terrain ou en dehors? Je ne peux pas vraiment donner un nom donc je vais citer des joueurs avec qui j’ai joué au cours de mes dernières années, que ce soit en équipe nationale ou en club. À Strassen, il y a un joueur comme Ralf Lentz qui fait tout pour le club, sur le terrain et en dehors. Il y a François Ries avec qui on ne peut pas se disputer ou encore Tim Laevaert que j’ai côtoyé à la fin de ma carrière. Ce sont tous des joueurs avec qui on ne peut pas avoir de problèmes.

Celui que vous avez perdu de vue et que vous aimeriez revoir?

Ici au Luxembourg, même les anciens joueurs, on les côtoie toujours. Sinon, pour la carrière internationale, je suis encore en contact avec différents joueurs de Saint-Marin, Andorre ou Chypre que j’ai pu côtoyer. Ces joueurs-là, j’ai pu les revoir lorsque j’étais entraîneur adjoint de l’équipe nationale dames aux Jeux des Petits États d’Europe à Saint-Marin, en 2017. J’ai aussi reçu quelques messages quand ils ont vu ma fille jouer à Malte (NDLR : Lilly Tarantini est la capitaine de l’équipe U18, vainqueure le week-end dernier des championnats d’Europe des petits pays) parce que désormais, ils occupent différents postes au sein de leur fédération. Ça fait toujours plaisir! L’idée, c’est d’aller voir les JPEE en Andorre en 2025, si le volleyball est présent, pour les revoir.

Burkhard Disch a apporté un vrai plus à l’équipe nationale

L’équipe la plus forte contre laquelle vous ayez joué?

Définitivement Trente en Coupe d’Europe!

Votre plus belle victoire?

Il y a les médailles avec l’équipe nationale aux Jeux des Petits États d’Europe! Au niveau clubs, je vais dire avec Mamer. À l’époque, on avait joué une rencontre de Coupe d’Europe contre des Danois et on avait gagné, ici à Mamer, mais on avait perdu chez eux. Oui, ça ce sont des victoires qu’on n’oublie pas!

Et à l’inverse, votre plus grosse déception?

C’était lors des Jeux des Petits États d’Europe en 2009 à Chypre, où on avait vraiment mal joué avec l’équipe nationale. Je crois qu’on n’avait pas gagné un match… On s’était fait un peu incendier par l’entraîneur (il sourit). Mais deux semaines après, on a joué le championnat d’Europe des petits pays, ici au Luxembourg. C’étaient aussi mes dernières sélections. On a terminé à la deuxième place et j’ai été élu meilleur libéro. Ça m’a un peu rassuré, mais passer à côté des derniers JPEE à Chypre comme ça… c’est vrai qu’en tant qu’équipe, on a un peu raté notre saison sur ça.

Votre plus grand exploit?

C’est surtout en équipe, les titres et les médailles avec la sélection nationale! Les titres individuels en tant que meilleur réceptionneur ou meilleur attaquant de l’époque lors des tournois ou aux JPEE, c’est aussi motivant. Quand on est élu par un groupe d’entraîneurs, cela confirme quand même un peu qu’on a un certain niveau. Ça ne veut pas dire un bon niveau… mais un certain niveau.

Votre plus grand regret?

Avec la sélection nationale, Chypre était toujours l’équipe à battre et aux Jeux des Petits États d’Europe de 2007, à Monaco, on a perdu 3-2. Pour moi, c’était l’occasion d’avoir la médaille d’or à l’époque. Depuis, les hommes l’ont eue.

Votre plus grosse fête?

On a bien fêté après la médaille à Monaco. Sinon, ce qui me reste en mémoire, c’est le fait d’avoir été porte-drapeau en 2009. Ce sont des souvenirs qui restent!

J’ai été opéré de l’épaule en juillet 2005. J’ai pu reprendre, mais on m’a fortement conseillé de changer de poste

Votre pire blessure?

J’étais déjà blessé pendant la saison, mais aux Jeux des Petits États d’Europe à Andorre, en 2005, l’épaule n’a plus tenu. J’ai été opéré en juillet. J’ai pu reprendre, mais on m’a fortement conseillé de changer de poste. C’est ce que j’ai fait de 2005 à 2010 en passant libéro (NDLR : il évoluait dans un premier temps au poste de réceptionneur-attaquant). Maintenant, je peux tout faire au quotidien, mais il faut dire qu’en tant qu’attaquant au volleyball, l’épaule… Je peux toujours attaquer sur mes joueurs à l’entraînement en contrôlant, mais lors des matches, on ne peut pas faire tout ça.

Aujourd’hui

Après avoir mis un terme à sa carrière de joueur en 2010, Massimo Tarantini, qui fêtera ses 49 ans en juin prochain, a d’abord été l’entraîneur adjoint de l’équipe nationale dames de 2011 à 2017, mais aussi des juniors, avant de devenir, en 2019, le coach principal de Strassen. En parallèle de son activité sportive que pratiquent également deux de ses enfants (Giulia et Lilly, toutes deux volleyeuses du côté de Mamer et membres des sélections nationales), il est pompier professionnel dans la vie de tous les jours.

L’entraîneur qui vous a le plus marqué?

Je l’ai côtoyé à Mamer et à Strassen : Herman Jenné. Par rapport aux anciens entraîneurs que j’avais pu avoir, il avait une approche totalement différente de comment jouer et entraîner, inspirée de ce qui se faisait aux Pays-Bas. Ensuite, en équipe nationale, on a vraiment constaté une évolution, un changement lors de l’arrivée en 2003 de Burkhard Disch. Mais pour moi qui ai arrêté quelques années après, on va dire que c’était dommage, c’était un peu trop tard pour voir l’évolution, le temps qu’il mette tout en place. Il a apporté un vrai plus!

Le jour où vous avez décidé d’arrêter votre carrière?

C’était dû à mon âge et il faut arrêter au meilleur moment. Au niveau du club, c’était le cas et en équipe nationale, j’avais décidé d’arrêter en 2009 après Chypre. On peut toujours dire que ce n’était pas le bon moment pour arrêter, mais vu l’âge, la famille et le travail, je ne pouvais pas suivre le rythme de l’équipe nationale pendant deux ans encore. J’ai fait une année à Strassen et ensuite, j’ai arrêté.