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Carburants : pas de pénurie en vue au Luxembourg


Il faut s'armer de patience pour faire le plein à Thionville (Photo : Editpress)

Alors qu’en France la crise du carburant s’intensifie, les stations luxembourgeoises sont à l’abri d’une pénurie, selon le groupement pétrolier.

Du côté français de la frontière, la pénurie de carburant est montée d’un cran. Le dialogue social est à l’arrêt dans les groupes pétroliers et le mouvement de grève pour les salaires chez TotalEnergies a été reconduit jusqu’à mardi. En conséquences, les files de voitures devant les stations ne cessent de s’allonger et la peur de la panne sèche continue de s’amplifier.

Côté luxembourgeois, Jean-Marc Zahlen, secrétaire général du Groupement pétrolier luxembourgeois se veut rassurant quant à une possible pénurie. « Pour l’instant, nous avons assez de quantité pour éviter cette situation », affirme-t-il. « D’après mes informations, nous n’allons pas dans le sens d’une crise aussi grave qu’en France. » Il souligne que l’approvisionnement luxembourgeois provenant notamment des pays voisins tels que la Belgique ou les Pays-Bas permet un tel discours.

Depuis la pandémie, Jean-Marc Zahlen tient tout de même à rester prudent. « La situation est toujours difficile depuis le covid car l’on manque de chauffeurs routiers et les transports aussi bien fluviaux que ferroviaires sont moins efficaces qu’avant la crise. Toutefois, aujourd’hui, nous n’avons pas à nous inquiéter d’une quelconque pénurie des carburants. »

Des habitudes qui ne changent pas

À la pompe Esso Charles de Gaulle d’Esch-sur-Alzette, les frontaliers venant de France n’ont pas modifié leurs habitudes. Ni les prix plus attractifs en France ni la pénurie française n’ont d’impact sur leur consommation. « La situation ne m’inquiète pas », explique Alexandre, un habitant d’Audun-le-Tiche.

« Pour quelques centimes gagnés, ça ne vaut pas le coup d’attendre des heures. Et en cas de pénurie, ça me rassure d’avoir le Luxembourg à côté de chez moi. » Même son de cloche pour Martin qui fait chaque jour le trajet depuis Saint-Avold pour venir travailler au Grand-Duché. « Entre l’Allemagne et le Luxembourg, j’arriverai toujours à me débrouiller. La situation n’a rien changé à mes habitudes. »

Le témoignage d’une des salariés de la Station Q8 de Belvaux va dans ce sens : « La fréquentation a baissé assez légèrement lorsque les prix en France ont diminué, les frontaliers continuent de se fournir chez nous. Certains font le plein en France et viennent acheter alcool et cigarettes au Luxembourg », assure-t-elle.

L’aspect pratique de faire son plein sur le chemin du travail et d’éviter l’attente aux stations françaises, quitte à perdre plusieurs euros, sont les arguments qui reviennent sans cesse dans la bouche des personnes interrogées. Le Luxembourg est également perçu comme une sorte de « refuge » en cas de pénurie en France.

Chercher ou faire la route

À une vingtaine de minutes de la frontière, les pompes situées au niveau du Leclerc de Thionville sont prises d’assaut. Les klaxons retentissent, les bouchons s’agrandissent. « J’ai fait quatre stations avant de venir ici, elles étaient toutes fermées », s’exclame Maxime, un habitant de Terville. « Je pense que la prochaine fois, j’irai directement au Luxembourg. »

Julie, une Yussoise de 18 ans, tend à faire de même. « Entre perdre mon temps ici et rouler quelques kilomètres en plus pour être certaine de trouver du carburant, je préfère faire la route. »

Selon un dernier décompte diffusé par le ministère français de la Transition énergétique dimanche à la mi-journée, près d’un tiers (29,7 %) des stations-services de France manquait d’au moins un carburant (contre 21s% samedi).

Un commentaire

  1. Le luxembourg va de nouveau devenir attractif pour les automobilistes français, non pas à cause des prix (qui sont plus élevés qu’en France), mais grâce à la CGT.
    Merci les syndicalistes marxistes!